Les vieilles statues en céramique du Vietnam
Intitulée « Les vieilles statues en céramique du Vietnam »,
l’exposition présente 70 objets dont les plus anciens datent de 4.000
ans et les plus récents, du début du 20ème siècle. Les matériaux sont
divers : terre cuite, faïence, céramique et porcelaine. Les statues se
déclinent en trois catégories : celles de type réaliste, celles à usage
religieux et celles servant à l’architecture et au décor. Elles
représentent les hommes, les femmes, les oiseaux et les animaux qui sont
proches de la vie humaine.
Dang Thi Hien, guide au
Musée national d’Histoire, nous détaille ce que nous pourrons trouver : «
Nous avons trouvé des statuettes de bœuf et de coq qui appartiennent à
la culture de Dong Dau, laquelle remonte à il y a 3.500 ans. Mais il y a
aussi des figurines de porc qui datent du premier et du deuxième
siècle. Du 11ème au 13ème siècle, les objets sont caractérisés par
l’émail céladon de la dynastie des Ly ou par l’émail brun typique de la
dynastie des Tran. Aux 16ème et 17ème siècles, nous avons de célèbres
statues en émail craquelé fabriquées au village de céramique de Bat
Trang. Les céramistes villageois ont voulu travailler l’émail craquelé
pour se différencier des autres ».
Les statues à usage
religieux sont essentiellement des représentations du Bouddha, de Kwan
Yin (la déesse de la Miséricorde), de leurs disciples, mais aussi des
figurines de génies de la croyance populaire que les gens portaient
comme des talismans. Dang Thu Hien : « Nous avons toute une collection
de têtes de statues du Bouddha et de ses disciples datant du 11ème au
13ème siècle. Mais il y a également des talismans représentant des têtes
de génies qui protègent des mauvais esprits. Les produits sont tous
d’une grande finesse ».
Les génies de la croyance
populaire sont abondamment représentés : ceux du bonheur, de la
prospérité, de la longévité, du foyer, du sol, des affaires… Les rites
religieux se diversifiant, les objets qui servent à ces rites se
multiplient. On trouve de plus en plus de statuettes en forme ronde,
notamment celles du nghê, un animal imaginaire typiquement vietnamien
inspiré du chien protecteur de la maison. Cet animal est aussi
omni-présent sur le toit des architectures royales et religieuses. Selon
la croyance populaire, cette mascotte a le pouvoir de repousser les
mauvais esprits et d’apporter la chance.
Hoang Phuong
Linh, étudiante à l’Université des Mines et de Géologie, est sous le
charme : « Les artisans vietnamiens d’autrefois étaient vraiment
talentueux et créatifs. Les céramiques exposées sont riches et belles,
autant pour leurs formes que pour leurs émaux ».
L’exposition « Les vieilles statues en céramique du Vietnam » se poursuit jusqu’à la fin de ce mois. -VOV/VNA