L’Asie-Pacifique appellée à se préparer aux situations de catastrophe
«Les
gouvernements doivent en priorité investir dans la prévention et la
préparation, qui sont plus efficaces et moins coûteuses que les efforts
de relèvement», a expliqué la secrétaire exécutive de la Commission
économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique ( CESAP ),
Noeleen Heyzer, lors d'une table ronde ministérielle sur le renforcement
de la résilience face aux catastrophes naturelles et aux crises
économiques.
«Cela va de la mise à jour des normes ou
de la modernisation des édifices considérés comme dangereux à la
coordination des politiques monétaires régionales », a-t-elle indiqué.
S'agissant des crises économiques, Mme Heyzer a souligné
que les décideurs politiques devaient trouver un équilibre entre les
efforts de stabilité à court terme avec le développement à long terme.
«En pleine crise ou catastrophe, on peut difficilement se permettre
d'appliquer mécaniquement des normes conventionnelles de stabilisation
macroéconomique. Nous avons besoin d'un cadre régional Asie-Pacifique
pour garantir la résilience».
La table ronde s'est
appuyée sur les conclusions d'une nouvelle étude de la CESAP qui
constate que des chocs de nature différente se produisent avec une
fréquence accrue et convergent entre eux de façon inédite.
Lors des discussions, les experts dépêchés par l'ASEAN, mais aussi par
l'Indonésie, le Pakistan et les Philippines ont convenu que la
résistance des pays aux catastrophes naturelles et aux crises
économiques se fonde avant tout sur la préparation, notant le rôle
important de la coopération régionale dans le renforcement de la
résilience.
La région Asie-Pacifique a accumulé une
vaste expérience en matière de catastrophes naturelles. Le Pakistan a
subi un tremblement de terre dévastateur en 2005, ainsi que des
inondations en 2010. Les gouvernements locaux des Philippines se
préparent chaque année à l'éventualité de cyclones et les pays de la
région dans leur ensemble ont mis au point des systèmes d'alerte rapide
communs pour les tsunamis, depuis celui qui a tué des centaines de
milliers de personnes en 2004 dans l'Océan indien.
La
semaine dernière, le vice-secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson,
avait lancé lors de ce forum un appel urgent en faveur de la protection
des populations pauvres et vulnérables en situation de catastrophe
naturelle ou de crise économique. «Les plus pauvres sont les plus
vulnérables lors de catastrophes, comme nous le constatons partout dans
le monde. Nous devons mieux reconstruire et nous préparer pour la
prochaine fois. »
«Nous devons absolument inscrire la
réduction des risques de catastrophe dans le paradigme de développement
post-2015 avec la coopération du secteur privé, de la société civile, du
milieu universitaire et du monde scientifique», a-t-il ajouté. - VNA