Plate-forme chinoise à visée politique: expert américain
Interviewé par le journal, Taylor Fravel, professeur agrégé de science politique à l'Institut de technologie du Massachusetts, a déclaré que sur le plan économique, la zone de forage a peu de réserves d'hydrocarbures prouvées ou probables .
Selon le chercheur, la plate-forme de forage, dont le coût est estimé à
un milliard de dollars, est mené par la compagnie pétrolière chinoise
CNOOC, est extrêmement coûteux à exploiter sur une base quotidienne.
Il a estimé "plus probable que la Chine utilise la plate-forme de forage
pour affirmer et exercer sa juridiction sur les eaux".
Concernant les bases juridiques du Vietnam, le professeur agrégé
Taylor Fravel a indiqué que le forage par la Chine se produit au sein de
la zone économique exclusive du Vietnam.
Le Vietnam
possède des preuves historiques juridiquement complètes établissant sa
souveraineté sur les archipels de Hoàng Sa (Paracels) et Truong Sa
(Spratlys). Sa souveraineté sur sa zone économique exclusive et son
plateau continental résultent de la Convention des Nations unies sur le
droit de la mer de 1982.
Le Vietnam a présenté en
août 2009 son dossier à la Commission des Nations unies des limites du
plateau continental, avec tous les éléments historiques prouvant sa
souveraineté sur l'archipel de Hoàng Sa. La déclaration de la Chine sur
sa souveraineté pour cet archipel qu'il occupait par la force en 1974
est sans fondement.
"L'action de la Chine ne
peut durcir la perception parmi les autres Etats demandeurs en Mer de
Chine méridionale que la Chine recèle des intentions agressives et une
préférence pour l'action unilatérale", a-t-il déclaré.
"Néanmoins, les actions chinoises au cours des dernières années, comme
inviter les compagnies pétrolières étrangères à investir dans des blocs
d'exploration au large de la côte du Vietnam , indiquent qu’une
définition plus large a la faveur de la Chine", a-t-il conclu .
Malgré le tollé au Vietnam comme dans le monde - mais aussi de
nombreuses personnes en Chine - un officiel chinois a déclaré que cette
plate-forme est une "frontière mobile sur le territoire national de la
Chine".
Au delà de la truculence de cette
qualification, ces agissements comme cette déclaration contreviennent de
la manière la plus cynique à la Convention des Nations unies sur le
droit de la mer de 1982 à laquelle la Chine est partie comme à la
Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC).
Affectant non seulement les relations bilatérales, l'implantation par
la Chine d'une plate-forme de forage dans les eaux vietnamiennes est
considérée un abus de confiance de l'ensemble de l'ASEAN. C'est un défi
pour la Déclaration des principes en six points de l'ASEAN sur la
question de la Mer Orientale adoptée en juillet 2012.
Un tel comportement de la part de Pékin peut-il permettre les membres
de l'association régionale de continuer de considérer la Chine comme un
pays digne de confiance ? De tels agissements sont une menace directe
pour les négociations en cours sur l'élaboration du Code de conduite en
Mer Orientale (COC) à laquelle d'autres nations travaillent sans relâche
afin de le finaliser. – VNA