La croissance de l’encours du crédit pourrait bien atteindre les 13% à 15% en 2015, ce qui, selon les économistes, est raisonnable au regard des objectifs macroéconomiques comme des besoins en capitaux de l’économie nationale.

Selon Nguyên Hoàng Minh, vice-directeur général de l’antenne de Hô Chi Minh-Ville de la Banque d’État du Vietnam (BEV), grâce à la reprise de l’économie nationale, les besoins en fonds des entreprises ont fortement augmenté. Cette année, la BEV s’attache toujours à fournir aux entreprises des crédits à des taux d’intérêts raisonnables, de l’ordre de 5,5%. Ces deux derniers mois, l’encours des crédits de la banque Viêt A a augmenté de 20%. Pour doper la croissance de ceux-ci, elle pratique un taux privilégié de 7% à 8% cette année, dans le cadre d’une enveloppe de crédits de 500 milliards de dôngs.


La BEV a affirmé que les crédits accordés se concentraient, pour l’essentiel, dans les secteurs prioritaires définis par le gouvernement, c'est-à-dire l’industrie auxiliaire, les entreprises d’exportation, les entreprises des hautes technologies et celles du secteur agricole. La nette tendance à l’augmentation des besoins de capitaux chez les entreprises s’explique par la reprise de l’économie en général, et le réchauffement du marché immobilier plus particulièrement, a déclaré le docteur Trân Du Lich, membre du Conseil d’État aux politiques financières monétaires.

Dans sa directive N°1, la première de l’année, la BEV exige des banques de réduire leur loyer de l’argent sur les crédits de moyen et long termes de 1% à 1,5%. La BEV entend stabiliser la parité de change avec une amplitude de taux de 2% à des fins de gestion. Les efforts du secteur bancaire devront toujours porter sur la restructuration du système telle qu’elle a été conçue pour la période 2011-2015.

Une première banque par actions nationalisée

Pour la première fois, la BEV s’engage dans la restructuration en utilisant un pouvoir régalien prévu par la loi sur les banques et réglementé par une décision 48/2013 du Premier ministre : l’acquisition imposée de la totalité des actions de la Banque de construction du Vietnam (VNCB) pour 0 dông, et le prononcé de l’extinction des droits et des intérêts des actionnaires existants de la VNCB...

Une mesure "extra-ordinaire" qui est ni plus ni moins qu’une expropriation forcée, mais justifiée par les intérêts en jeu, autrement importants que ceux d’actionnaires : la pérennité du système bancaire d’un pays en voie de développement parvenu au délicat niveau de pays de revenu moyen... Cette mesure exceptionnelle, qui est mise en oeuvre pour la première fois par la banque centrale, sanctionne l’incapacité d’actionnaires à convenir d’une restructuration, et marque le passage à la deuxième phase de la restructuration du système bancaire national : celle de la réorganisation forcée, après une première libre et consensuelle.

La BEV a confié le management de la VNCB à la Banque du commerce extérieur. Bien sûr, car il ne saurait en être autrement, la totalité des dépôts des clients de la VNCB demeurent, conformément à la loi, a rappelé en tant que de besoin le vice-gouverneur de la BEV, Nguyên Phuoc Thanh. Cette nationalisation forcée de la VNCB était impérative pour la faire échapper à un scénario de faillite, a-t-il précisé. -CVN/VNA