Le Département général des politiques monétaires affirme que la croissance du crédit en devises est toujours dans les limites prudentielles de la Banque d'État du Vietnam.

Selon Nguyên Thi Hông, directrice du Département des politiques monétaires, sur le premier semestre, la croissance de l’encours national du crédit s’élevait à 3,52% par rapport à la fin de 2013. La croissance de l'encours du crédit en devises a augmenté de 12,03 %, à comparer au 2,17% des crédits en dông.

À Hô Chi Minh-Ville, où les taux sont respectivement de 9% et de 1,32%. En même temps, la mobilisation des devises a baissé de 7,3%, indique Nguyên Hoàng Minh, vice-directeur de la filiale de la Banque d’État du Vietnam à Hô Chi Minh-Ville. Autre signe significatif, la nette baisse de la mobilisation de devises qui n’a atteint que 170.000 milliards de dôngs ce premier semestre, sans conséquences pour les prêts correspondants qui se sont élevés à 164.000 milliards de dôngs. Aujourd’hui, ce genre de prêts représente 17% de l’encours du crédit des banques de Hô Chi Minh-Ville.

Cette hausse nationale résulte d’une préférence marquée des entreprises domestiques d’emprunter des devises pour deux raisons. D’abord, les faibles fluctuations des cours du marché des devises qui peuvent être considérées, alors actuel, comme stables. Ensuite, une pratique des taux d’intérêts bancaires plus avantageux pour les devises : le taux annuel du crédit en dollar américain n’est actuellement que de 3 à 5 %, contre 7 à 10 % en dông.

Cette croissance du crédit en devises n’est pas dérangeante, selon Nguyên Hoàng Minh, compte tenu de la belle progression des exportations nationales depuis le début de l’année qui fait rentrer un volume appréciable de devises dans le pays... Mais surtout, elle est recherchée par le gouvernement qui, pour soutenir les entreprises devant leurs difficultés de financement dans une conjoncture où, pour ce faire, elles ne sont pas portées à se tourner vers les banques, tentent d’améliorer leur accès au crédit bancaire.

L’opération est positive puisque la croissance économique depuis le début de l’année, si elle n’est pas encore au niveau souhaité pour cette année, est néanmoins fort satisfaisante, considération faite de la situation de l’économie mondiale. C’est grâce, donc, à l’assouplissement de la politique du crédit de la Banque d’État du Vietnam, en particulier dans le crédit en devises à court terme, cette dernière veillant toutefois à assurer un contrôle strict des besoins de devises dans le pays.

Exception à cette veille, mais qui confirme a contrario que la situation n’est point obérée, cette dernière vient de demander aux banques vietnamiennes comme étrangères situées au Vietnam de soutenir les entreprises victimes des troubles à l'ordre public de début mai dernier afin de retrouver au plus vite une activité normale. Les crédits concernés sont ceux qui sont destinés à l’importation de machines et de matériels, ainsi que de matières premières...

La liquidité en devises est assurée

La liquidité en devises est assurée sans aucune difficulté, a affirmé la directrice du Département général des politiques monétaires Nguyên Thi Hông. Concrètement, les sorties en devises des banques ne représentent globalement que 50 à 60% du volume total de devises disponible au Vietnam, en ce compris les dépôts en devises des banques étrangères au sein des banques vietnamiennes, les approvisionnements des filiales de banques étrangères au Vietnam, ainsi que les emprunts souscrits à l’étranger.

Par ailleurs, la bonne croissance du crédit en devises durant ces six derniers mois ne doit pas faire ignorer que cela correspond à une reprise par rapport à fin décembre 2013. Rapportée en variation annuelle, elle n’est que de 1,34%. Enfin, cette évolution reste dans des limites prudentielles, puisque l’essentiel de ces prêts sont accordés aux entreprises dont les rentrées sont en devises...

En fait, dans sa circulaire 29 de décembre 2013, la Banque d'État du Vietnam n’autorise de tels emprunts que dans quatre cas de figure : les emprunts, de tout terme, affectés au financement du règlement des importations d’entreprises dont les rentrées sont en devises, ceux affectés au financement d’un investissement direct à l’étranger par une entreprise vietnamienne, ceux, de court terme, affectés au règlement d’importations d’essence et de pétrole qui ne concerne par nature qu’un faible nombre d’entreprises agréées par le ministère de l’Industrie et du Commerce, et, enfin, ceux, de court terme également, affectés au financement de la fabrication de produits destinés à l’export par les portes-frontalières du pays. S’agissant de ces deux derniers cas, il est à noter qu’il ne seront plus autorisés après le 31 décembre 2014.

Cette politique de souplesse de la Banque d'État du Vietnam sur le court terme, de manière générale, correspond aussi à sa volonté d’éviter une «dollarisation» de l’économie nationale, préjudiciable à la monnaie nationale, et donc, à l’économie vietnamienne. Un objectif qu’elle poursuit en prenant des mesures synergiques et en employant des outils effectifs, a assuré Nguyên Thi Hông. Une politique que l’on pourrait décrire, résumée en termes profanes, comme «du dollar, il en faut, mais point trop n’en faut»... -VNA