Cette année, le secteur du travail prendra plusieurs mesures afin de réduire durablement le taux de pauvreté et assurer un meilleur bien-être social. L’envoi de main-d’œuvre à l’étranger en est une. Avis de responsables.

Mme Pham Thi Hai Chuyên, ministre du MTIA : L’envoi de main-d’oeuvre à l’étranger a un rôle important

Cette année, le ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales (MTIA) se consacre à une application plus effective des mesures de création d’emplois stables. Il est d’abord un intermédiaire entre les localités ayant besoin de main-d’oeuvre et celles qui ont des ressources non exploitées sur ce plan. Les centres de présentation d’emploi sont, en particulier, l’intermédiaire privilégié des travailleurs et des entreprises. Les quatre centres de Dà Nang (Centre), Dông Nai (Sud), Cân Tho (delta du Mékong) et Hai Duong (Nord) ont une bonne activité, le nombre de présentations de postes ne cessant de croître, tout comme les personnes qui trouvent un emploi, plus facilement et à un moindre coût. Par ailleurs, l’apprentissage d’un métier par les personnes pauvres et les soldats démobilisés est mieux mis en oeuvre. Enfin, pour le MTIA, l’envoi de main-d’oeuvre à l’étranger demeure l’une des mesures majeures à mettre en oeuvre.

Le 31 décembre dernier, j’ai conclu un mémorandum spécial d’accueil de travailleurs vietnamiens avec Phang Ha-nam, ministre sud-coréen du Travail et de l’Emploi. Celui-ci prévoit la reprise des recrutements dans le cadre du programme sud-coréen de délivrance de permis de travail (EPS). C’est le résultat d’efforts conjoints réalisés durant plus d’un an pour rapatrier la totalité des travailleurs vietnamiens séjournant illégalement dans ce pays après l’expiration de leur contrat. Ce nouveau mémorandum offrira de nombreuses opportunités à des milliers de Vietnamiens souhaitant travailler dans ce pays.

Dào Công Hai, vice-directeur du Département de gestion des travailleurs à l’étranger : Les travailleurs vietnamiens à l’étranger envoient beaucoup d’argent dans leur pays

Selon les statistiques, le pays a envoyé l’année dernière 85.000 Vietnamiens à l’étranger, soit une augmentation annuelle de près de 6%. La plus forte croissance a été constatée à Taiwan (Chine) où, subitement, les recrutements sont passés de plus de 30.000 personnes en 2012 à plus de 41.000 jusqu’en novembre 2013, outre les marchés traditionnels comme le Japon et la Malaisie qui sont demeurés stables. Actuellement, ce sont environ 500.000 Vietnamiens qui travaillent dans plus de 40 pays et territoires du monde. Chaque année, ils envoient en moyenne de 2 à 2,2 milliards de dollars dans leur pays natal, contribuant ainsi nettement à améliorer le niveau de vie de leurs familles. Enfin, l’envoi ces cinq dernières années de 80.000 travailleurs chaque année a permis de réduire la pression en termes de création d’emploi au Vietnam.

La plupart de ces Vietnamiens sont employés dans les secteurs manufacturier, sanitaire, de la construction, de l’agriculture, du textile et de la confection, mais aussi en tant qu’aide-ménager dans des familles. Sur le plan des revenus, ils ont un salaire mensuel d’entre 300 et 2.000 dollars, soit de l’ordre de 6 à 40 millions de dôngs.

Bien que nos ressources en main-d'oeuvre restent importantes, les personnes qui ont le plus besoin de partir travailler à l’étranger sont originaires des zones rurales et montagneuses, et/ou qui ont un faible niveau d’instruction. Désormais, nous essayons de renforcer les formations aux métiers en encourageant les centres et les entreprises de recrutement à organiser des programmes de formation afin que le personnel partant réponde aux exigences de leurs employeurs étrangers.

Nguyên Thanh Hoà, vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales : Il faut réorganiser la formation professionnelle pour envoyer du personnel au Proche-Orient et en Afrique du Nord

Des millions de gens dans le monde ont travaillé et travaillent au Proche-Orient et en Afrique du Nord. En Arabe saoudite, nous ne comptons seulement que 15.000 Vietnamiens parmi les 8 millions de travailleurs étrangers. On peut dire que c’est un marché où nous pourrions envoyer beaucoup de travailleurs, ce qui est d’autant plus intéressant que les salaires sont satisfaisants.

Par expérience, nous devons reconnaître que dans le segment des travailleurs non qualifiés au Proche-Orient et en Afrique du Nord, nous avons des difficultés à concurrencer certains pays d’Asie du Sud comme l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh et Sri Lanka. En effet, leurs travailleurs sont prêts à accepter de faibles revenus pour trouver un emploi. À cela, il faut ajouter les différences culturelles entre le Vietnam et les pays dû Proche-Orient Orient et d’Afrique du Nord. Tout cela fait que nous avons des difficultés à placer notre personnel sur ces marchés.

Le Qatar s’est engagé à assister le Vietnam dans la création d’un centre de formation professionnelle sur 12 ha de la province de Thanh Hoa (Centre). Le personnel, après y avoir été formé, sera envoyé dans ce pays et, plus généralement, au Proche-Orient. Les travaux vont commencer prochainement, la libération des terrains étant en cours. Outre l’acquisition de compétences spécifiquement professionnelles, ils étudieront également leur futur environnement culturel, y compris en termes de vie quotidienne. Ce centre sera très utile, ainsi, l’ambassadeur d’Iran, Seyed Javad Ghavam Shahidi, vient d’informer que son pays a grand besoin de personnel dans l’industrie, l’agriculture, le pétrole, mais aussi dans le secteur pharmaceutique. C’est une bonne nouvelle et nous allons former des travailleurs pour partir dans ce pays.

Le MTIA s’efforce de son mieux d’accélérer la conclusion d’accords de coopération dans l’envoi de main-d’oeuvre avec les pays du Proche-Orient et d’Afrique du Nord. -VNA