Les supermarchés développent leurs propres marques
La
plupart d’entre eux, comme Co.op Mart, Big C, Lotte ou Maximark,
participent ainsi à la concurrence d’autres marques. Nguyên Xuân Huy,
habitant de la rue Nguyên Huu Canh dans l’arrondissement Binh Thanh à Hô
Chi Minh - Ville, le constate : "Il y a un an, je ne trouvais que
quelques produits appartenant à l’enseigne de mon supermarché favori,
tandis qu’aujourd’hui, j’en trouve généralement trois ou quatre par type
d’article".
Au supermarché Co.op Mart Rach Miêu dans
l’arrondissement Phu Nhuân, on ne dénombre pas loin de cinq, voire sept
produits spécifiques de la marque du distributeur rien que pour le
glutamate de sodium ou les épices. C’est la même chose au supermarché
Big C Truong Chinh où l’on trouve un rayon spécialisé qui expose une
dizaine d’articles de la marque du distributeur, comme les nouilles, le
vermicelle, les potages… Il en va de même au rayon boissons gazeuses et
jus de fruits où la marque Big C règne en maître à côté de Pepsi et
Coca-Cola. D’ailleurs, les supermarchés exploitent également le filon
pour les produits ménagers.
Selon une enquête réalisée dans
les supermarchés, on remarque que les produits de la marque des grandes
enseignes étaient moins chers de 10% à 30% par rapport aux autres
produits de même catégorie. Au Co.op Mart, un balai "signé" Co.op Mart
coûte 18.000 dôngs alors que ceux d’une autre marque tournent autour de
22.000 dôngs. Les boissons gazeuses (bouteille de 500ml) de marques
diverses coûtent entre 6.500 et 8.000 dôngs/bouteille, tandis que celles
des marques d’enseignes coûtent seulement 6.000 dôngs, histoire
d’attirer un peu plus les clients.
Un représentant du
supermarché Co.op Mart fait savoir que la marque possède environ 300
articles, soit environ 1.500 codes de produits. Il s’agit de produits
alimentaires (riz, nouilles, épices, boissons gazeuses et aliments
congelés) et de textile - habillement. Les prix sont inférieurs de 5% à
30% par rapport aux produits d’autres marques. Ces produits sont donc
bon marché et de bonne qualité.
Duong Thi Quynh Trang,
représentante du Big C, indique : "Nos propres produits représentent
environ 5% du total des produits de l’hypermarché, soit un millier
d’articles". D’après Mme Trang, la production de ce type de produits
favorise l’enseigne. Il n’y a pas besoin de publicité, ni de grande
campagne de marketing. La distribution est évidemment meilleure aussi.
Un grand nombre de produits des supermarchés sont leur propre marque.
Les
supermarchés coopèrent avec de grandes entreprises. Ces dernières
représentent une bonne part du marché intérieur et extérieur. "Bien que
les entreprises produisent elles-mêmes pour le marché, elles ne se
privent pas de produire aussi pour les grandes enseignes. Elles
rentabilisent ainsi leurs équipements, créent de l’emploi et contribuent
à la baisse des frais généraux", remarque Lê Thi Thanh Tâm, directrice
générale adjointe de Saigon Food, entreprise ayant neuf ans d’expérience
dans la production de marques d’enseignes de vente au détail.
Actuellement, la production de marques de distributeur par Saigon Food
représente environ 25% de la production totale, ce qui en fait une des
stratégies commerciales principales de la société.
Le
dirigeant d’une entreprise de cosmétiques et un fournisseur de lessives
et d’assouplissants, qui coopèrent avec trois enseignes différentes
implantées à Hô Chi Minh-Ville, confirment que cette production de
produits spécifiques leur apporte un grand avantage. En effet, cette
production assure des revenus stables. De plus, ces entreprises se
soucient moins de leur positionnement sur le marché ou de la vente de
leurs produits.
Selon Kao Siêu Luc, directeur général de la
Compagnie de confiserie ABC, le volume de ces produits ciblés
correspond à 40% de la capacité de production actuelle de son
entreprise. Ce type de production est choisi pour une coopération à long
terme. À travers ce partenariat, l'entreprise va se développer,
acquérir de précieuses expériences dans l’organisation, le
fonctionnement et la gestion du processus de production.
"Je
considère ce type de production comme l’activité principale de ma
société. Si le bénéfice est réel et que les commandes sont en quantité,
je suis d’accord pour signer un contrat avec le partenaire. Il ne faut
pas être trop ambitieux, mais reconnaître l’utilité de chacun pour mieux
exploiter le marché", affirme M. Luc.
Toujours selon lui,
les entreprises ne doivent pas augmenter leurs prix si elles fournissent
des enseignes. En effet, le besoin est réciproque et il serait dommage
qu’une enseigne rompe des contrats pour se tourner vers d’autres
fournisseurs. -VNA