Protection sociale : le delta du Mékong met les moyens
Bac Liêu est l’une des provinces du delta du Mékong
reconnue pour ses progrès notables effectués dans la lutte contre la
pauvreté. Depuis le début de l’année 2014, 7.000 foyers pauvres de Bac
Liêu ont bénéficié d’aides financières d’une valeur totale de 20
milliards de dôngs, accordées par les organismes de la province et des
districts.
Dans le district de Hông Dân, 1.150
foyers pauvres ont reçu 3,8 milliards de dôngs, avec pour effet de
ramener son taux de pauvreté à 6%, en 2014, selon les critères de
l’État. «Pour parvenir à de nouvelles avancées, il faut valoriser le
rôle d’avant-garde des membres des organisations du Parti et des cadres
des organismes étatiques», estime Vo Van Ut, secrétaire du Comité du
Parti du district.
Logement et formation
Le district de Dông Hai recense actuellement 4.482 ménages pauvres et
1.902 au seuil de la pauvreté, soit 21% de sa population. Pour que les
activités de réduction de la pauvreté soient efficaces, outre les
politiques d’assistance, le Bureau de l’agriculture et du développement
rural du district a organisé des cours de formation professionnelle sur
les techniques agricoles et aquacoles, élevage de bétail et/ou de
volaille.
Au cours de ces trois dernières années,
la province de Hâu Giang a, de son côté, construit 3.600 logements en
dur en faveur des foyers démunis et organisé des cours de formation à
l’intention de 4.000 actifs. Au total, 1.500 milliards de dôngs ont été
consacrés aux activités de réduction de la pauvreté. Résultat : 24.500
ménages sont sortis de la pauvreté (dont 1.000 issus de minorités
ethniques), contribuant à abaisser sensiblement la pauvreté de la
province, dont le taux est passé de 22% en 2010 à 12% en 2013.
Dans la province de Kiên Giang, 580 milliards de dôngs ont été
injectés dans la construction de 14.000 logements en dur, pour l’octroi
de lopins de terre en faveur de 2.220 foyers et pour la création de
10.810 emplois. Des mesures qui, là aussi, ont eu pour effet de faire
reculer le taux de pauvreté - en particulier chez les minorités
ethniques - à raison de 2,5 points par an.
Dix-huit
communes et sept hameaux ont achevé la 2e phase du programme de
développement socio-économique des communes en grande difficulté (le
programme 135), 96% des foyers d’ethnies minoritaires sont reliés au
réseau électrique national, et 76% ont accès à l’eau courante. À noter
aussi que 93% des élèves issus de ces ethnies sont scolarisés.
L’objectif de la province d’ici 2020 est que toutes les régions
peuplées de minorités ethniques disposent d’écoles en dur, de logements
de fonction pour les enseignants et d’internats. Le taux de pauvreté
devra baisser dans le même temps de 2 points par an.
Selon le Comité des ethnies de la province de Vinh Long, la pauvreté
dans les zones peuplées par les ethnies minoritaires atteint 27,6%, et
ce en raison de la pénurie de terres cultivables et de techniques de
production - que ce soit pour l’agriculture ou l’artisanat - d’un autre
âge.
Pour tenter d’y remédier, la province a
l’intention d’accorder des prêts d’une valeur de 7,4 milliards de dôngs à
336 foyers khmers en situation difficile dans les communes des
districts de Trà On, Vung Liêm, Binh Minh et Tam Binh. L’objectif est
d’encourager la mise en place de nouveaux modèles de production comme le
groupe de tapisserie dans la commune de Binh Ninh, district de Tam
Binh, la restauration des villages de métier, l’élevage de bœufs
hybrides dans le district de Vung Liêm, etc.
Un combat de tous les instants
Selon le Comité de pilotage du Nam Bô occidental, ces dernières
années, la formation professionnelle, la création d’emplois, la
réduction de la pauvreté et les soins médicaux ont observé des avancées
notoires. Les conditions de vie des habitants - notamment khmers et cham
- se sont améliorées.
Chaque année, le delta du
Mékong crée 331.000 emplois ; 71% dispensaires disposent d’un médecin
(soit 5,7 médecins pour 10.000 habitants). En outre, 87% de la
population a accès à l’eau courante. À ce jour, le delta du Mékong
abrite 26 internats où sont scolarisés 7.500 élèves issus de minorités
ethniques.
Cependant, la lutte contre la pauvreté
n’autorise aucun répit, d’autant que la réalisation des politiques,
projets ou mesures manque de rigueur. Le risque de voir une
recrudescence de la pauvreté est élevé, notamment dans les communes
reculées et frontalières. De plus, le financement des programmes de
réduction de la pauvreté demeure problématique, ce qui peut expliquer le
morcellement constaté dans leur application.
Plusieurs voix estiment que ces activités sont une mission à long terme
intimement liée au processus de développement socioé-conomique du delta
du Mékong. L’État joue et jouera un rôle décisif, même si les provinces
doivent aussi être un acteur majeur en élaborant chacune un mécanisme
pour mobiliser les aides de la communauté, des entreprises et des
organisations internationales pour parvenir aux objectifs du refus de la
pauvreté. – VNA