Le marché des gâteaux de la lune s'anime dans différentes provinces et villes, et plus particulièrement à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville, alors que la fête de la mi-automne est encore à un mois.

Kinh Dô, Bibica, Huu Nghi, Hai Hà, Dông Khanh..., des noms célèbres de compagnies de confiserie, sont optimistes sur la commercialisation des gâteaux de la lune en 2011 malgré les difficultés économiques et la baisse de consommation de la population. Entre autres raisons de cet optimisme, le fait que ce Têt de la mi-automne n'a lieu évidemment qu'une fois l'année, et que la consommation des gâteaux de la lune est constante d'année en année. Aussi, plusieurs compagnies prévoient d'augmenter leur production d'entre 10% et 20% par rapport à l'année précédente. Pour donner des chiffes plus évocateurs, Kinh Dô lancera sur le marché près de 2.000 tonnes de ces gâteaux, soit 100 tonnes de plus qu'en 2010. Bibica envisage les 500 tonnes mais avec plus de gammes, 50 pour être précis, représentant une croissance annuelle en volume de 15%, et Hai Hà, plus de 100 tonnes et 30%.

Selon Ngô Kiên Cuong, directeur général adjoint du joint-venture Hai Hà-Kotobuki, la nouveauté de 2011 tient à l'apparition de nouvelles garnitures telles qu'oreille-de-mer, concombre de mer, nid de salangane... en sus des saveurs traditionnelles telles que graine de lotus, haricot mungo... Par ailleurs, plusieurs compagnies ont fait d'importants investissements dans des chaînes modernes pour une meilleure qualité de leurs produits.

Les producteurs considèrent tous que l'inflation actuelle, qui conduit les consommateurs à réduire leurs dépenses, implique cette année de privilégier qualité et prix adéquat pour attirer les consommateurs. Cela dit, cette démarche n'empêchera pas des prix supérieurs à l'année précédente en raison de l'augmentation de 30% à 50% des prix de quasiment toutes les matières premières, de la coco aux oeufs de canard salés en passant par le haricot mungo, la viande de porc... "Les prix des matières utilisées par Bibica ont augmenté de 10% à 18%", a indiqué Phan Van Thiên, directeur général adjoint de cette compagnie. Idem pour Kinh Dô qui réagit en annonçant être " déterminée à élever la qualité de nos produits et à relever ses prix de 10-20% seulement " , a révélé Lê Van Thinh, directeur général adjoint de cette compagnie. Actuellement, le prix d'un gâteau à pâte de riz gluante sucrée va de 31.000 à 55.000 dôngs, et celui d'un gâteau farci cuit au four, de 30.000 à 55.000 dôngs. Il s'agit de tarifs pour des produits de gamme moyenne, celles de luxe étant vendus à des prix assez élevés. Ainsi, un coffret de quatre pièces de "Trang Vàng" de Bibica va de 300.000 à plus d'un million de dôngs. Le coffret de quatre "Trang Vàng" de Kinh Dô est à 430.000 dôngs, et celui de huit, à deux millions de dôngs.

Cette augmentation générale des coûts n'a pas d'incidence pour les petits producteurs qui se maintiennent sur le marché. Ces petites entreprises, telles Ninh Huong au 22, rue Hàng Diêu, ou encore Gia Thinh au 13, rue Hàng Duong de Hanoi, bénéficient en effet d'un fort attachement de leur clientèle. Leur secret, leurs techniques traditionnelles de chacune qui donnent une originalité unique à leurs produits, ce que nombre de consommateurs affectionnent particulièrement.

S'agissant des zones rurales, elles ne sont pas oubliées. En effet, compte tenu de certaines de production de gâteaux de mauvaise qualité, dépourvus d'origine ou de date de production qui ont été constaté sur le marché l'an dernier, ou pire, de contrefaçons de produits de compagnies vietnamiennes renommées, ces dernières s'organisent pour vendre leurs produits en zone rurale, telle Hai Hà qui a installé les stands dans diverses provinces et villes du pays.

Une situation qui cependant ne modifiera en rien la concurrence qui, dans ce secteur, sera d'autant plus âpre sur les prix cette année, toujours selon Hai Hà.

Afin de bien contrôler la qualité des gâteaux, quatre délégations du Département du marché relevant du ministère de l'Industrie et du Commerce devront se rendre à 32 provinces et villes. L'objectif est de contrôler la qualité des produits vendus lors de l'approche de la fête de la mi-automne dont les gâteaux. Tous les producteurs violant la Loi sur la sécurité des denrées alimentaires 2011 devront subir des punitions. Leurs produits devront être récupérés et les établissements susdits devront suspendre leurs activités en cas de nécessité. -AVI