Le Vietnam veut envoyer 90.000 travailleurs à l’étranger
Le Vietnam souhaite envoyer cette année 90.000
travailleurs à l’étranger, contre 88.300 l’an dernier. Pour atteindre
cet objectif, l’accent est mis sur l’amélioration de la qualité de la
main-d’œuvre.
L’année dernière a été chaotique pour l’envoi des travailleurs à
l’étranger. Plus de 10.000 Vietnamiens ont dû rentrer de Libye. Le
séisme et le tsunami de mars 2011 au Japon ont eu un fort impact sur
l’envoi de travailleurs vietnamiens. Pour ne rien arranger, la
récession a obligé certains pays à revoir à la baisse leur demande en
main-d’œuvre étrangère.
En 2012, l’exportation de
main-d’œuvre montre cependant des signes encourageants. Après la
récente visite du Premier ministre Nguyên Tân Dung au Japon, les deux
pays se sont mis d’accord sur l’envoi à ce pays d’infirmières et de
garde-malades vietnamiens.
De plus, selon
l’Association de coopération et de formation internationale du Japon
(JITCO), le Japon a un grand besoin de travailleurs dans l’agriculture,
un secteur où les Vietnamiens ont un grand savoir-faire.
Cette année, la République de Corée recevra 15.000 travailleurs
vietnamiens ayant déjà passé l’examen de langue. Parmi eux, 11.700
travailleront dans la fabrication, 1.300 dans la pêche, un millier dans
la construction et un millier dans l’agriculture.
Environ 140 entreprises vietnamiennes ont un permis d’envoi de
travailleurs en Malaisie, un pays qui compte actuellement 200.000
travailleurs vietnamiens dans les secteurs de la fabrication, de la
construction, de l’agriculture, des services et du ménage.
Selon les prévisions, la Libye recevra à partir de juin prochain des
travailleurs vietnamiens. «C’est une bonne nouvelle puisque les
demandes de ce marché conviennent à la capacité de nos travailleurs et
que les salaires sont bons», remarque le chef adjoint du Département de
gestion des travailleurs à l’étranger, Dào Công Hai
Les marchés asiatiques notamment Taïwan (Chine), la Malaisie, la
République de Corée et le Japon sont des «marchés traditionnels» du
Vietnam. Le nombre de travailleurs vietnamiens y est estimé à plus de
200.000, soit 40% du total recensé dans plus de 40 pays et territoires
où ils sont embauchés. «Cette année, il faudra maintenir les effectifs
sur les marchés traditionnels», indique-t-il.
Pour
atteindre l’objectif d’envoyer 90.000 travailleurs à l’étranger, le
ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires
étrangères appliquera des mesures adéquates. Son vice-ministre Nguyên
Thanh Hoà considère qu’il faut moderniser la sélection, la formation et
les ateliers pratiques pour les travailleurs avec la construction
d’établissements de formation professionnelle.
La
gestion des travailleurs à l’étranger sera renforcée. Le Département de
gestion des travailleurs à l’étranger a demandé aux agences
spécialisées dans ce domaine d’envoyer des représentants dans les pays
où sont présents un grand nombre d’employés vietnamiens afin de les
assister et de coopérer avec les services compétents en vue de régler
tous les problèmes qui pourraient surgir.
Pour
concurrencer les autres exportateurs de travailleurs, il faut améliorer
la qualité de la main-d’œuvre sur le plan professionnel. Le chef du
bureau d’exportation des travailleurs de la compagnie Saigontourist à
Hô Chi Minh-Ville, Ta Quang Minh, informe que cette année, malgré des
difficultés, sa compagnie enverra 500 travailleurs en République de
Corée, au Japon, en Malaisie et au Moyen-Orient.
«Les
besoins sont importants. L’essentiel est que les travailleurs répondent
à l’attente de nos clients», insiste Ta Quang Minh. De plus, les
compagnies vietnamiennes doivent coopérer avec les écoles
professionnelles étrangères pour élaborer des programmes de formation
convenables. Elles doivent aussi anticiper les besoins du marché.
Le chef du Département de gestion des travailleurs à l’étranger, Lê Van
Thanh, souligne : «Hormis la formation professionnelle, il faut
s’intéresser aussi à l’enseignement des langues étrangères, à
l’information sur les lois et la culture du pays d’accueil. Ce que
certaines agences d’envoi de main-d’œuvre font déjà». - AVI