Pas d’économie verte sans économie bleue selon la FAO
« Il ne peut véritablement y avoir d'économie verte sans 'économie
bleue', qui fasse du développement durable des océans et des ressources
de la pêche une priorité», a indiqué M. Graziano da Silva à l'occasion
de la 10ème Rencontre des ministres de l'Agriculture des États du
Pacifique Sud-ouest, dans la capitale de Samoa.
«
L'importance de la pêche et de l'aquaculture n'est pas à négliger. Ces
activités assurent à plus de 3 milliards de personnes environ 15% de
leur apport moyen en protéines animales. Elles représentent aussi plus
de 200 millions d'emplois de par le monde. Pour autant, ces services
vitaux ne doivent pas compromettre le rôle essentiel des océans dans la
régulation du climat. Ceux-ci absorbent en effet plus de 25% du dioxyde
de carbone relâché dans l'atmosphère par les activités humaines »,
a-t-il ajouté.
Le Pacifique Sud-ouest s'étend sur
près de 15% du globe et comprend environ deux mille îles et atolls,
particulièrement vulnérables aux tempêtes et aux inondations, aux
pénuries d'eau et aux stress s'exerçant sur les pêcheries et les
systèmes forestiers.
Le Directeur général a souligné
que les problèmes particulièrement urgents liés au changement
climatique auxquels sont confrontés les petits États insulaires en
développement (PEID) et les zones côtières de faible altitude du
Pacifique et du monde entier constituent une priorité de l'Organisation.
La FAO soutient notamment les pays insulaires du
Pacifique à élargir et intensifier la mise en œuvre de normes
internationales comme le Code de conduite pour une pêche responsable et
ses outils connexes. L'agence onusienne travaille avec les pouvoirs
publics et des partenaires à l'échelle nationale, régionale et
internationale sur la pêche illicite, non déclarée et non réglementée,
la gestion des pêcheries thonières et celle des zones situées au-delà
des juridictions nationales.
M. da Silva a observé
que la communauté internationale a progressé dans sa lutte contre la
faim, mais qu'il reste beaucoup à faire pour améliorer la sécurité
alimentaire et la qualité de la nutrition, ainsi que pour atteindre
l'Objectif du Millénaire pour le développement qui consiste à réduire de
moitié le nombre de personnes souffrant de la faim, par rapport aux
niveaux de 1990.
Les trois quarts des décès
d'adultes dans le Pacifique s'expliquent par des maladies liées à la
nutrition et au mode de vie. Il est donc important de s'attaquer aux
questions nutritionnelles par des stratégies de nutrition intégrée, la
diversification des régimes alimentaires et le recours aux cultures
traditionnelles locales produites par les petits exploitants.
« Chaque région compte une série de végétaux qui ne font pas partie
des produits de base alors qu'ils servaient auparavant à l'alimentation
», a expliqué M. da Silva, citant l'exemple du pandanus dans le
Pacifique. « Les recherches montrent que le pandanus présente une forte
teneur en caroténoïdes, ce qui a protégé de nombreuses générations du
manque de vitamine A. »
« Le soutien offert par la
FAO doit être adapté aux besoins de développement et aux priorités
locales définies dans des plans de développement durable », a noté M. da
Silva, en précisant qu'il est important d'harmoniser ces derniers avec
le cadre stratégique révisé de la FAO. -AVI