Depuis le début de l’année, bon nombre d’entreprises ont une activité réduite ou sont au point mort. Leur nombre est si élevé qu’il atteint celui de nouvelles créations. Les mesures de soutien de l’État sont indispensables.

Selon l’Association des entreprises de Hô Chi Minh-Ville, au cours des quatre premiers mois de cette année, le total des ventes au détail de biens et de services est estimé à plus de 189.000 milliards de dôngs, soit une hausse de 10,6% en glissement annuel. Un recul toutefois par rapport à la hausse de 20,6% de la même période de l’an dernier.

Le vice-président de ladite association, Pham Ngoc Hung, souligne que depuis 2011, le nombre d’entreprises soumises à une procédure collective est si élevé qu’il atteint celui des nouvelles créations. Ce n’est pas bon signe, d’autant que d’autres sociétés se retrouvent réellement fragilisées. En effet, les rentrées de la municipalité en matière de taxe sur la valeur ajoutée sont très faibles, près de 80% des entreprises ayant vu leur collecte de cette taxe s’effondrer. Durant les mois de mars et d’avril, plusieurs entreprises ont tenu des assemblées générales. La plupart n’ont pas distribué de dividendes et, a priori, feront de même par la suite.

Une autre inquiétude résulte des doutes des entreprises au regard d’une reprise économique. On constate que les investisseurs attendent, et que la population n’entend pas consommer davantage. Truong Phu Cuong, président de l’Association de construction et des matériaux de construction de Hô Chi Minh-Ville, souligne : « Ces derniers temps, on parle beaucoup des difficultés des entreprises, des projets d’infrastructures suspendus, des dettes, des stocks, des taux d’intérêt élevés... Mais le pire est de voir ce manque de confiance des entreprises et cette frilosité des investisseurs étrangers vis-à-vis du marché vietnamien ».

Des mesures urgentes s’imposent

Actuellement, plusieurs entreprises du transport ou de l’agroalimentaire peuvent avoir recours aux crédits mais ne le font pas, car la commercialisation de leurs produits est au ralenti tandis que les taux d’intérêt bancaires sont encore élevés. La consommation a diminué de 20% dans les supermarchés et de 30-40% dans les restaurants...


La situation est pire encore pour les petites et moyennes entreprises qui manquent de fonds pour assurer leur production alors qu’elles n’ont aucune possibilité d’emprunter auprès des banques faute de surface financière suffisante, mais aussi parce qu’elles pâtissent actuellement d’une mauvaise image. Sur ce point, le sommet a été atteint par les entreprises des secteurs des infrastructures, de la construction et des matériaux de construction.

Lê Hoàng Châu, président de l’Association de l’immobilier de Hô Chi Minh-Ville, confirme : « Les entreprises de l’immobilier sont bloquées alors qu’elles ont des dettes colossales. Et ces deux problèmes sont sans fin, d’autant que les banques commerciales sont particulièrement prudentes pour accorder le moindre crédit dans ce secteur. Bien que les prix de l’immobilier se soient effondrés au point que les entreprises vendent aujourd’hui à perte, la clientèle leur tourne toujours le dos ».

Pour le président de l’Association des entreprises de Hô Chi Minh-Ville, Huynh Van Minh, le gouvernement devrait procéder à une exemption de la taxe sur la valeur ajoutée les produits stockés, afin de permettre aux entreprises de baisser leurs prix et d’assurer la continuité de leur exploitation. Sans oublier de diminuer l’impôt sur le revenu de l’entreprise à hauteur de 20% au minimum, et ce dans tous les secteurs de l’économie, ce qui permettrait par ailleurs d’attirer davantage l’investissement étranger en cette période de marasme. - VNA