Les franchises ont le vent en poupe au Vietnam
À l’heure de la mondialisation, les pays du Sud-Est asiatique sont
attrayants pour les réseaux de franchises, et plus particulièrement le
Vietnam qui, depuis 2007, est membre de l’Organisation mondiale du
commerce. Avec ses plus de 90 millions d’habitants et une croissance
assez élevée depuis plus d’une dizaine d’années, ce pays qui a longtemps
été fermé à tout type de relations extérieures montre enfin qu’il a
envie et a besoin d’inviter les investisseurs, et que pour cela, la
franchise, sous toutes ses formes, est un moyen privilégié.
En tant que marché dynamique bénéficiant d’une croissance économique
régulière, d’une position géographique favorable et d’une population
abondante, le Vietnam est considéré comme une destination
particulièrement attractive pour les investisseurs étrangers. La
franchise commerciale continuera d’avoir le vent en poupe au Vietnam.
Les grandes marques internationales de mode, de cosmétiques ou
d’électroménager sont apparues au Vietnam depuis une dizaine d’années.
Plusieurs groupes internationaux actifs dans l’agroalimentaire, les
boissons ou la restauration rapide, y sont présents dans le cadre de
grandes franchises.
«La franchise au Vietnam est un
segment qui marche. À ce jour, on compte quelque 8.000 marques employant
cet outil contractuel, essentiellement dans la distribution, petite ou
grande, la location de machines et d’équipements, l’éducation et la
formation. Il s’agit principalement de marques américaines,
australiennes ou européennes», explique Hoàng Thi Tuyêt Hoa, directrice
du Département du plan du ministère de l’Industrie et du Commerce.
Selon Troy Franklin, représentant en chef pour l’Asie du Sud-Est de
l’organisation britannique World Franchise Associates, le Vietnam est
d’un grand intérêt pour les franchiseurs. Les marques des secteurs de
l’éducation et de la restauration rapide y voient de larges potentiels à
exploiter.
La franchise à ses balbutiements
La franchise est encore relativement neuve au Vietnam. Selon la
Chambre de commerce et d’industrie du Vietnam (VCCI), plus de 120
marques internationales font l’objet de franchise au Vietnam. En 2013,
la croissance annuelle de ce secteur était de 30%. Le Vietnam est
considéré comme un marché prometteur en raison de son importante
population, jeune de surcroît, et avide de consommer. Les secteurs
privilégiés de la franchise sont, en premier lieu, la vente en gros et
au détail et, plus généralement, le secteur des services.
Parmi les franchises les plus connues au Vietnam, on trouve Lotteria, McDonald’s, KFC, Pizza Hut, Starbucks ou encore Subway.
À leur tour, certaines sociétés vietnamiennes sont devenues
elles-mêmes des franchiseurs à l’étranger comme Pho 24, les rouleaux de
printemps Wrap & Roll ou le café Trung Nguyên. Leur succès
commercial stimule les petites et moyennes entreprises à suivre une même
voie. Néanmoins, force est de constater que c’est la franchise
étrangère qui rencontre le plus de succès au Vietnam, plutôt que
l’inverse.
La Société de production et de services
Sen Viêt envisage de signer avec la chaîne américaine Subway pour
commercialiser ses sandwichs à Hanoi. Pour son directeur Pham Duy Cuong,
la franchise est une solution rentable et efficace en cette conjoncture
économique difficile. Elle permet aux entreprises de gagner du temps à
tous les niveaux, que ce soit au niveau de l’acquisition de notoriété
d’une marque, de formation du personnel, de mercatique, de gestion de
l’entreprise, d’approvisionnement et d’empla-cement commercial.
«Entrer dans un réseau de franchise est un moyen beaucoup plus sûr que
de créer sa propre image. Chacun souhaiterait posséder et exploiter ses
propres produits, mais tout le monde n’en a pas les capacités. Au
Vietnam, il est difficile de créer une marque. Il nous faut encore
apprendre», déclare Duy Cuong.
La franchise offre
donc de nombreux avantages : réseaux de distribution performants, marque
et enseigne de notoriété, professionnalisme, etc. Les franchisés
gagnent beaucoup de temps en optant pour cette formule. Pour permettre
au plus grand nombre de se lancer dans ce nouveau segment, il convient
que l’État accorde des prêts et envisage une assistance juridique. – VNA