De nombreux habitants de Hue aiment se rendre dans des restaurants végétariens, pas seulement pour savourer des plats à base de légumes, mais aussi - et surtout - parce que le végétarisme, bouddhique ou non, est un art de vivre à part entière.

Hue, donc… Plus de 400 pagodes, des milliers de bouddhistes et - ceci explique cela - une véritable gastronomie végétarienne. Née dans une famille bouddhiste, Tran Dieu Hien, 18 ans, va souvent au restaurant Lien Hoa, rue Le Quy Don, avec ses amis. Pour elle, manger sans viande est une façon comme une autre de s’orienter vers le bien. "Je mange végétarien chez moi, mais de temps en temps, je vais aussi au restaurant. Je trouve qu’on y mange mieux ! Et puis, dans ces restaurants-là, je peux rencontrer d’autres bouddhistes et discuter avec eux de questions d’intérêt commun", nous dit-elle.

De nos jours, les plats végétariens sont devenus des spécialités dont raffolent les touristes. Certains restaurants offrent même des banquets, à la demande des convives, avec des menus extrêmement variés. Nguyen Khoa Tuyet, du district de Phong Dien, de la province de Thua Thien-Hue : "Les plats sont faits à base de légumes et de tubercules qui sont bons pour la santé. Quand on mange végétarien, on se sent plus léger, plus en forme. Je mange ainsi quatre jours par mois, au restaurant, avec des amis avec lesquels je vais aussi à la pagode".

Beaucoup de personnes qui ne sont pas bouddhistes mangent aussi "sans produits carnés" de temps en temps par pur souci de diététisme. Du coup, à Hue, les restaurants végétariens poussent comme des champignons après la pluie. Chaque établissement a son propre style et sa propre clientèle. Thien Tam, rue Le Ngo Cat, offre une bonne centaine de plats, depuis les plus sophistiqués jusqu’aux plus simples. De son côté, Lien Hoa, rue Le Quy Don, attire les jeunes par ses prix modestes et son cadre. Calme et élégant, Tinh Quan, rue Ngo Quyen, est prisé par les touristes… On peut aussi citer Bo De, Thien Tam, Thien Phu, Tinh Gia Vien... autant d’enseignes qui sont de véritables points de repère pour les végétariens égarés dans l’ancienne capitale. Nguyen Tuong Vy témoigne : "Ce ne sont pas les bonnes raisons qui manquent de manger végétarien. D’abord, les plats sont bons et légers. Ensuite, ces restaurants sont très calmes, très agréables, particulièrement après une dure semaine de travail ! Vous savez, moi, je ne suis pas bouddhiste, mais je mange ainsi tout simplement parce que j’estime que c’est bon pour moi !"

Pour la bonzesse Hue Tu, de la pagode Lien Hoa, ne pas manger de viande ou de poisson aide à avoir un esprit pur : "En tant que religieuse, je mange végétarien pour m’orienter vers le salut de l’âme. Pour ceux qui ne sont pas croyants, manger végétarien, c’est bon pour la santé, mais aussi pour retrouver le calme dans leur esprit ».

Dans le tumulte de la vie quotidienne actuelle, de nombreuses personnes fréquentent ces établissements non seulement pour savourer un repas diététique, mais aussi pour retrouver la paix de l’âme. -VOV/VNA