Les universités françaises se renseignent sur le système universitaire vietnamien
Selon Campus France, en 2012-2013, plus de 6.300 étudiants
vietnamiens ont suivi un cursus dans les universités françaises, ce qui
représente le 9e contingent des étudiants étrangers en France. La
France est également la 3e destination des étudiants vietnamiens,
derrière les Etats-Unis et l’Australie qui accueillent respectivement
14.603 et 10.591 étudiants vietnamiens.
Prenant la
parole à cette occasion, M. Antoine Grassin, directeur général de
Campus France estime que l’enseignement supérieur du Vietnam évolue
rapidement à travers la mise en place des programmes internationaux. En
effet, les programmes de coopération se déploient à deux niveaux : les
projets phares entre les gouvernements (le Vietnam a déjà signé des
accords de coopération avec l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne
et le Japon) ainsi que les partenariats entre les universités.
De même, il a fait le point des projets qualifiés d’« efficaces »
durant ces derniers temps, à savoir le Centre franco-vietnamien de
formation à la gestion (CFVG), le Programme de formation d’ingénieurs
d’excellence du Vietnam (PFIEV), et tout récemment l’Université des
sciences et des technologies de Hanoi (USTH). Il a apprécié « la volonté
très claire, très forte, très déterminée » du gouvernement vietnamien
de financer la mobilité internationale des étudiants, et la France est
partenaire de ces programmes de financement.
Mme
Nguyen Thanh Huyen, directrice adjointe de la Direction de la
coopération internationale, ministère vietnamien de l’Education et de la
Formation a souligné que les partenariats entre les universités
vietnamiennes et françaises étaient assez denses et diversifiés, ce qui
donne plus de choix aux étudiants pour leur cursus universitaire.
Selon les statistiques du ministère vietnamien de l’Education et de
la Formation, la France occupe la première place en termes de
partenariats mis en place avec le Vietnam (72 programmes), devançant les
Etats-Unis (65), la Grande-Bretagne (45), l’Australie (39) et la Chine
(35).
Selon Mme Thanh Huyen, la bonne position de
la France s’explique par le fait que ce pays a été présent très tôt au
Vietnam, à commencer par le biais des projets de coopération entre les
deux gouvernements, puis entre les ministères des deux pays et enfin
entre les universités.
« Grâce à leur longue
présence au Vietnam, les universités vietnamiennes connaissent mieux les
universités françaises. Par ailleurs, la qualité de formation des
universités françaises est bonne parce que les programmes sont gérés par
le ministère français de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de
la Recherche. Les diplômes sont tous nationaux, ce qui leur donne une
meilleure crédibilité. En plus, les frais d’études se situent à un
niveau abordable, il s’agit-là également d’un élément qui attire les
étudiants », a-t-elle précisé.
Pour sa part, M.
Jacques Frère, attaché de coopération universitaire et scientifique à
l’Ambassade de France au Vietnam, a informé que l’Université des
sciences et des technologies mise en place depuis 2010 est une
université « nouveau modèle » et un projet phare de la coopération
universitaire entre la France et le Vietnam. Sa particularité réside
dans le fait de réunir 42 établissements français groupés au sein d’un
consortium qui envoie des professeurs, chercheurs et enseignants au
Vietnam. De plus, ses programmes sont tous nouveaux. L’USTH, qui compte
six départements (Energies renouvelables, Espace et Applications,
Biotechnologies-Pharmacologie, Eau-Environnement-Océanographie, Sciences
et Techniques de l’Information et de la Communication), intègre en même
temps l’enseignement et la recherche, et la formation par la recherche.
« L’objectif est de créer une université de
niveau international assurant l’articulation
formation-recherche-entreprise et de former les élites vietnamiennes
dans le domaine des sciences et des technologies », a-t-il indiqué.
D’après lui, l’USTH suit le système LMD (Licence en 3 ans, Master en 2
et Doctorat en 3). L’enseignement est donné en anglais et aussi en
français.
M. Jacques Frère a exprimé sa conviction
en la réussite de ce projet en se basant sur la « volonté » et la «
détermination du gouvernement français ainsi que le « soutien
indéfectible » du vietnamien pour ce projet. Selon lui, quatre ans après
sa création, l’école a obtenu beaucoup de réussites, avec « des
laboratoires qui tournent, des publications francaises et vietnamiennes
dans le domaine scientifique, des établissements français qui continuent
à rejoindre le consortium ».
A l’avenir, cette
école sera construite à la Zone high-tech Hoa Lac. « Le terme université
‘nouveau modèle’ d’excellence a bien évidemment incité toutes les
équipes qui ont travaillé sur l’USTH ; nous sélectionnons de façon très
sévère les étudiants. Nous avons donc d’excellents étudiants à l’USTH,
et aussi d’excellents enseignants. Nous avons donc tous les éléments
favorables à ce que cette excellence soit au rendez-vous », a-t-il
conclu. -VNA