Un rapport sur le climat évaluant l'impact d'une hausse de la température de 1,5 à 2°C en Asie du Sud-Est, réalisé par l'Institut de recherche de Potsdam, a été publié le 20 juin à Hanoi par la Banque mondiale (BM).

Selon Mme Anjali Acharya, chef du groupe chargé de l'environnement de la BM au Vietnam, la montée du niveau des océans sera plus rapide que les prévisions précédentes le laissaient entendre, et les phénomènes extrêmes (typhons notamment) plus fréquents et puissants. Le rapport prévoit une montée inévitable du niveau de la mer de plus de 50 cm d'ici 2050, conséquence directe du réchauffement global.

Les trois grandes régions deltaïques des fleuves Mékong, Chao Phraya et Irrawaddy - des zones situées à 2 mètres en-dessous du niveau de la mer - seront confrontées à des conséquences particulièrement dangereuses. L'agriculture, l'aquaculture et le tourisme seront les plus affectés par les effets du changement climatique. Les villes des zones côtières risquent d'essuyer des typhons de grande puissance à une fréquence plus importante, le phénomène de vives-eaux (observé lors des grands coefficients de marée) aura des effets qui risquent de s'avérer dévastateurs si rien n'est fait, et des tempêtes hors-saison risquent de frapper les côtes.

Selon les prévisions, les villes sont les plus touchées seront Bangkok (Thaïlande), Ho Chi Minh-Ville (Vietnam), Jakarta (Indonésie) et Manille (Philippines).

Le réchauffement de la planète aura également des effets sur la production agricole, l'aquaculture, les ressources en eau, l'écosystème du littoral et des villes du Sud et du Sud-Est asiatique.

Lors de la cérémonie de publication de ce rapport, le professeur-docteur Tran Thuc de l'Institut de la météorologie, de l'hydrologie et de l'environnement, a estimé que le niveau de la mer pourrait être de 30 cm plus élevé qu'aujourd'hui en 2040, avec pour effet notamment une baisse de l'ordre de 12% de la production agricole.

La production rizicole pourrait diminuer de 2,5 millions de tonnes chaque année par rapport à 2010. Dans le delta du Mékong, le rendement rizicole pourrait diminuer de 6-12%. Le secteur de l'aquaculture devra dépenser de 130 à 190 millions de dollars par an pour s'adapter aux conséquences du changement climatique dans la région. - VNA