Le kendama, un jeu d’adresse japonais, attire de plus en plus de jeunes Hanoïens.

Vêtus d’uniformes bleus à motifs rouges, les membres du groupe « Kendama Vietnam » se réunissent chaque semaine derrière la statue du roi Ly Thai To, au bord du lac de l’Epée restituée. Les anciens apprennent aux nouveaux les techniques de base, et puis tout le monde expérimente de nouvelles figures. Fondé en 2012, le groupe compte une bonne dizaine de membres. Tout en faisant évoluer la balle, Nguyen Xuan Quy, qui est étudiant, nous raconte ses débuts : « C’est le centre culturel japonais qui a lancé la mode. Moi, j’ai voulu essayer par pure curiosité. Au bout de quelques heures, j’étais déjà capable d’effectuer quelques figures de base et très vite, je me suis pris de passion pour ce jeu. Le plus difficile, c’est de garder l’équilibre. Si les mains tremblent, on ne peut exécuter aucune figure. Je m’entraîne tous les jours et un peu partout : en attendant le bus, à l’intercours, avant de me coucher, parfois… »

Le kendama est constitué d’un manche en forme de marteau (ken en japonais) et d’une balle (dama) reliés entre eux par une ficelle. Le principe est d’effectuer des figures en faisant évoluer la balle dans différentes parties du manche. Dang Ngoc Khoa est l’un des membres fondateurs du groupe Kendama Vietnam. Il a été initié à ce jeu lors d’une fête culturelle japonaise au Vietnam : « Au début, nous nous sommes connectés à Youtube pour voir comment on jouait au kendama au Japon ou aux Etats-Unis. Et puis, heureusement, un Mongol venu faire ses études universitaires à Hanoï a adhéré à notre groupe. Il pratiquait le kendama depuis huit ans et l’avait même enseigné chez lui, en Mongolie. Il a pu nous apprendre les techniques de base ».

En jouant au kendama, on doit avancer le pied droit et faire rebondir la balle à la verticale. On compte ensuite jusqu’à trois avant d’envoyer la balle sur le pic du manche pour pouvoir ensuite l’attraper dans chacune des coupelles qui y sont fixées. Comme c’est très difficile, les novices risquent quelques petits accidents. Dang Ngoc Khoa : « En effectuant les figures de base, on risque de recevoir la balle sur sa jambe ou sur sa tête. Plus tard, quand les figures deviennent plus compliquées, la balle peut retomber n’importe où et dans ce cas-là, le risque est d’abîmer le ken qui coûte très cher ».

Auparavant, les adeptes de ce jeu japonais devaient commander leurs outils à l’étranger. A présent, on peut trouver à Hanoï des ensembles fabriqués au Japon, aux Etats-Unis ou au Danemark. Un ensemble standard aux normes de l’association japonaise du kendama coûte environ 500.000 dongs. Ha Nguyen Minh, qui est étudiant, en possède un. Après un an de pratique, il peut désormais effectuer certaines figures difficiles comme le phare ou la lune. « La première consiste à garder le ken en équilibre sur la balle pour former l’image d’un phare alors que dans la deuxième, la coupelle est gardée en équilibre sur la balle. Ce sont des techniques très difficiles que tout le monde ne peut pas pratiquer au Vietnam. Dans ce jeu, l’important est d’être persévérant. Selon les Japonais, c’est un jeu qui permet de se divertir, mais aussi de garder la forme », nous confie Ha Nguyen Minh.

Savez-vous que le kendama comprend jusqu’à plus de 1.000 figures ? Actuellement, aucun Vietnamien n’est en mesure de participer à des tournois internationaux. Mais peu importe ! Pour l’instant, le plus grand souhait des passionnés est de créer un réseau de pratiquants et de développer ce jeu partout au Vietnam. -VOV/VNA