Dans sa petite maison, lui faisant aussi office de bureau, Nguyên Van My, habitant du district de Quang Trach (province de Quang Binh), travaille comme correspondant de la mer grâce à sa radio qu’il a nommé «Biên goi» (La mer qui appelle).

Aveugle de naissance et issu d’une famille de pêcheurs pauvre, Nguyên Van My, 54 ans, faisant fi de sa situation, est devenu un bienfaiteur pour son village. Préoccupés par l’absence de contact entre les pêcheurs partis en mer et leur famille, My et sa femme ont décidé d’acheter une ancienne radio. My l’utilise alors pour pouvoir communiquer aux familles de marins toute information nécessaire en provenance des bateaux ou transmettre des informations de la terre ferme aux hommes en mer. C’est gratuitement qu’il rend ce service.

«D’abord, il fut difficile de se servir de l’appareil notamment rechercher la fréquence, la longitude et la latitude des bateaux en mer, surtout en tant que non-voyant. J’ai dû découvrir par moi-même et me renseigner auprès des pêcheurs. Au fil du temps j’ai appris à le maîtriser», déclare My.

Si aujourd’hui la station radio est utilisée avec les pêcheurs locaux, elle l’est aussi avec ceux d’autres localités. Grâce aux informations météorologiques fournies par My, plusieurs bateaux de pêche ont pu rentrer au port en toute sécurité.

«Une nuit de 2009, j’ai reçu un coup de fil de pêcheurs dont le bateau en panne dérivait depuis trois jours. J’ai par la suite téléphoné à la famille du capitaine et l'ai informée de la position du bateau afin qu’elle aille les secourir à l’aide d’une autre embarcation», raconte My.

Le capitaine d’un autre bateau de pêche, Nguyên Van Vinh, se rappelle quant à lui : «En avril 2010, alors que nous travaillions en mer, un orage nous a renversés. Recevant la nouvelle, la centrale «Biên goi» a appelé les bateaux qui se trouvaient à proximité du notre pour nous venir en aide. Nous avons ainsi survécu».

My est aujourd’hui reconnu pour son travail. «Avant, avec mon ancienne radio, je ne pouvais communiquer qu’avec les bateaux se trouvant à 50 miles marins de chez moi. Grâce à l’aide d’associations et de particuliers, j’ai pu en acheter une nouvelle qui me permet de correspondre avec les bateaux allant jusqu’à 150 miles marins, trois fois plus loin qu’avant», se réjouit My. -CVN/VNA