Le Centre national d’information et de prévisions socioéconomiques (NCEIF) du ministère du Plan et de l’Investissement vient de rendre public le résultat d'une enquête sur l’industrie auxiliaire vietnamienne.

C’est à un véritable état des lieux chiffré auquel s’est livrée cette enquête qui a été réalisée sur un échantillon de 627 entreprises de ce secteur. En effet, elle a été menée dans trois localités représentatives du tissu industriel du pays, en pleine Région économique de pointe du Sud. Celles-ci, la métropole Hô Chi Minh-Ville, et les provinces de Dông Nai et de Binh Duong, sont parmi les plus grands centres industriels du pays, en témoigne leurs fréquentes premières places nationales en matière d’investissement direct étranger (IDE).

Le constat tiré sur la base de ces données chiffrées confirme l’appréciation générale selon laquelle l’industrie auxiliaire au Vietnam est encore trop faiblement développée. Pour ce, le NCEIF a, en effet, établi un ratio entreprises de l’industrie auxiliaire sur les entreprises industrielles qui donne une vision précise. De 2,07 en moyenne dans la région considérée, ce ratio est le plus élevé dans le secteur de l’industrie automobile avec 5,0, et le plus faible, dans celui de la construction mécanique avec 1,7. Pour donner un élément de comparaison, le même ratio dans le secteur de l’électronique en Thaïlande est de 50...

Cette enquête révèle un autre problème : les entreprises auxiliaires vietnamiennes ne sont pas spécialisées, elles ont d’autres activités hors de ce secteur. Ainsi, selon cette enquête, les produits et services «auxiliaires» de ces 627 entreprises ne représentent que 46,7% de leur activité.

Enfin, elle souligne également que les catégories de biens et services de ce secteur sont en faible nombre, et de surcroît d’une faible teneur technologique.

La conclusion est sans appel pour le directeur de l’antenne d’Hô Chi Minh-Ville du NCEIF, Nguyên Viêt Sê, qui considère qu’aujourd’hui, l’industrie auxiliaire n’est pas en mesure de répondre aux besoins de l’industrie nationale, y compris celle tournée vers l’export.

Quelle solution alors pour doper l’industrie auxiliaire ?

De fait, plus de 74% des entreprises de ces trois localités, y compris celles qui sont issues de l’investissement direct étranger, affirment rechercher fréquemment, sinon constamment, un fournisseur local.

Et pour celle qui en trouve un, leur relation n’est que de courte durée, en particulier avec le secteur de l’IDE puisque près de 80 % des conventions de fourniture conclues au Vietnam ont un terme de moins d’un an.


Une telle situation est un handicap certain pour le Vietnam qui poursuit son objectif de devenir un pays pour l’essentiel indstrialisé et moderne d’ici 2020. L’industrie auxiliaire a en effet un rôle capital pour le développement industriel, en particulier dans six secteurs mis en avant par ce rapport que sont le textile et l’habillement, le cuir et les chaussures, la construction mécanique, les produits de l’électricité et de l’électronique, ceux de la chimie dont le plastique et le caoutchouc, ainsi que la construction de véhicules.

Les producteurs de ces derniers ont tout particulièrement besoin de produits de l’industrie auxiliaire répondant aux exigences de qualité et de compétitivité afin de bénéficier de prix de revient raisonnables à même de leur assurer une croissance rapide et un développement durable.

Rôle majeur de l'État

Quelle solution alors pour doper l’industrie auxiliaire ? Les expériences internationales montrent que l’État a un rôle prépondérant. Il doit d’abord promouvoir sinon faire appel aux entrepreneurs, qu’ils soient vietnamiens ou étrangers. Des politiques en ce sens, notamment d’ouverture du marché, sont donc nécessaires et, sur ce point, c’est déjà chose faite dans plusieurs secteurs comme la microélectronique, la mécanique de précision, l’automatisation, les nouvelles énergies et les nouveaux matériaux.

Susciter l’investissement ne suffit pas, il faut aussi donner des conditions privilégiées à ces entrepreneurs. Le gouvernement vietnamien a ainsi défini des politiques préférentielles pour ces entreprises, comme en matière fiscale et foncière.

Mais c’est aussi et plus généralement des politiques d’incitation à la formation de ressources humaines, notamment d’ingénieur et de techniciens en électronique et en informatique, au renforcement de la recherche fondamentale et appliquée, ou encore au renouvellement des technologies et/ou à l’application des hautes technologies, qui ont été prises dans ce but... - VNA