Afin de supprimer le rôle dirigeant du Parti communiste du Vietnam vis-à-vis de l'Armée populaire du Vietnam et d'évoluer vers la neutralisation de son rôle d'appui solide du Parti, de l'Etat et du peuple dans l'oeuvre de défense de la Patrie vietnamienne socialiste, les forces hostiles cherchent fiévreusement à propager la soi-disant "nécessité de dépolitiser l'armée".

Démasquer l'absurdité de ce point de vue est une nécessité à la fois idéologique et organisationnelle au regard de l'édification d'une armée "populaire, révolutionnaire, régulière, bien entraînée et modernisée progressivement". Décryptage avec le professeur associé et Docteur Nguyen Ngoc Hoi, ancien rédacteur en chef du magazine "Défense populaire".

1- L'essence de la demande de dépolitisation de l'armée


"La dépolitisation de l'armée" est une vieille position théorique souvent utilisée par les partis d'opposition des pays pratiquant le multipartisme pour limiter l'implication de l'armée dans les querelles politiques des partis.

Durant les dernières décennies du XXe siècle, constatant que la méthode de sabotage du socialisme par des guerres d'agression n'était pas efficace, l'impérialisme s'est tourné vers la stratégie d'"évolution pacifique". Une des manoeuvres employées consiste à prêcher la neutralité politique de l'armée dans les pays socialistes où il n'y a qu'un seul parti au pouvoir, le Parti communiste, dans le but de "dépolitiser" les forces armées révolutionnaires. L'objectif réel est de séparer l'armée de la direction du Parti communiste et de neutraliser son rôle d'instrument du Parti et de l'Etat révolutionnaire pour la réalisation, sous la forme armée, des tâches de la révolution.

Cette manoeuvre a été utilisée avec succès en ex-Union soviétique quand ses dirigeants du Parti, de l'Etat et de l'armée ont eux-mêmes abandonné les principes d'édification d'une armée politiquement consciente inculquée par l'idéologie marxiste-léniniste, commis des erreurs gravissimes, supprimé la direction du Parti communiste vis-à-vis de l'armée, ce qui a rendu l'armée soviétique "apolitique" et l'a neutralisée, processus qui fut l'une des causes très importantes de la désagrégation de l'Union soviétique fin 1991.

Pour le Vietnam, partant du constat que le Parti communiste tient toujours immanquablement l'armée et la police, d'où l'impossibilité d'éliminer le rôle dirigeant du Parti envers l'Etat et la société, les forces hostiles à la révolution vietnamienne propagent fébrilement l'idée selon laquelle "les forces armées doivent maintenir leur apolitisme", ce qui n'est pas autre chose que "dépolitiser" l'Armée populaire du Vietnam. Elles espèrent qu'une fois les forces armées engagées par ce slogan, leurs cadres vacilleraient et seraient politiquement désorientés, et qu'ils renverseraient le Parti communiste du Vietnam et les institutions politiques socialistes au Vietnam suivant le scénario de "vaincre sans combattre"(!).

Pour arriver à leurs fins, tous les moyens leur sont bons. Pour le Vietnam, voulant exécuter leur noir dessein d'abolir tous les acquis révolutionnaires et de faire tourner la voie de développement du pays dans l'orbite du capitalisme, les forces hostiles ont multiplié les campagnes de propagande pour exiger le pluralisme politique et le multipartisme, logique qui aboutirait évidemment à la suppression de la direction du Parti communiste du Vietnam envers l'Armée populaire. Elles ont ouvertement demandé de supprimer les prescriptions stipulant que le Parti communiste du Vietnam est la force dirigeante de l'Etat et de la société, et que les forces armées populaires doivent être absolument fidèles à la Patrie, au peuple, au Parti et à l'Etat, lesquelles sont inscrites dans la Constitution de la République socialiste du Vietnam.

Ces manoeuvres visent à accélérer une "auto-évolution", une "auto-mutation" au sein de l'armée afin qu'elle s'écarte des objectifs et idéaux révolutionnaires et de la direction du Parti, qu'elle se dégrade sur le plan politique, ce qui a pour finalité de neutraliser son rôle de noyau de la défense de la Patrie du Vietnam socialiste.

