L’installation par la Chine de la plate-forme pétrolière HD-981 en Mer Orientale sert des fins politiques et non économiques, a affirmé vendredi le chercheur américain Taylor Fravel au New York Times.

Interviewé par le journal, Taylor Fravel, professeur agrégé de science politique à l'Institut de technologie du Massachusetts, a déclaré que sur le plan économique, la zone de forage a peu de réserves d'hydrocarbures prouvées ou probables . 

Selon le chercheur, la plate-forme de forage, dont le coût est estimé à un milliard de dollars, est mené par la compagnie pétrolière chinoise CNOOC, est extrêmement coûteux à exploiter sur une base quotidienne. Il a estimé "plus probable que la Chine utilise la plate-forme de forage pour affirmer et exercer sa juridiction sur les eaux".

Concernant les bases juridiques du Vietnam, le professeur agrégé Taylor Fravel a indiqué que le forage par la Chine se produit au sein de la zone économique exclusive du Vietnam.

Le Vietnam possède des preuves historiques juridiquement complètes établissant sa souveraineté sur les archipels de Hoàng Sa (Paracels) et Truong Sa (Spratlys). Sa souveraineté sur sa zone économique exclusive et son plateau continental résultent de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982.

Le Vietnam a présenté en août 2009 son dossier à la Commission des Nations unies des limites du plateau continental, avec tous les éléments historiques prouvant sa souveraineté sur l'archipel de Hoàng Sa. La déclaration de la Chine sur sa souveraineté pour cet archipel qu'il occupait par la force en 1974 est sans fondement.

"L'action de la Chine ne peut durcir la perception parmi les autres Etats demandeurs en Mer de Chine méridionale que la Chine recèle des intentions agressives et une préférence pour l'action unilatérale", a-t-il déclaré.

"Néanmoins, les actions chinoises au cours des dernières années, comme inviter les compagnies pétrolières étrangères à investir dans des blocs d'exploration au large de la côte du Vietnam , indiquent qu’une définition plus large a la faveur de la Chine", a-t-il conclu .

Malgré le tollé au Vietnam comme dans le monde - mais aussi de nombreuses personnes en Chine - un officiel chinois a déclaré que cette plate-forme est une "frontière mobile sur le territoire national de la Chine".

Au delà de la truculence de cette qualification, ces agissements comme cette déclaration contreviennent de la manière la plus cynique à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 à laquelle la Chine est partie comme à la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC).

Affectant non seulement les relations bilatérales, l'implantation par la Chine d'une plate-forme de forage dans les eaux vietnamiennes est considérée un abus de confiance de l'ensemble de l'ASEAN. C'est un défi pour la Déclaration des principes en six points de l'ASEAN sur la question de la Mer Orientale adoptée en juillet 2012.

Un tel comportement de la part de Pékin peut-il permettre les membres de l'association régionale de continuer de considérer la Chine comme un pays digne de confiance ? De tels agissements sont une menace directe pour les négociations en cours sur l'élaboration du Code de conduite en Mer Orientale (COC) à laquelle d'autres nations travaillent sans relâche afin de le finaliser. – VNA