Plaidoyer pour un nouveau modèle de coopérative
À ce jour, le pays
compte plus de 10.400 coopératives agricoles. Mais seules 10% d’entre
elles fonctionnent efficacement : ce sont celles qui ont su rénover leur
mode de production, soit en utilisant les nouvelles technologies, soit
en coopérant avec les entreprises.
Trois ans
après l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur les coopératives, force
est de constater que sur le terrain, peu de changements sont visibles.
Les coopératives «à l’ancienne» se contentent de fournir des intrants
aux agriculteurs et de commercialiser leurs produits. Il ne faut se
cacher qu’à l’heure de l’ouverture, ce mode de fonctionnement est tout à
fait obsolète.
À l’inverse, les coopératives
dites de «nouvelle génération» qui prônent une production industrielle
conforme aux normes internationales de sûreté alimentaire, d’indication
de provenance géographique ou d’appellation d’origine contrôlée, ont le
vent en poupe, ne serait-ce qu’en vertu des accords de libre-échange
signés par le Vietnam.
Ma Quang Trung, directeur du
Département de l’économie et de la coopération pour le développement
agricole, relevant du ministère de l’Agriculture et du Développement
rural, a indiqué: «Les coopératives sont appelées à jouer un rôle de
premier plan, d’autant plus qu’à l’heure de l’ouverture, la production
familiale est de moins en moins compétitive. Du reste, s’ils veulent
obtenir du rendement et de la qualité, les agriculteurs n’ont pas
d’autres choix que de réunir leurs efforts.»
Autre point faible des coopératives «à l’ancienne» : leur production est
souvent influencée par la psychologie des foules. En d’autres termes,
les agriculteurs agissent selon ce que fait leur voisin, sans tenir
compte des études de marché. Conséquence : l’offre dépasse la demande et
le prix diminue.
Ce problème n’apparaît pas avec
les coopératives de «nouvelle génération» qui travaillent en s’appuyant
sur les prévisions du marché et qui coopèrent avec les entreprises pour
assurer l’écoulement des produits.
Lors d’une
conférence qui a été organisée en avril dernier à Hanoi, Vuong Dinh Huê,
le chef de la Commission centrale de l’économie, a insisté sur la
nécessité de développer ce nouveau modèle de coopérative agricole.
«Nous devons changer notre façon de penser et prendre conscience du
rôle, de l’importance et des potentiels de l’économie collective en
général. Il faut établir une distinction entre l’ancien modèle de
coopérative et celui que nous souhaitons mettre sur pied. Chaque
instance du parti, chaque administration doit œuvrer à la bonne
application de la loi sur les coopératives et des politiques qui vont
avec», a-t-t-il souligné.
De par son
efficience-même, ce nouveau modèle de coopérative devrait permettre de
créer une véritable percée dans le développement de l’agriculture
vietnamienne. – VOV/VNA