Avec un insolent taux de croissance moyen de 12,7 % entre 2002 et 2012, Da Nang, la troisième ville du Vietnam après la capitale Hanoi (Nord) et Ho Chi Minh-Ville (Sud), connaît un décollage économique, selon un article sorti fin août de Bruno Philip, envoyé spécial du journal français Le Monde.

L'article est introduit par une description du "pont du dragon" sur la rivière Hàn, nouveau symbole de la plus grande ville du Centre du Vietnam. "Un dragon jaune ondule sur un pont de Danang. Le vendredi et le samedi soir, vers 22 heures 30, il crache du feu sous les exclamations des promeneurs qui déambulent sur les quais rénovés de la rivière Han. Le "pont du dragon", dont les arches reproduisent l'ondulation de l'animal mythique symbole de vie et de puissance dans le monde sino-vietnamien, incarne à sa façon le décollage économique de la troisième ville du Vietnam après la capitale Hanoi (Nord), et Ho Chi Minh Ville, l'ex-Saigon (Sud)".

Entre 2002 et 2012, la municipalité a affiché un insolent taux de croissance moyen de 12,7 %. L'année dernière, en dépit de la crise mondiale et de ses retombées au Vietnam, elle était encore de 9,1 %. Selon Bruno Philip, Da Nang pourrait devenir le terminal d'un "corridor économique" d'intégration de plusieurs pays de l'ASEAN, le "East West Economic Corridor" (EWEC) : partant du port de Moulmein, en Birmanie, une nouvelle route des échanges existe déjà qui aboutit à Da Nang après avoir traversé la Thaïlande et le Laos. A terme, cet axe permettra de désenclaver l'Est birman et de désengorger le port de Bangkok.

Le développement de Da Nang repose aussi sur la montée en puissance de son industrialisation et sur la manne du tourisme. Des zones économiques spéciales ont été créées dans sa périphérie et d'autres sont en projet.

Le Breton Christian Leroux, créateur du groupe Dacotex, qui emploie 2.500 personnes au Vietnam, estime avoir fait un choix judicieux en s'implantant ici : "la situation géographique de Da Nang est exceptionnelle, son port en expansion, la ville explose. On pensait que ça serait Acapulco à cause du tourisme, ça va devenir Singapour", s'amuse-t-il.

Le port de Da Nang joue à l'évidence un rôle majeur dans le développement de la ville. "Ces cinq dernières années, le flux cargo a augmenté de 10 % l'an, celui des containeurs de 25 %, le trafic passager de 40 %".

La ville devient en outre une destination de choix pour le tourisme, avec une prolifération de nouveaux hôtels de luxe construits le long de sa grande plage de sable blanc.

La progression du tourisme est significative : en 2006, au début du "boom", 774.000 voyageurs, dont 258.000 étrangers, ont visité ou transité par Da Nang ; en 2012, il y en eut 2.659.000, dont 603.000 étrangers – et 10.000 Français.

Le Français Christian Leroux, n'en démord pas, en ce qui concerne son choix d'avoir choisi de s'implanter ici : " si c'était à refaire, je le referai sans hésitation !". D'ici, il exporte 30 % de sa production de vêtements "sportswear" vers le Brésil, le reste vers Europe. -VNA