Pourvue d’une main-d’œuvre abondante et qualifiée, le secteur des technologies de l’information est de plus en plus attrayant pour les investisseurs étrangers. Le Vietnam est connu comme l’un des pays accordant les meilleures conditions d’investissement en la matière.

Le secteur des technologies de l’information (TI) pouvait être davantage attrayant qu’il ne l’était ces dernières années puisqu’il ne représentait qu’un modeste 2% de l’investissement direct étranger (IDE) reçu par le Vietnam. Un taux faible en comparaison de celui reçu par les secteurs de la production et de la transformation avec 49%, de l’immobilier avec 23%, de l’hôtellerie et de la restauration avec 6%, ou encore de la construction 6%.

Le gouvernement, dans une décision relative au développement des hautes technologies pour 2020, a fixé pour objectifs de répondre à 45% des besoins du pays. Les segments encouragés sont les TI, les biotechnologies, les nouveaux matériaux et les technologies de l’automatisation. Ceci correspond plus largement à une nouvelle politique en termes de structure de l’IDE résultant d’un changement de modèle de croissance : en effet, dans les temps à venir, le pays arrêtera de délivrer la licence aux projets énergivores ou consommant trop de ressources naturelles, ou employant des technologies dépassées et polluantes, a souligné Dang Xuân Quang, le vice-directeur du Département de l’investissement étranger, relevant du ministère du Plan et de l’Investissement.

Et c’est désormais chose faite : l’IDE va davantage dans le secteur des hautes technologies et des technologies de l’information avec, notamment, d’importants investissement du Japon. De nombreux groupes japonais comme Sanyo, Matsushita, Sony, Toshiba, Panasonic ou encore Nidec, se sont implantés au Vietnam avec une stratégie de développement dynamique. Il n’y a toutefois pas que des entreprises de ce pays, les groupes américains et européens étant également très présents au Vietnam : outre Intel et IBM en activité au Vietnam depuis un certain temps, d’autres comme les groupes français Cap Gemini et Accenture sont très actifs dans le développement de partenariats avec des centres vietnamiens de recherche et développement.


Tendance plus remarquable encore, si l’IDE au Vietnam n’a pas été aussi important que prévu en 2011 et 2012 en raison de la crise mondiale, le secteur des technologies de l’information n’a pas connu de baisse sensible. On peut ainsi citer en exemple le projet de 60 millions de dollars du groupe mondial de données IDG.


«Depuis quelques temps, l’investissement étranger au Vietnam va dans les technologies de l’information. Notre parc de logiciels de Quang Trung, par exemple, a reçu des investissements du Japon et d’Amérique du Nord. Pour les satisfaire, nous devons en revanche veiller à développer nos ressources humaines, l’environnement d’investissement comme les infrastructures ne posant pas de problèmes», déclare Lâm Nguyên Hai Long, directeur adjoint de la société de développement de logiciels Quang Trung dont le siège est à Hô Chi Minh-Ville.

La progression de l’IDE japonais s’explique aisément, il s’agit d’une des conséquences de la double catastrophe de mars 2011 qui conduit de nombreuses entreprises de ce pays à délocaliser une partie de leur activité plutôt que de reconstruire leurs unités de production dans leur pays. Le Vietnam est l’un de leurs choix de prédilection en raison de ses potentiels tels que personnel abondant d’un coût raisonnable, politiques privilégiées, faibles risques sismiques... «Depuis une décennie, le Vietnam fournit des ressources au Japon, et nos deux pays entretiennent une étroite coopération, ce qui motive plus encore les entreprises japonaises à y délocaliser leur production», souligne Nguyên Kim Cuong, responsable du groupe CMC à Hô Chi Minh-Ville.

Ressources humaines en priorité

Ces derniers temps, les TI du Vietnam ont donc fait un bond spectaculaire, et ce grâce aux politiques privilégiées accordées aux investisseurs de ce secteur. «Le Vietnam est connu pour être l’un des pays accordant les meilleures conditions d’investissement en matière de TI. Les entreprises étrangères bénéficient, entre autres, d’une exemption fiscale totale durant les quatre premières années, puis d’une exemption de 50% les neuf années suivantes. Mais l’important pour moi, ce sont les ressources humaines. Nous avons de jeunes ingénieurs très compétents. Bien sûr, nous avons encore du retard par rapport à d’autres pays mais avec une population active représentant 65% de celle du pays, notre pays a un avantage indéniable», explique Lâm Nguyên Hai Long, directeur adjoint de la société de développement de logiciels Quang Trung.

C’est pourquoi le développement de ressources humaines demeure une priorité nationale et, de fait, la formation en TI n’a cessé de se renforcer au Vietnam lors de ces dix dernières années. Le pays compte aujourd’hui 300 établissements supérieurs spécialisés dans la formation d’ingénieurs en TI, au lieu de 10 en 2000. Le Vietnam entend former d’ici peu près de 60.000 étudiants chaque année. Actuellement, les effectifs formés pour ce secteur s’élèvent à environ 250.000 personnes. Beaucoup ont été embauchés par de grandes entreprises du logiciel, certains travaillant aux États-Unis ou au Japon. - AVI