L’émouvante ode à l’humanisme de Gustave Malher
"Le Chant de la Terre" marque, pour son
compositeur, un retour à la vie après une série de drames. Dureté de la
condition humaine, besoins essentiels de l’homme, consolation : les
thèmes abordés sont d’une poignante humanité.
Cette «symphonie avec voix» se compose de 5 Lieder avec orchestre,
chantés alternativement par des voix de ténor et de baryton, le baryton
pouvant être remplacé par un contralto féminin. Comme on le verra dans
la discographie, le contralto s’impose rapidement par rapport à la voix
d’homme.
Les thèmes abordés (l’oubli dans le
vin, la vanité de la vie, la superficialité de la beauté et de l’amour,
le poète observant un monde souriant mais dont il s’est retiré, la
petitesse de la condition humaine face à l’éternité, la douleur de l’âme
cherchant l’oubli et le repos…) auraient pu être traités de manière
aussi bien vulgaire que spirituelle.
Mahler, qui
ne fut pourtant pas un écrivain, a trouvé le ton juste de simplicité,
non dépourvu d’un certain hiératisme, qui rend poignante la douleur de
l’homme. C’est le poème de la condition humaine, du détachement des
apparences pour rejoindre l’éternité de la terre. Et il y a quelque
chose de soufi dans la quête du «chez soi» et dans celle de l’ami –
besoins essentiels de l’homme - dans le dernier poème, der Abschied,
«l’Adieu».
D’ailleurs, lors de ce concert dirigé
par le chef-d’orchestre japonais Honna Tetsuji, le public aura
l’occasion d’écouter, pour la première fois, l’ouverture de l’aria
"Amour et mort", un extrait de l’oeuvre "Tristan und Isolde" du grand
compositeur allemand Richard Wagner.
Ce
concert présentera l’interprétation du chanteur d’opéra Trinh Thanh Binh
et marquera le retour sur scène de l’artiste suédoise Anna Einarsson à
l’Opéra de Hanoi, qui a participé à certaines représentations sur les
œuvres de Mahler joués par l’Orchestre symphonique du Vietnam. – AVI