Pour la fête Vu Lan, des offrandes partiront en fumée
Ces derniers jours, la rue Hàng Ma dans
l’arrondissement de Hoàn Kiêm à Hanoi, qui regroupe les commerçants de
ces papiers votifs, est en pleine effervescence. L’on y trouve
absolument tout ce qui est nécessaire pour assurer le quotidien des
ancêtres et défunts de la famille, papier monnaie, villa, téléphone
portable, voiture, vêtements...
Selon les
vendeurs, les voitures de luxe comme les Audi et Mercedes..., mais aussi
des produits des technologies tels qu’iPad ou iPhone... ont du succès
cette année. «Une Audi en papier coûte 400.000 dôngs, et un iPhone ou un
iPad avec écouteurs, environ 150.000 dôngs. Lors de la fête Vu Lan, les
clients les apprécient particulièrement car ils conçus et réalisés avec
minutie», explique une vendeuse de cette rue.
Toujours selon elle, villas, voitures et produits électroniques votifs
sont souvent renouvelés pour mieux séduire la clientèle. Le prix de ces
articles va de quelque dizaine à plusieurs centaines de milliers, voire
plusieurs millions de dôngs. En revanche, des articles ordinaires, comme
des vêtements, des chaussures et des bijoux, vont de 35.000 à 130.000
dôngs.
M. Lâm, propriétaire d’une boutique de la
rue Hàng Ma, avouent aussi que, cette année, les commerçants de la rue
n’ont pas osé proposer des articles trop chers car, en ces temps, ils se
vendent mal...
Vu Lan, le jour du pardon des âmes
La légende raconte qu’autrefois, une dame s’appellant Thanh Dê, très
avare, méchante et impitoyable, n’hésitait pas à chasser tous les
pauvres qui traversaient sa porte, se moquait des moines mendiants qui
lui demandaient l’aumône. Thanh Dê blasphémait le Bouddha, méprisait les
génies et offrait aux bonzes des victuailles de jeûne auxquelles elle
avait mêlé de la viande. En dépit des tentatives de dissuasion de son
fils Muc Kiên Liên, lui-même bonze de haute vertu, Thanh Dê poursuivait
sa délinquance.
Après sa mort, elle rejoignit
l’enfer et dut payer pour ses crimes. Elle dut s’asseoir sur un lit à
clous, porter sur la tête un seau rempli de sang, rester affamée et
assoiffée car tout aliment qu’on lui mettait dans la bouche se changeait
en sang et se muait en flamme.
Muc Kiên Liên, après
avoir atteint son illumination, put descendre dans le Royaume des Morts
pour revoir sa mère. Il fut témoin des châtiments qu’elle encourait. Il
ne pouvait changer le cours justicier du décret céleste, ni se
substituer à sa mère. Muc Kiên Liên décidait alors d’aller solliciter
une faveur chez le Bouddha. Celui-ci lui permettait d’organiser une fête
au cours de laquelle il pourrait solliciter la grâce en faisant des
prières et l’aumône. Et cette fête en question tombait le 15ème jour du
7ème mois lunaire. De retour sur terre, Muc Kiên Liên établit un autel
en hommage au Bouddha et fit une cérémonie austère et fervente.
Thanh Dê, au Royaume des Morts, prit conscience de la souffrance après
âtre devenue sensible à la faim et à la soif. Les difficultés qu’elle
rencontrait l’amenaient à s’éloigner au fur et à mesure de sa nature
méchante et à connaître le remords.
La piété de Muc
Kiên Liên remua la porte du Ciel. Le père céleste ré-examina le cas de
sa mère Thanh Dê, constata qu’elle avait pu se repentir et l’acquitta.
Il fut permis à Muc Kiên Liên de descendre dans l’enfer afin de ramener
sa mère à la vie. Depuis lors, Thanh Dê, de tout coeur, honora Bouddha,
respecta les bonzes et secourut les pauvres. Prenant l’exemple de Muc
Kiên Liên, les habitants consacrent le 15e jour du 7e mois lunaire à la
mémoire des âmes oubliées. – AVI