Hanoi (VNA) - Le Vietnam a pris des politiques pour concrétiser sa détermination à devenir une puissance maritime. Entretien avec Nguyên Thê Chinh, directeur de l’Institut de stratégies et de politiques sur les ressources naturelles et l’environnement.

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Le pays a de grands potentiels en économie maritime. Quelles sont vos évaluations sur l’importance de l’économie maritime dans l’économie nationale ?

La Stratégie maritime du Vietnam pour 2020 montre clairement la détermination du Parti et de l’État de développer l’économie maritime. Cette stratégie entend faire du Vietnam un pays riche par la mer et fort par la mer, ainsi que de garantir durablement la souveraineté et les droits souverains du pays sur la mer et ses îles.

Actuellement, les contributions de l’économie maritime au PIB national sont encore faibles, environ 23%. Mais d’ici à 2020, l’économie maritime devrait représenter de 53% à 55% du PIB, et de 55% à 65% des exportations nationales. Avec pour but ultime d’améliorer le niveau de vie des populations du littoral, le Vietnam envisage de construire des ports maritimes internationaux comparables à ceux d’autres pays de la région, et de créer de grands groupes économiques. Les secteurs ciblés seront donc l’exploration et l’exploitation de pétrole et de minerais, le transport maritime, les ports, la construction navale, ou encore le tourisme maritime et insulaire.

De plus, la stratégie prévoit que le développement de l’économie maritime doit être étroitement attaché au développement socioéconomique, à la protection de l’environnement, à la défense nationale et à la coopération internationale. Et le pays se penche également sur le développement de zones de pêche pour professionnaliser les activités halieutiques en vue d’en augmenter le rendement.

Quelles sont les grandes mesures, selon vous, pour que l’économie maritime puisse contribuer de 53% à 55% au PIB, comme le prévoit la Stratégie maritime pour 2020 ?

Premièrement, je pense que le pays devra assurer la sécurité maritime. Nous devons réviser les activités d’aménagement pour classifier les projets d’investissement ou sélectionner les secteurs prioritaires. Deuxièmement, le pays doit renforcer l’aquaculture, un point fort du Vietnam, ainsi que l’exploitation des ressources sous-marines. Troisièmement, nous devons développer de manière efficace des zones économiques côtières et, enfin, le Vietnam doit exploiter le service logistique, car le pays se trouve à l’intersection de nombreuses lignes maritimes internationales.

Le Vietnam determine a devenir une puissance maritime hinh anh 2Le port de pêche de l’île de Ly Son, province de Quang Ngai (Centre).


Il existe des faiblesses dans l’aménagement du développement de cette économie, et le pays manque encore d’une collaboration étroite entre les régions maritimes ? Vos précisions ?

Nous avons notre Stratégie maritime pour 2020, mais nous n’avons pas encore de plans globaux d’aménagement des régions maritimes. Chaque villes et provinces côtières établit ses propres plans d’aménagement, ce qui entraîne des problèmes. Ainsi, par exemple, chaque province littorale a son propre port maritime, est-ce raisonnable ? Concernant la collaboration entre les régions côtières, depuis le XIIe Congrès national, le Parti est conscient de cette faiblesse. Je pense que nous devons instituer une collaboration efficace, non seulement entre les provinces, mais aussi entre les régions.

Actuellement, le gouvernement s’intéresse beaucoup à cette question. L’Institut de stratégies et de politiques sur les ressources naturelles et l’environnement relevant du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement élabore un projet de renforcement de la collaboration entre les provinces et les régions maritimes dans le but de mieux utiliser et exploiter les ressources, et de protéger l’environnement.

Le tourisme est l’un des segments importants de l’économie maritime, mais il n’est pas encore exploité au maximum. Quelles en sont les causes ?

C’est une réalité. Et les causes, je pense, résident dans le manque de plan d’aménagement précis. De plus, les méthodes de promotion du tourisme que nous employons ne sont pas véritablement efficaces. Sans oublier les faiblesses en matière d’infrastructures du tourisme, de diversification des produits, et de formation de ressources humaines pour ce secteur. -CVN/VNA