À l’image du pays qui s’intègre pleinement à un monde en constant mouvement, les jeunes vietnamiens d’aujourd'hui suivent assidûment les dernières tendances de la musique ou de la dance, telles que K-pop, dance, hip-hop... Mais, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la musique traditionnelle est toujours dans le cœur d’assez nombreux jeunes qui apprécient bien des genres traditionnels comme le chèo (théâtre populaire), le cai luong (théâtre rénové)...

C’est sur cette base que le projet «Chèo 48h - Tôi chèo vê Quê Huong», c’est-à-dire «48 heures du chèo - Je retourne au pays natal», est organisé de juillet à août par l'organisation sociale à but non lucratif Tôi 20. Avec succès semble-t-il, puisqu’il suscite l’attention d’assez nombreux jeunes.

Bien que ses conditions matérielles soient loin d’être parfaites, ces jeunes sont enthousiasmés avec la spécialité culturelle nationale qu’est le chèo.

Nguyên Thi Thu Trà, une étudiante de 22 ans de l'Université de Hanoi et membre du conseil d’administration de Tôi 20, affirme que celui-ci a réussi à attirer des jeunes.

"Notre organisation a pour objet d’encourager et de motiver les jeunes à participer à des projets et activités conçus sur mesure pour eux", souligne-t-elle. Et d'ajouter que ledit projet, qui a remporté le premier prix du concours "Les idées de la vingtaine", en est un exemple.

La plupart de ces jeunes ont 20 ans ou moins. Auparavant, l'étude du chèo était difficile pour eux, puisque les manuels scolaires et le matériel de classe en ligne, notamment les livrets, étaient généralement rédigés en caractères han (chinois) ou nôm (vietnamien d'autrefois).

Avec la participation d’enseignants et d’élèves plus âgés ou expérimentés, ils ont commencé à comprendre les chansons, les danses et le style narratif.

Un gala apprécié

Cela a été parfaitement clair lors du gala "Chèo 48 heures" qui a eu lieu le 9 août dans la maison communale de Kim Ngân au 42, rue Hàng Bac, dans le quartier ancien de Hanoi.

L’extrait de chèo célèbre «Xa truong me Dôp» (Le chef de la commune et la Mère Dôp) a été bien joué par des jeunes de la génération 9X (décennie 90), et leur prestation a reçu les applaudissements des spectateurs, notamment des jeunes.

Nguyên Thanh Hà, diplômé de l'Université de Hanoi, constate que la classe de chèo est plus captivante que de rechercher un emploi. Développant un engouement instantané pour cette synthèse de l'art populaire, Hà considère qu'elle n'a jamais été plus heureuse qu’après avoir tenu le rôle de la mère Dôp.

«En tant que diplômée, j'avais plus de temps et ai découvert +Chèo 48h - Tôi chèo vê Quê Huong+ sur les réseaux sociaux. Après une courte participation, je suis devenu très confiante et me suis senti comme l'ambassadeur culturel de mon pays afin de présenter notre belle culture aux amis étrangers. Si je ne peux pas trouver de bon travail, je continuerai d’étudier le chèo pour connaître sa quintessence», ajoute-t-elle.

Selon le directeur du Théâtre du chèo de Hanoi, Lê Tuân Cuong, le projet «Chèo 48h - Tôi chèo vê Quê Huong» a montré que bon nombre de jeunes n'ont pas encore tourné le dos aux valeurs traditionnelles.

«Il est bon de savoir que la plupart des participants de cette classe peuvent comprendre et aimer le chèo et, à la fin de chaque session, ils ont fait preuve d’une affection particulière pour ce genre traditionnel», fait-il remarquer.

«En si peu de temps, en utilisant leur propre expérience et par autodidactisme, ils ont non seulement saisi l'idée du chèo, mais aussi découvert comment le développer et le rendre plus populaire. J'ai été vraiment surpris par leur sagesse et leur enthousiasme, et c'est un bon signe que le chèo continue de vivre dans les générations futures», conclut-il. -VNA