L’Institut des études européennes de l’Académie des sciences sociales du Vietnam a mis en route le premier juillet à Hanoi un programme de renforcement des droits des ouvriers et des syndicats, financé par l'Union européenne.

Déployé en coopération avec l'Université de Naples, Italie , ce programme inscrit sur une durée de 30 mois vise à consolider les capacités des syndicats vietnamiens dans leur rôle de représentation des ouvriers de Hanoi, Hai Duong et Vinh Phúc (Nord).

Selon le prof.-Dr Nguyên Quang Thuân, vice-président de l'Académie des sciences sociales du Vietnam, le projet améliorera les connaissances des ouvriers sur leurs droits et les compétences de leurs syndicats. Cela se fera par le biais de l’établissement de centres de conseils juridiques.

Dans le cadre du projet, les représentants des syndicats de ces trois localités bénéficiaires seront formés à l’utilisation d’outils de recherche permettant d’appréhender efficacement les besoins et la situation des ouvriers. Leurs capacités de gestion des centres de conseils juridiques seront également renforcées.

Si les cadres syndicaux maîtrisent parfaitement les droits spécifiques des travailleurs, ils seront alors en mesure de faire prendre conscience aux ouvriers l’envergure de ces droits.

Le projet envisage notamment de fournir à la Confédération générale du travail du Vietnam des données complètes sur les conditions, les besoins et les aspirations des ouvriers.

Une protection plus efficace

Selon le professeur Pietro P. Masina, de l'Université italienne de Naples "l'Orientale", la compétition accrue, la précarité du travail, ou encore un salaire minimum dérisoire sont autant de facteurs poussant les ouvriers à travailler des heures supplémentaires, au détriment de leur santé. Il estime que le salaire des ouvriers est trop bas, tandis que les frais dans les zones industrielles sont élevés. Des litiges entre travailleurs et patrons ont régulièrement lieu dans les entreprises en raison de conditions de travail difficiles et d’un non respect patronal des droits légaux des ouvriers.

Les ouvriers ont besoin d’aide afin de renforcer leur capacité à défendre leurs droits par eux-mêmes. Une juridiction plus favorable aux ouvriers et des droits respectés permettront par ailleurs de développer une industrie de meilleure qualité.

Le professeur Pietro P. Masina affirme que ce projet contribuera à consolider le rôle des syndicats vietnamiens de deux manières : par une meilleure connaissance des besoins et des conditions de vie des ouvriers et par une assistance technique dans les centres de conseils juridiques au niveau provincial.

Fin 2012, le Vietnam comptait plus de 7,5 millions de syndiqués et plus de 110.000 organisations syndicales. Selon le vice-président de la Confédération générale du travail du Vietnam, Mai Duc Chinh, il existe aujourd’hui 14 centres, 33 bureaux et 585 groupes de conseils dépendant des 40 syndicats des différentes provinces du pays. - VNA