Les gracieux méandres de la rivière Thu Bôn
La rivière Thu
Bôn naît à plus de 2.500 m d’altitude, sur le mont Ngoc Linh, dans le
district de Nam Tra My, province de Quang Nam. Dans les districts de
Tien Phuoc et Hiep Duc, le fleuve est appelé Tranh, un nom très
rustique. Dans ceux de Que Son et Duy Xuyen, il prend le nom de Thu Bon.
Le bassin de la rivière Thu Bôn, qui couvre environ
10.350 km², est le plus grand de la province de Quang Nam. Il a un grand
potentiel hydro-électrique.
Dans le passé, les Chams
accordaient des vertus sacrées à la rivière Thu Bôn. L'un des plus
importants vestiges de la civilisation cham est le sanctuaire de My Son,
dans le district de Duy Xuyên. Il s’agit d’un ensemble de tour en
briques rouges, décorées de sculptures représentant des cérémonies
sacrées, des défilés de chevaux et d'éléphants, d'innombrables apsaras,
ces danseuses célestes au sourire énigmatique figé dans la pierre.
Avant de se jeter dans la mer, la rivière a également contribué à créer
un port célèbre, considéré comme le plus ancien et le plus beau du
Vietnam, Hôi An. Là, le village maraîcher de Trà Quê, les villages de
poterie de Thanh Ha et Cua Dai sont devenus de hauts lieux du tourisme.
Au XVIIe siècle, la rivière a aidé les villageois de
Nong Son (fabrication d’encens), de Tam Tang (tissus) et Thanh Ha
(poteries) à exporter leurs produits via le port de Hôi An, qui était à
l’époque un très grand port marchand, où jetaient l’ancre des navires
japonais, chinois et même portugais.
Pour cette
raison, les villageois de la province considèrent toujours Thu Bôn comme
la "rivière mère". Chaque année, en mars, les habitants de Duy Xuyên
organisent une fête en son honneur. Ils vont à la rivière et l'invitent à
rendre visite à leur famille en espérant qu’elle leur apportera de
bonnes récoltes et le bonheur. - AVI