La révision du taux de change dông dollar était une nécessité d'urgence
C'est ce qu'a déclaré
le vice-président de la Commission de l'économie de l'Assemblée
nationale, Vu Viet Ngoan, lors d'une interview sur l'effet de l'actuelle
politique monétaire de rigueur afin de maîtriser l'inflation et de
stabiliser l'économie nationale durant cette année, accordée à un
correspondant de l'AVI en marge d'un colloque international sur la
qualité de la croissance économique du Vietnam organisé jeudi à Hanoi.
Il a indiqué que le Vietnam subit une inflation qui risque de
s'aggraver davantage, un déficit de sa balance des paiements et une
augmentation des importations aggravant le solde de la balance du
commerce extérieure. Par ailleurs, le taux de change des devises sur le
marché privé est plus élevé que celui officiel en vigueur dans les
banques.
Une telle situation impose de ralentir la
croissance pour privilégier la stabilité de l'économie nationale comme
la maîtrise de l'inflation. Le gouvernement doit donc diminuer les
demandes générales de l'économie, réduire le volume du crédit, la masse
monétaire et les dépenses publiques en modifiant les politiques
économique et monétaire. La décision de la Banque d'Etat est donc
parfaitement justifiée en cette conjoncture.
Vu Viet
Ngoan a estimé que ces politiques de rigueur doivent être appliquée
immédiatement et maintenue jusqu'au moment où le marché montrera des
signes de stabilisation, et notamment avec un ralentissement de
l'augmentation de l'indice des prix à la consommation.
S'agissant des conséquences d'une politique monétaire de rigueur sur les
entreprises au regard de l'obtention de capitaux pour le développement
de leur production au moyen de crédits, il a estimé que de manière
générale, une croissance trop forte est génératrice d'inflation. Compte
tenu de la nécessité de maîtriser l'inflation à un taux supportable, et
de la décision de pratiquer une politique monétaire de rigueur, la
croissance de l'économie nationale sera certainement stationnaire.
En principe, quand le taux d'intérêt est élevé, les entreprises
devraient suspendre la mise en oeuvre de certains projets, ce qui
entraînera le ralentissement de la croissance. Il s'agit là d'une
réalité incontournable.
Vu Viet Ngoan a par ailleurs
attiré l'attention sur la révision des dépenses bancaires: "Les dépenses
bancaires doivent diminuer, contribuant à réduire les dépenses en
général, car le taux d'intérêt ne constitue qu'un seul élément dans la
composition du prix de revient". - AVI