Les énergies renouvelables ou la voie de la sagesse
Dès 2015, le pays devra importer de l’énergie, a estimé le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce Nguyên Nam Hai.
Dès 2015, le pays devra importer de l’énergie, a estimé le
vice-ministre de l’Industrie et du Commerce Nguyên Nam Hai. «Au
Vietnam, les énergies renouvelables sont abondantes et capables de
remplacer les énergies fossiles, tout en contribuant à réduire les
atteintes à l’environnement, a-t-il assuré. La valorisation des
énergies renouvelables revêt une signification importante tant d’un
point de vue socioéconomique, de sécurité énergique que de croissance
durable».
Les potentiels nationaux en matière d’énergies
renouvelables sont bien reflétés par les chiffres cités par Lê Tuân
Phong, expert au Département de l’énergie, ministère de l’Industrie et
du Commerce. Selon lui, le Vietnam figure parmi les 14 pays disposant
des plus grandes potentialités hydroélectriques, déjà assez bien
exploitées grâce à un réseau de 120.000 stations d’une puissance totale
de 300 MW. Le pays compte en outre 200 sources thermales de 40oC à
150°C, qui représentent un potentiel géothermique important.
Les quelque 100.000 rizeries dans le delta du Mékong pourraient
approvisionner une centrale électrique de 70 MW. Les déchets de
l’industrie sucrière peuvent aussi être valorisés, avec une capacité
estimée à 250 MW. Nombre de familles des deltas du Fleuve Rouge et du
Mékong utilisent déjà le biogaz pour faire la cuisine, s’éclairer ou
faire fonctionner de petits générateurs.
Dans le solaire, les potentialités sont également importantes. La durée
d’ensoleillement annuel est de 2.000-2.500 heures, soit en moyenne 44
millions de tonnes équivalent pétrole. Un potentiel en grande partie
laissé en friche, si l’on excepte de rares projets à caractères
expérimentaux dans le Centre.
Parmi les énergies
renouvelables, l’énergie éolienne est sans doute celle qui coûte le
moins cher et qui occupe le moins de surface au sol. Elle offre ainsi
une capacité de production importante et pour cette raison, elle a été
choisie par plusieurs pays, dont le Vietnam, comme source d’énergie
alternative pour l’avenir.
Selon le Centre de
développement des ressources énergétiques, le Vietnam a le plus grand
potentiel éolien d’Asie du Sud-Est, grâce notamment à sa façade
maritime longue de plus de 3.000 km. Les provinces offrant le plus fort
potentiel éolien sont situées dans le Centre et le Sud. Le potentiel
éolien vietnamien est estimé par la Banque mondiale à 513.360 MW, soit
l’équivalent de 200 fois la puissance de la centrale hydroélectrique de
Son La. Selon certaines projections, la production éolienne atteindrait
200 MW en 2015 et 250 MW en 2020. D’ici 2030, le Vietnam devrait
produire 400 MW avec le vent.
Pourtant, l’utilisation de
cette énergie renouvelable, inépuisable et non polluante, n’en est
toujours qu’à ses balbutiements. Des études de préfaisabilité et de
faisabilité ont été lancées. Mais le pays devrait encore souffrir
jusqu’en 2030 d’un manque d’électricité à certaines périodes de
l’année.
Le ministère de l’Industrie et du Commerce est
sur le point de soumettre au gouvernement le plan d’aménagement des
énergies renouvelables. La création d’un organisme d’État chargé des
énergies renouvelables a été approuvée récemment par le Département
général de l’énergie. Leur utilisation est d’ores et déjà encouragée
dans les régions reculées, insulaires.
Le Premier ministre Nguyên Tân Dung a récemment approuvé le plan de
développement du secteur électrique 2011-2020 et vision pour 2030.
L’objectif est de répondre à une croissance nationale de plus en plus
énergivore.
Selon les prévisions, la production et
l’importation électriques en 2015 se chiffreront à 194-210 milliards de
kilowattheures ; en 2020, à 330-362 milliards de kilowattheures ; en
2030, à 695-834 milliards de kilowattheures.
En vertu de
cette planification, le développement du secteur électrique doit
s’opérer en liaison avec la stratégie de développement socioéconomique.
De plus, il faut ouvrir progressivement le marché de l’électricité à la
concurrence, l’État ne gardant le monopole que sur la gestion du réseau
de transmission.
Ce plan donne la priorité au
développement des énergies renouvelables pour qu’elles atteig-nent de
la 4,5% nationale en 2020, puis 6% en 2030. La production des centrales
éoliennes devrait atteindre 1.000 MW en 2020, 6.200 MW en 2030, pour
contribuer à 0,7% à la production électrique totale en 2020 et 2,4% en
2030.
Le gouvernement encourage le développement de
l’éolien pour anticiper l’épuisement pro-gressif des énergies fossiles,
et ce d’autant plus que 8,6% de son territoire est propice à un
développement de cette forme d’énergie.
De nouvelles
centrales hydroélectriques seront aussi construites, surtout dans le
cadre de projets «multi-objectifs» (lutte anti-crues, fourniture d’eau,
production électrique) afin d’atteindre 17.400 MW en 2020 (contre 9.200
MW actuellement). La planification préconise également la construction
de petites centrales hydroélectriques, de parcs solaires, éoliens au
niveau local. - AVI