Les échanges entre le Vietnam et la France sont d’ores et déjà dynamiques, mais ils demeurent en-deçà des possibilités qui s’offrent aux entreprises des deux pays. De fait, la France est pour les milieux d’affaires vietnamiens un marché potentiel.

Selon le Service au commerce du Vietnam en France, la demande de produits vietnamiens continue d’augmenter bien que la conjoncture de la consommation nationale soit à la baisse. La croissance de ses besoins est largement constatée pour les produits ménagers, le textile, l’électronique (téléphones portables pour l’essentiel) et la quincaillerie.

La France importe du Vietnam produits aquatiques, textile-habillement, chaussures et sandales, produits de ménage, machines et équipements, articles électroniques et leurs accessoires… En 2012, les exportations vietnamiennes se sont élevées à 2,7 milliards de dollars, le record de toute la dernière décennie, contre 1,9 milliard d’euros en 2011. Durant la période 2010-2012, les exportations vietnamiennes ont bénéficié d’une croissance annuelle moyenne de 40%.

De janvier à mai 2013, elles ont atteint 769 millions de dollars, soit une progression de 1,6 % en variation annuelle. Le commerce bilatéral a atteint 3,3 milliards d’euros en 2012, selon le conseiller au commerce de l’ambassade du Vietnam en France, Nguyên Canh Cuong. Selon lui, si les exportations vietnamiennes augmentent régulièrement, c’est grâce aux produits de première nécessité dont la qualité et les prix raisonnables conviennent au consommateur français.

Lors du premier trimestre 2013, le Vietnam a importé pour près de 320 millions de dollars de produits français, soit une forte croissance de 49,65% en glissement annuel, selon le ministère vietnamien de l’Industrie et du Commerce. Les véhicules et les composants demeurent en tête avec plus de 79 millions de dollars, représentant une hausse annuelle de près de 18% et 24,7% des importations vietnamiennes depuis la France. Les produits pharmaceutiques et médicaments viennent ensuite avec 65,2 millions de dollars pour une croissance de 13,2%. Puis ce sont les machines et équipements qui arrivent en troisième place, leur importation ayant augmenté de près de 43% pour atteindre plus de 56 millions de dollars.

Bien exploiter les opportunités


En général, les entreprises vietnamiennes bénéficient de bonnes conditions d’accès au marché français. Il ne faut toutefois pas oublier les difficultés pour les producteurs vietnamiens de chaussures en cuir et de produits aquatiques.

Aux estimations du Service vietnamien du commerce en France, les entreprises doivent se doter d’un plan d’action détaillé afin de mieux pénétrer ce marché. Nguyên Canh Cuong conseille aux entreprises vietnamiennes de davantage participer aux foires, expositions, forums économiques et autres évènements de promotion du commerce. De même, elles doivent mieux maîtriser la pratique des affaires.

Par ailleurs, les meubles exportés vers Union européenne (UE) sont soumis depuis le 1er mars dernier à des règles de contrôle d’origine du bois. Ainsi, les entreprises vietnamiennes doivent préparer des dossiers en conséquence. En d’autres termes, et plus généralement, les entreprises sont obligées de se professionnaliser si elles veulent maintenir leurs exportations vers l’UE.

Selon les prévisions, les produits clés vietnamiens que sont le textile, les chaussures de sport, le riz, le café, le poivre et les produits aquatiques seront de plus en plus prisés du consommateur français dans les années à venir, sans parler de la communauté vietnamienne et, plus largement, asiatique. La chaîne de supermarchés Casino vend plusieurs produits vietnamiens importés grâce à son réseau Big C au Vietnam. C’est d’ailleurs un des autres moyens pour les entreprises vietnamiennes de voir leurs produits exportés.

Nguyên Canh Cuong a fait remarquer que les produits vietnamiens sont susceptibles de contrôles d’administrations et organismes publics ou privés en matière de protection des consommateurs, de sécurité alimentaire et de protection de l’environnement. Il est vital que les entreprises respectent strictement les normes requises si elles veulent augmenter leurs exportations, dans le contexte actuel de la rude concurrence avec d’autres producteurs notamment d’Europe de l’Est, d’Afrique ou encore des Caraïbes, dont les produits similaires sont vendus en UE sous le bénéfice ou non de politiques préférentielles de l’UE... - VNA