L’ancienne ville de Hôi An est non seulement la fierté des habitants de Quang Nam, mais de tous les Vietnamiens. Aujourd’hui, les visiteurs ont l’impression de vivre dans le passé en se promenant le long des rues calmes comme Bach Dang, Lê Loi et Trân Phu… avec leurs maisons recouvertes de tuiles yang et yin moussues, de bougainviliés dont les feuilles tombant rougissent les cours des maisons, les temples et pagodes aux fumées d’encens s’élevant en volutes denses... (Re)découverte de Hôi An par les nuits de pleine lune avec la Voix du Vietnam.

C’est par les nuits de pleine lune, que Hôi An, ce joyau touristique du centre du Vietnam, se révèle dans tout son mystère et toute sa beauté. Plus d’électricité, ce sont les lampions qui illuminent chaque maison, chaque coin de rue, chaque rangée d’arbres.

Des milliers de lampions, de toute forme, de toute couleur, concurrencent la lumière blanchâtre de la pleine lune. Les touristes prennent tout leur temps, errant de rue en rue. Marie, une touriste française, se sent comblée : «Ce que je préfère ici, ce sont les lampions de toutes les couleurs. Je trouve que c’est très gai dans les rues. Ça donne une atmosphère chaleureuse. J’ai aussi beaucoup aimé les démonstrations d’arts martiaux. C’est quelque chose de spécifique d’ici qu’on n’a pas chez nous.»

Beaucoup de gens dans les rues, mais pas de bruits désagréables, si ce n’est quelques déclics photographiques, ou des conversations joyeuses entre touristes. Il y a aussi des sons émanant d’un jouet d’enfant en vente sur le trottoir. Dang Thi Cuc ne vend que de petits jouets, à la fois sonores et lumineux, qui attirent beaucoup d’enfants : « Les enfants adorent ce jouet. Cette toupie est faite d’argile compressée, emballée avec du papier. Ça prend beaucoup de temps pour fabriquer un jouet pareil. Mais c’est exotique et les étrangers en sont friands. »

Dans un autre coin de rue, les touristes s’arrêtent devant un vieux monsieur jouant de la guitare hawaienne. Dans une lumière vaporeuse, Dô Van Bung nous explique : «Je viens de jouer deux morceaux, +Nuit d’automne + de Dang The Phong et +Âge où les pierres étaient tristes+ de Trinh Công Son. Cette guitare hawaienne est presque comme une guitare ordinaire, sauf qu’au lieu d’appuyer sur les touches, on fait glisser un morceau d’inox sur les cordes. Toutes les nuits de pleine lune, je viens jouer ici. C’est devenu une habitude. »

Le va-et-vient incessant semble ne pas déranger ces deux hommes qui jouent aux échecs chinois. Silence absolu. Il n’y a que le son des pièces qui atterrissent sur l’échiquier, lequel est éclairé à l’aide d’une lampe à pétrole. Cette partie, c’est Trân Quyêt Tiên qui l’a gagnée : «Il fait frais, la nuit, et les gens sont libres. Après une journée de travail, on se relaxe en jouant aux échecs. Mais c’est aussi pour faire plaisir aux touristes. S’ils veulent essayer, on leur cède la place.»

Nguyên Su, le secrétaire du comité du Parti de la ville de Hôi An, fait remarquer que le parfum du bois d’aigle contribue aussi au charme de sa ville : «Ces nuits de pleine lune, en vous promenant à Hôi An, vous sentez forcément ce parfum de bois d’aigle. Ce parfum insaisissable est comme un pont invisible qui relie le passé au présent et qui rend les gens plus sereins, plus proches les uns des autres. Moi, je suis de Hôi An, mais pour moi, ces nuits de pleine lune sont quand même spéciales. J’aime me promener à travers les rues pour ressentir ce je-ne-sais-quoi d’indescriptible.»

La sérénité, c’est ce que Hôi An vous réserve. Si la ville a ses boutiques qui se renouvellent sans cesse, elle a aussi ses vieilles maisons, ses coins de rue calmes rappelant des temps anciens. Et les nuits de pleine lune, c’est le moment idéal pour vous baigner dans cette ambiance de grâce. – VNA