ONU: lutter davantage contre la désertification
Au rythme actuel de la
dégradation des sols, les besoins en eau et en alimentation ne pourront
bientôt plus être satisfaits, a affirmé le secrétaire exécutif de la
Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, Luc
Gnacadja, lors d'une conférence de presse au siège des Nations Unies, à
New York.
« D'ici à 2030, la demande en nourriture
augmentera de 50% et celle de l'énergie et de l'eau de 40%, et nous ne
pourrons répondre à ces besoins sans arrêter cette dégradation », a
affirmé lundi Gnacadja, qui était accompagné de Miss Univers 2011, Leila
Lopes, Ambassadrice des zones arides.
« Ce n'est qu'en
prévenant cette dégradation que nous pourrons faire face aux défis des
changements climatiques, de la croissance démographique, de la réduction
de la pauvreté et de la sécurité alimentaire », a-t-il ajouté,
précisant que 12 millions d'hectares de terres productives étaient
perdus chaque année, soit l'équivalent d'un potentiel de production de
20 milliards de tonnes de grains.
« Cela représente 23
hectares de terres transformées en désert chaque minute et un total
annuel de 75 milliards de tonnes de sols fertiles perdus à jamais », a
expliqué le secrétaire exécutif de la Convention, qui est à New York
dans le cadre de deux jours de négociations sur la Conférence Rio+20,
qui se tiendra du 20 au 22 juin prochain.
Gnacadja a appelé
à des initiatives pour un monde sans dégradation des sols. « Un taux de
croissance zéro de dégradation des sols, c'est l'avenir que nous
voulons pour nos terres », a-t-il lancé. Selon lui, l'utilisation
durable des terres par tous et pour tous est un impératif et la pierre
angulaire d'une économie verte favorisant le développement durable et la
lutte contre la pauvreté.
Il est urgent, a-t-il dit, de
mettre en place une gestion des terres ne dégradant plus les sols et un
mécanisme de restauration des terres dégradées. Rappelant que les terres
arides étaient le lieu de vie de 38% de la population mondiale, la
source de 44% de la production agricole et de 50% de l'élevage, il a
insisté sur l'importance de promouvoir à travers le monde les nombreuses
méthodes utilisées avec succès par les communautés en vue de lutter
contre la dégradation des sols.
Dans le contexte des
négociations en cours sur Rio+20 et les objectifs de développement
durable, il s'est dit persuadé que Rio+20 était de nature à favoriser
une prise de conscience pour parvenir à cet objectif de « croissance
zéro » de la dégradation des sols. - AVI