Les scientifiques réunis mercredi à Hô Chi Minh-Ville (Sud) pour la Journée de sensibilisation aux cellules souches ont salué des changements assez tangibles dans ce domaine, estimant que l’amélioration du cadre juridique est nécessaire pour aboutir à des progrès thérapeutiques significatifs.

La recherche mais aussi des applications de cellules souches ont eu lieu pour la première fois au Vietnam en hématologie et la transfusion sanguine durant les années 1990. Jusqu’en avril 2013, le pays recensait 212 transplantions de cellules souches avec un taux de réussite élevé de l’ordre de 65 à 75%.

Aujourd’hui, elles sont plus largement employées, notamment au sein de l’Hôpital central de Huê, celui de pédiatrie, ainsi que dans les Hôpitaux 108 et "19 août".

Cependant, de nombreux défis se posent pour ce domaine relativement nouveau au Vietnam, en raison notamment d’un cadre juridique incomplet, selon les experts.

Les échantillons de cellules souches conservés auprès des cinq banques de cellules souches sont au nombre d’environ 10.000 unités, soit 0,05% du nombre d’habitants supplémentaires par an, a indiqué le professeur-Docteur Truong Dinh Kiêt, président de l’Association de cellules souches de Hô Chi Minh-Ville, déplorant la méconnaissance de la population de ce service.

La technique des cellules souches au Vietnam reste à la traîne et privée des fondements scientifiques solides, a estimé pour sa part le Docteur Pham Van Phuc, chef adjoint du Bureau d’expérimentation, de recherche et d’application des cellules souches de l’Université des sciences.

Alors que les sources de cellules souches sont limitées, les équipements devenus obsolètes rendent le coût de traitement exorbitant, a-t-il ajouté.

Pour ne rien arranger, ce domaine souffre d’une grave pénurie tant quantitative que qualitative de ressources humaines, avec seulement environ 300 chercheurs de cellules souches et médecins de cellules souches, dont une cinquantaine ont bénécifié d’une formation régulière.

Issues notamment des embryons et susceptibles de reconstituer des organes et des tissus, les cellules souches sont utilisées par la recherche fondamentale pour modéliser certaines maladies. La médecine utilise déjà des cellules souches du sang de cordon pour soigner certains cancers du sang. Les chercheurs espèrent pouvoir traiter de nombreuses maladies dégénératives par thérapie cellulaire grâce aux cellules souches.

Contrairement aux cellules "ordinaires" de l’organisme, les cellules souches ont la capacité de se multiplier indéfiniment, comme les cellules cancéreuses. Elles sont aussi "indifférenciées", et ont le pouvoir de donner naissance à plusieurs types de cellules, capables de fonctionner dans tel ou tel organe ou tissu (foie, pancréas, peau...). Les promesses de ces "matrices" biologiques paraissent ainsi quasi illimitées.

Dans les temps à venir, le Bureau d’expérimentation, de recherche et d’application des cellules souches de l’Université des sciences sera développé en un institut des cellules couches dédié à la recherche d’application, à la réalisation des services scientifiques et technologiques, à la fabrication des produits à haute teneur en matière grise et à la formation post-universitaire aux cellules souches. – VNA