Selon une enquête de l’Institut national de la nutrition réalisée en 2010, la taille moyenne des jeunes vietnamiens est inférieure de 6 à 8 cm à celle des jeunes d’autres pays d'Asie.

Convernant le lien entre croissance de la taille et développement intellectuel, Mme Nguyên Thi Lâm, directrice adjointe de cet institut, a déclaré que celle-ci dépend des soins accordés aux enfants depuis le stade fœtal, et plus encore de ceux qui sont prodigués durant les trois premières années. Le régime nutritionnel d’une personne dès son enfance conditionne sa taille future d’adulte. Par ailleurs, selon les études effectuées dans le monde, sous-nutrition et carences en nutriments influencent l'étude. À noter que les micronutriments, c’est-à-dire les vitamines, les sels minéraux et les oligoéléments que l’on trouve dans les aliments naturels, transformés ou concentrés, sont essentiels à la croissance et à un développement normal, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Mme Nguyen Thi Lam a également expliqué les raisons de la taille actuelle des Vietnamiens. "Généralement, des repas trop faibles en substances nutritives, notamment dans les zones en difficulté. En milieu urbain, les mères ont les capacités financières d’acheter les aliments nécessaires mais, de fait, elles ne savent pas faire les bons choix dans la préparation de repas riches en micronutriments. Par exemple, les repas sont trop caloriques et déficients en micronutriments", selon elle.

La taille des Vietnamiens ne résulte pas seulement de facteurs alimentaires, mais aussi de l'environnement de vie. Ainsi, les infections au niveau de l’appareil digestif et des voies respiratoires, notamment virales, empêchent l’assimilation des micronutriments, a dit Mme Lam.

Elle a aussi fait des remarques sur les soins que prodiguent les mères vietnamiennes à leurs enfants. La plupart ne réactualisent pas ou insuffisamment leurs connaissances en matière de régime nutritionnel. Les repas restent encore trop monotones et peu diversifiés sur le plan nutritionnel. Ils comprennent souvent du riz, une soupe de légumes et un plat à base de viande. Or, chaque jour, nous avons besoin de manger environ 20 variétés d’aliments, tant végétaux qu’animaux.

Mme Nguyen Thi Lam a également parlé du rôle des repas à l’école. Selon elle, les repas à l’école représentent de 30 % à 40 % des calories consommées quotidiennement par un enfant. Le reste est fourni par les repas familiaux. Actuellement, nous réalisons un projet en ce domaine en maternelle et en primaire dans les établissements à plein temps, c’est-à-dire ceux dans lesquels les enfants sont scolarisés toute la journée. Il comprend l’élaboration de menus adéquats et la modification des méthodes de préparation afin de garantir leur qualité nutritionnelle. Elle espère qu’il contribuera à l’amélioration des repas scolaires.

Elle a aussi présenté le Projet global de développement physique des Vietnamiens pour la période 2011-2030 qui a été agréé par le gouvernement en 2011. Ce dernier a adopté le projet 641 dont le but est d’améliorer la taille des jeunes vietnamiens. Quelques critères sont fixés, notamment d’atteindre d’ici à 2020 et 2030, de 167 cm à 168,5 cm à 18 ans pour l’homme, et de 156 cm à 157,5 cm pour la femme. Quatre programmes sont inclus dans ce projet. Le premier est une recherche des facteurs principaux de la force physique et de la taille des Vietnamiens. Le deuxième porte sur le régime nutritif, les programmes de santé et l’amélioration des indices démographiques. Le troisième est consacré à la croissance physique des enfants de 3 à 18 ans grâce à l’éducation physique. Le quatrième porte sur les mesures de communication au sein de la population pour la sensibiliser à l’amélioration de la taille et de la condition physique des Vietnamiens.

En attendant sa mise en œuvre par le gouvernement, Mme Nguyen Thi Lam a conseillé aux parents d'accorder une grande attention à l’amélioration du régime nutritionnel de leurs enfants en acquérant davantage de connaissances en matière de nutrition, notamment dans le choix d’aliments adaptés pour les repas familiaux. Et ce, dès les premiers temps : ainsi, il faut savoir qu’il existe un régime alimentaire spécifique pour les femmes enceintes et les enfants de moins de trois ans, car leur situation exige une richesse élevée sur le plan calorique comme des micronutriments. -VNA