Le projet de développement d’hôpitaux satellites pour la période 2013-2020 a pour objet de diminuer la surcharge des hôpitaux de ressort central. Avis de professionnels après son lancement en août dernier.

Les hôpitaux satellites pour soulager ceux de ressort central

La mise en œuvre du projet d’hôpitaux satellites repose sur le projet de diminution de la surcharge des hôpitaux de ressort central. Il s’agit concrètement d’élever leurs capacités en matière de consultation et de traitement en améliorant leurs infrastructures, en modernisant leur équipement et en leur transférant les dernières technologies et techniques, en vue d’offrir à la population locale des services de haute qualité. Il est prévu la réfection ou la création dans un total de 36 provinces de 48 hôpitaux qui seront les satellites de 14 hôpitaux de ressort central, lesquels posséderont, en sus d’un service de médecine générale, cinq autres spécialisés dans l’oncologie, la traumatologie, la cardiologie, l’obstétrique et la pédiatrie.

Pour garantir la qualité des services médicaux et donc le succès de ce projet, la formation du personnel est privilégiée afin de répondre à la priorité donnée aux transferts de technologies et techniques, à commencer dans les cinq spécialisations précitées. L’objectif est de s’assurer que d’ici 2016, toutes les technologies et techniques maîtrisées au ressort central soient mises en œuvre dans ces hôpitaux satellites. En dehors des formations de remise à niveau et de perfectionnement, nous invitons aussi les professionnels des hôpitaux de ressort central à faire profiter leurs confrères de leur expérience.

Parallèlement, une campagne de communication est prévue afin d’informer pleinement les populations locales de ce projet et des compétences et capacité de ces hôpitaux satellites, afin que les malades ne se dirigent plus systématiquement vers les établissements de ressort central.

Enfin, pour être complète, plusieurs difficultés devront être réglées, avec le soutien de plusieurs projets de la JICA (Agence japonaise de coopération internationale) et de la Banque mondiale. Il s’agit, pour l’essentiel, du financement de cette opération au niveau local, ainsi que de la formation dans les temps des praticiens aux techniques modernes et à la maîtrise de l’équipement médical.

L’hôpital satellite, un modèle à généraliser

Si le projet de développement d’hôpitaux satellites a été lancé en août, il est en réalité expérimenté depuis 2005 par deux établissements pionniers au Nord, les hôpitaux Viêt-Duc et Bach Mai.

Viêt-Duc a pris en charge le renforcement des capacités en médecine externe de six hôpitaux provinciaux, notamment en chirurgie traumatique, du crâne. Après un premier temps de mise en place, il a formé 46 chirurgiens, 12 anesthésistes, 23 infirmières en anesthésie et 25 infirmières en chirurgie, ainsi que 40 aides-soignants en médecine externe. Enfin, il a équipé de blocs opératoires les départements de médecine externe de ces six hôpitaux provinciaux.

Bach Mai est intervenu au profit de plusieurs établissements provinciaux en médecine interne, en réanimation, en imagerie médicale, ainsi qu’en administration hospitalière. Il leur a transféré 46 techniques, élaboré et perfectionné 49 programmes de formation professionnelle, publié 5 documents professionnels, et organisé un total de 121 formations au profit de près de 5.500 médecins et praticiens hospitaliers. Il a également organisé des colloques spécialisés.

Par ailleurs, outre ces formation et dotation en équipements, ces deux hôpitaux centraux ont créé un réseau informatique afin d’être raccordé en permanence avec leurs homologues provinciaux pour l’échange d’informations, ainsi que l’organisation de consultation et de diagnostic à distance. Cette expérimentation du modèle d’établissement satellite a abouti à de bons résultats, ce qui a conduit à sa généralisation prochaine à l’ensemble du pays. -VNA