2 - La "dépolitisation de l'armée", un point de vue absurde


Jusqu'à aujourd'hui, dans n'importe quel pays, l'armée ne peut être "apolitique" ni "se tenir à l'écart de la politique", car il s'agit du bras armé de la défense des institutions politiques de la force politique au pouvoir. Force est de constater sa présence dans l'arène politique de nombreux pays, notamment en Asie et en Afrique qui ont connu des coups d'Etat ces dernières années. Aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en France... les forces armées sont non seulement mobilisées dans les missions de défense nationale, mais aussi dans des activités d'agression, de subversion, et d'ingérence dans les affaires internes de pays souverains pour y installer des gouvernements pro-occidentaux. Le vrai but est de servir la politique intérieure et extérieure des partis politiques au pouvoir et, en fin de compte, de servir les intérêts des forces capitalistes monopolistes derrière les gouvernements en place.

De l'histoire de la lutte de libération nationale du peuple vietnamien contre les colonialistes français, les fascistes japonais et les impérialistes américains, on peut constater clairement que les armées de ces pays n'ont jamais été "apolitiques", d'autant plus que leurs militaires étaient éduqués à la "mission" de venir au Vietnam "endiguer la vague communiste qui se déferlait sur l'Asie du Sud-Est" (!). D'ailleurs, dans les régimes politiques multipartistes, n'importe quel parti politique au pouvoir cherche par tous moyens à tenir l'armée.

Il est de notoriété commune que l'Armée populaire du Vietnam est née des mouvements de lutte politique des masses, organisée, dirigée et éduquée par le Parti communiste du Vietnam pour reconquérir et préserver le pouvoir révolutionnaire et donc elle-même une force politique. Les 70 années d'édification, de lutte et de développement de l'Armée populaire du Vietnam ont clairement démontré qu'elle est toujours une force politique absolument fidèle au Parti, à la Patrie et au peuple. Cela s'est manifesté notamment par l'unité des objectifs de lutte de l'armée et de ceux que poursuit le Parti communiste du Vietnam. Il s'agit de l'indépendance nationale liée au socialisme, pour le bonheur du peuple. C'est pourquoi, le Parti et l'Etat veillent toujours à édifier une armée politiquement consciente, pour ensuite élever sa qualité globale, renforcer sa combativité et sa volonté de vaincre. Le leader Ho Chi Minh a, à maintes reprises, souligné la nécessité de veiller à édifier une armée politiquement forte, recommandant qu'"une armée bonne en littérature comme au combat soit une armée invincible", et "pour que notre armée soit davantage résolue à combattre, il faut prendre soin de sa vie matérielle, élever son niveau tactique et technique, notamment l'éduquer en politique, affermir sa position, celle d'une armée populaire dirigée par la classe ouvrière".

Lors de sa visite à l'Ecole d'études politiques de l'armée (aujourd'hui Académie de politique) le 25 octobre 1951, le Président Ho Chi Minh avait recommandé aux étudiants de s'efforcer d'apprendre tous les aspects de la connaissance politique, militaire, car "le militaire sans politique est comme un arbre sans racines, qui est bon à rien et, en plus, nuisible".

Edifier une armée forte sur le plan politique, dont l'essentiel est de renforcer la direction du Parti et de veiller au perfectionnement de la nature de la classe ouvrière lié à la construction du caractère de peuple, de nation de l'armée est une leçon de succès du Parti communiste du Vietnam et du leader Ho Chi Minh dans l'application créative du marxisme-léninisme en matière d'édification d'une armée de type nouveau du prolétariat dans un pays économiquement arriéré. L'histoire révolutionnaire du Vietnam a confirmé la justesse de cette leçon. Dès la naissance, le 22 décembre 1944, de la Brigade de propagande armée pour la libération, embryon de l'actuelle Armée populaire du Vietnam, cette direction du Parti a été concrétisée sur le plan de l'organisation. L'armée a toujours eu ses commissaires politiques. Dans les unités, les chefs militaires et politiques assument leurs responsabilité, sous la direction du Comité du Parti de l'échelon correspondant.

Edifier une armée forte en politique est un principe de premier ordre, fondamental dans le cadre de l'édification d'une armée "populaire, révolutionnaire, régulière et modernisée progressivement". C'est aussi la tâche de l'ensemble du système politique, sous la direction du Parti, et plus particulièrement de l'Armée populaire, y compris celle de dévoiler activement les manoeuvres destinées à la rendre "apolitique". -VNA