Hanoi (VNA) - Ces dernières années, l’élévation du niveau des océans et la hausse des températures attribuées au dérèglement du climat font peser une lourde menace sur la production agricole. Si le défi à relever est colossal, il ne s’agit pas d’une fatalité, à condition d’agir dès maintenant.

L’agriculture vietnamienne et les changements climatiques hinh anh 1 La sécheresse, une des conséquences du dérèglement climatique, a été d’une intensité inédite dans le delta du Mékong en 2016. Photo : Trong Dat/VNA/CVN


Le réchauffement climatique est le plus grand défi du XXIe siècle. C’est peut-être encore plus vrai au Vietnam. En effet, en 50 ans, la température moyenne a augmenté de 0,5°C à 0,7°C dans le pays, et le niveau de la mer, de 20cm.

Le Groupe de travail sur la préparation aux situations d’urgence (EPWG) et les délégués des pays ont discuté de cette question dans le cadre de la 11e conférence des hauts officiels de l’APEC (SOM 1) et de ses réunions connexes.

La riziculture vietnamienne paie un lourd tribut

Le Vietnam est considéré comme l’un des cinq pays les plus touchés par ce phénomène, notamment avec le delta du Mékong, l’un des trois deltas les plus vulnérables de la planète. Si le niveau de la mer augmente d’un mètre, environ 40% de sa superficie sera sous les eaux - 11% pour le delta du fleuve Rouge, au Nord.

Or, ces basses terres sont les principaux greniers à riz du pays. La montée du niveau des mers peut avoir des conséquences dramatiques : parcelles immergées et donc détruites, mais aussi perturbation profonde des écosystèmes due à la salinisation des sols qui rendent impossible la production du riz. Sans parler des inondations qui devraient survenir plus souvent - conséquence directe des changements climatiques.

Le ministre vietnamien de l’Agriculture et du Développement durable, Nguyên Xuân Cuong, explique qu’au Vietnam, les ressources en eau s’épuisent de plus en plus vite. Deux raisons à cela : le dérèglement du climat et le fait que 63% des cours d’eau permanents du pays prennent leur source dans des pays voisins, qui puisent (et épuisent) les ressources en ce précieux liquide.

Cette réalité pose une épineuse équation entre le manque d’eau et la production agricole, surtout dans le contexte où 68 milliards de m3 d’eau sont exploités chaque année pour les activités agricoles - dont 80% d’irrigation destinée aux rizières.

Le riz a besoin de suffisamment d’eau pour prospérer. Problème : les zones rizicoles sont menacées actuellement par la sécheresse, surtout - et encore une fois - dans le delta du Mékong.

Les mesures de résilience à mettre en place

Devant les défis liés aux changements climatiques, il est urgent de privilégier une agriculture durable incluant l’aquaculture et prenant en compte les aspects sociaux, économiques et environnementaux.

De nos jours, la réforme agricole est une composante essentielle du plan de restructuration de l’économie nationale. En 2014, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a agréé le plan de restructuration de l’agriculture pour la période 2016-2020, lequel prévoit en particulier un changement des cultures pour les parcelles rizicoles à faible rendement au profit d’autres plantes mieux adaptées et plus rentables, en combinaison avec l’aquaculture.

Son autre objectif est de développer une agriculture durable, c’est-à-dire respectueuse de l’environnement et prenant en compte la résilience au bouleversement climatique, avec la priorité donnée au delta du Mékong. –CVN/VNA