Le gouvernement considère la restructuration du système bancaire comme l'une des trois grandes composantes de la restructuration de l'économie nationale qui s’accompagne d’un changement de modèle de croissance, ce qui garantira un développement rapide et durable.

Lancé il y a quatre ans, le projet de restructuration des banques pour la période 2011-2015 s’achèvera à la fin de cette année. Le nombre de banques par actions a été ramené à 37, y compris les quatre banques publiques actionnarisées.

La Banque d’État du Vietnam (BEV) doit achever une deuxième vague de fusion et accélérer le processus visant à régler les faiblesses des institutions financières. Toutes les banques commerciales, en coopération avec la BEV, devront participer à la restructuration en fusionnant avec d’autres plus petites.

Nguyên Van Binh, le gouverneur de la BEV, a encouragé les trois grandes banques - la Vietcombank, la Vietinbank et la BIDV - à soutenir la banque centrale. Elles ne perdront rien dans cette restructuration grâce à des politiques spécifiques définies par la BEV. Elles doivent faire un effort pour partager leurs expériences et leurs compétences. La première vague de fusion des banques est déjà achevée. Les plus petites se sont regroupées.

L’environnement financier est aujourd’hui stable. Les capacités de la BEV ont été renforcées, ce qui lui permet désormais de prendre des mesures dynamiques. Après cette première phase de restructuration, les banques les plus faibles ont progressé sur l’indice de mobilisation du capital, les liquidités, le règlement des dettes, etc. Elles ont la capacité de rembourser leurs dettes à la BEV. Toutefois, il en reste quelques-unes en difficulté pour qui la restructuration prend davantage de temps.

Dans le projet global de restructuration économique approuvé par le Premier ministre Nguyên Tân Dung la restructuration bancaire, et notamment le traitement des créances douteuses, est considérée comme une tâche primordiale. La définition des créances douteuses appliquée par la banque centrale est conforme aux normes internationales.

Le gouverneur de la BEV, Nguyên Van Binh, est déterminé à faire avancer la restructuration du secteur bancaire et le traitement des créances douteuses qui sera accéléré durant ce premier semestre, les problèmes restants devant être réglés le second semestre. Les objectifs de 2015 sont de ramener le ratio de créances douteuses à moins de 3% et d’améliorer la gestion des risques, en particulier du risque crédit dans le segment des entreprises. S’agissant des établissements, la priorité porte sur le traitement de la situation de neuf banques faibles identifiées par la BEV.

Seconde phase de la restructuration


Le gouverneur de la BEV considère que le Vietnam a achevé sa première phase de restructuration bancaire qui consistait à soutenir les banques les plus faibles. Dans cette seconde phase, les banques les plus puissantes seront appelées à absorber les banques plus petites. La BEV interviendra même directement dans la restructuration de certaines, le gouverneur soulignant à cette occasion que ces fusions-absorptions permettront à leurs acteurs de considérablement développer leurs parts de marché. L’objectif est que le Vietnam ne compte plus qu’une vingtaine de banques commerciales d’ici à 2017.

La Loi sur les banques permet à la BEV de prendre une participation dans les banques commerciales à faible capacité financière, et même de figurer au sein de leurs instances dirigeantes jusqu’à l'amélioration de la situation justifiant alors son retrait et l’acquisition de la participation publique.

Pour la première fois, la BEV s’engage dans la restructuration en utilisant un pouvoir régalien prévu par la Loi sur les banques et réglementé par la décision 48/2013 du Premier ministre : l’acquisition imposée de la totalité des actions de la Banque de construction du Vietnam (VNCB) pour zéro dông, et le prononcé de l’extinction des droits et des intérêts des actionnaires existants de la VNCB... Une mesure "extra-ordinaire" qui est ni plus ni moins qu’une expropriation forcée, mais justifiée par les intérêts en jeu, autrement plus importants que ceux des actionnaires : la pérennité du système bancaire d’un pays en voie de développement parvenu au délicat niveau de pays de revenu moyen...

Cette mesure exceptionnelle, qui mise en oeuvre pour la première fois par la banque centrale, sanctionne l’incapacité d’actionnaires à convenir d’une restructuration, et marque le passage à la deuxième phase de la restructuration du système bancaire national : celle de la réorganisation forcée, après une première libre et consensuelle.

La BEV a confié le management de la VNCB à la Banque du commerce extérieur. Bien sûr, car il ne saurait en être autrement, «la totalité des dépôts des clients de la VNCB demeure, conformément à la loi», a rappelé en tant que de besoin le vice-gouverneur de la BEV, Nguyên Phuoc Thanh. «Cette nationalisation forcée de la VNCB était impérative pour la faire échapper à un scénario de faillite», a-t-il précisé. – VNA