Les cultivateurs des fleurs attendent impatiemment le Têt
Le Têt du Chat approche, les zones
fournissant en fleurs Hanoi battent le plein d'animation. Les
cultivateurs de pêchers sont occupés à en dépouiller les feuilles alors
que ceux de kumquats se hâtent de les courber en diverses formes.
Mme Thuy, propriétaire du jardin de kumquat Thuy Su, fait savoir que
les commerçants avaient tendance à commander des arbustes de grande
valeur (quelque 1,5 million de dôngs). D'après Thai, patron d'un jardin
à Quang An, le prix des kumquats grimpera légèrement cette année par
rapport au Têt du Tigre en raison des frais élevés de la main-d'œuvre
et d'achat des produits phytosanitaires. Les arbustes de grande
dimension (plus d'un mètre de haut) se vendent à des prix de deux à
trois millions de dôngs. "En raison de l'approvisionnement abondant en
kumquats, l'augmentation de leur prix ne dépassera pas 15%. Les
habitants préféreront pour le Têt des arbustes de belle allure", a-t-il
confié. Au dire des cultivateurs à Quang An, les kumquats sont dans la
haute saison en ce moment. Cependant, une bonne ou mauvaise récolte
dépendra largement des conditions climatiques.
Comme
pour les kumquats, de nombreux commerçants déferlent également dans les
champs de pêchers. Le jardin de M. Hoàng possède plus de 500 pieds dont
la plupart ont été dépouillés de leurs feuilles il y a une semaine.
Parmi eux, une dizaine de belle allure ont été réservés avec un prix
d'environ dix millions de dôngs. "L'an dernier, les pêchers ont épanoui
précocement dans de nombreux foyers. Cette année, nous devons rester
dans les jardins pour surveiller le moment propice pour appliquer les
techniques afin que nos pêchers s'épanouissent à temps lors du Têt
traditionnel", confie-t-il.
M. Sinh, un cultivateur
riche d'expériences dans la culture des pêchers, est inquiet de
l'augmentation du prix des matières premières (variétés, engrais,
insecticides). Les cultivateurs de Nhât Tân estiment qu'avec les
conditions climatiques actuelles, une bonne ou mauvaise récolte ne peut
pas encore être déterminée à ce jour.
Les cultivateurs
des villages floraux de Hanoi sont dans la même situation.
L'approvisionnement s'avèrera prospère si la nature est favorable.
Depuis le 20 novembre, le prix des fleurs sur le marché ne cesse de
monter. Les cultivateurs débordent d'espoir sur un bon cru des fleurs
pour le Têt traditionnel. De nombreux foyers des villages de Tây Tuu et
de Mê Linh ne craignent pas d'investir des centaines de millions de
dôngs pour cette fête. D'après le Service de l'agriculture et du
développement municipal, les paysans des districts de Tu Liêm et Mê
Linh soignent près de 1.160 hectares de fleurs pour le Têt.
Le froid vif de ces jours-ci à Hanoi et dans les provinces du Nord
retarde la floraison des pêchers, roses, chrysanthèmes et lys... au
grand dam des cultivateurs qui voient le Têt approcher à grand pas.
En effet, il ne reste d'ici au Têt du Chat qu'une dizaine de jours, et
les cultivateurs de pêchers s'inquiètent des prochaines vagues de froid
qui devraient s'abattre, selon la météo, sur le Nord et qui retarderont
encore la floraison.
Dans les jardins de pêchers, on
voit déjà de nombreux visiteurs qui viennent louer ou acheter ces
précieux arbres du Têt, symboles du printemps. Pour que leurs fleurs
éclosent juste au moment du Têt traditionnel, les agriculteurs doivent
lutter contre le climat en augmentant le drainage ou en répandant des
engrais, voir en allumant des ampoules électriques toute la nuit,
histoire d'augmenter la température de quelques degrés.
Après les vagues de froid vif, il faudra quelques jours ensoleillés
pour que les pêchers donnent de belles fleurs, selon Trân Tuân Viêt,
propriétaire d'un jardin de pêchers à Nhât Tân (Hanoi). Ce froid ne
gêne pas seulement les cultivateurs de pêchers. Les floriculteurs
spécialisés dans les roses et chrysanthèmes des districts de Tu Liêm et
Mê Linh (Hanoi) espèrent eux aussi en un redoux prochain.
Comme pour les villages floraux de Hanoi, ceux du delta du Mékong sont
aussi très animés à préparer leurs fleurs pour le Têt. Cette année, les
cultivateurs se concentrent sur l'amélioration de la qualité des fleurs
les plus prisées.
Le district de Cho Lach (province de
Bên Tre) est considéré comme le "royaume des fleurs" de cette région.
"Depuis le début de ce mois-ci, je suis présent à mon jardin dès l'aube
pour soigner les fleurs car la haute saison de l'année s'approche",
confie Pham Van Môt, cultivateur de la commune de Long Thoi. Pour le
Têt du Chat, sa famille a réservé plus de 3.000 pots de plantes
d'ornements. Si chaque pot se vend au prix de 20.000 dôngs, il aura un
chiffre d'affaires d'environ 60 millions de dôngs.
Au
dire de Bùi Thanh Liêm, chef du bureau local de l'agriculture et du
développement, ce district recense plus de 4.700 foyers dans ce métier.
Ces foyers sont capables de fournir au marché dix millions de plantes
en moyenne, dont quatre à cinq millions pour le Têt. Les fleurs de Cho
Lach sont présentes sur l'ensemble du pays, notamment à Hô Chi
Minh-Ville. " L'an dernier, plus de 2,4 millions de fleurs de toutes
sortes n'ont pu être écoulés. Cette année, nous produisons les fleurs
selon les commandes et en soulignant leur qualité", fait savoir M.
Liêm. -AVI