Le coq a neuf ergots, un cadeau de luxe hinh anh 1Le coq à neuf ergots, un cadeau pour les V.I.P. Photo: CTV

Hanoi (VNA) - À l’approche du Nouvel An lunaire (Têt), de nombreuses personnes se ruent vers le village de Coi, district de Thanh Son, province de Phu Tho (Nord), pays natal des rois fondateurs de la nation Hùng, pour acheter des coqs à neuf ergots. Des cadeaux pour les V.I.P, censés porter chance.

Situé dans la zone tampon du Parc national de Xuân Son, le village de Coi compte une soixantaine de familles d’ethnie Dao. Ce village est réputé pour ses coqs à neuf ergots, une race locale.

Selon la légende, à l’époque du 18e roi Hùng, ce coq était une offrande destinée au roi. Il symbolisait la chance et la prospérité.

D’après Bàn Van Chi, un villageois de 80 ans, depuis la construction d’une route bitumée reliant la Nationale 32 à ce village, à l’approche du Têt, de nombreux riches citadins débarquent en auto à Coi pour acheter ces fameux coqs.

Ces dernières années, comme la demande a dépassé l’offre, les prix ont connu une sévère inflation.

À Coi, les coqs ont toujours eu des ergots surnuméraires, de cinq à neuf, ceux à neuf étant les plus rares, et donc les plus chers.

Un coq à cinq ou six ergots coûte de 400.000 à 500.000 dôngs le kilo, à sept ergots de 900.000 à un million de dôngs, à huit ergots 2 à 3 millions. À neuf ergots, les prix s’envolent. Certains, paraît-il, auraient déboursé 100 millions de dôngs (environ  5.000 dollars) pour acquérir le précieux gallinacé. Un gage de chance pour toute la famille.

M. Huy, un homme d’affaires hanoien, a confié qu’il a acheté deux coqs à huit ergots du village de Coi au prix de 10 millions de dôngs. «On en trouve à Hanoi, mais leur plumage est blanc. Il n’y a qu’à Coi que l’on a des coqs à cinq couleurs», dit-il.

Une race qui se fait rare

Suite aux épidémies aviaires et à la vente plus que de mesure à de riches visiteurs de passage, Coi a vu le nombre de ses coqs à neuf ergots fondre comme neige au soleil.

Beaucoup de villageois ont investi dans des fermes avicoles. Mais ils ont échoué car cette race déteste la promiscuité des basse-cours et préfère vaquer dans la nature environnante à la recherche de sa nourriture. La journée, l’animal va en forêt pour glaner sa pitance et revient le soir. Il adore dormir perché sur les branches d’arbres, à la belle étoile…

«Les Dao vénèrent le coq à neuf ergots, qui est intelligent et proche des humains. D’après nous, c’est l’enfant des génies de la forêt et de la montagne. Actuellement, il est très recherché. Je pense que dans un proche avenir, il pourrait disparaître de Coi», alerte Dang Vinh Phuc, chef du village.

Et d’ajouter que les autorités locales ont prévu des campagnes de sensibilisation auprès des locaux pour les inciter à protéger cette race, un patrimoine local. -CVN/VNA