La Commission électorale de Thaïlande a proposé jeudi au gouvernement par intérim de repousser les élections législatives prévues le 2 février prochain afin de prévenir des risques d'escalade du conflit politique.

Dans une déclaration, la Commission électorale, composée de cinq membres, a appelé à différer ces élections jusqu'à ce que les parties dépassent leurs désaccords. Selon elle, un traitement insatisfaisant des problèmes pourrait aboutir à un regain de violence. Si les parties concernées ne prennent pas de mesure efficace pour maîtriser la situation, elle prendra une décision conformément à ses compétences.

Cette déclaration a été rendue publique quelques heures après des conflits survenus jeudi entre la police et les manifestants anti-gouvernementaux. Des dizaines de personnes ont été blessées alors que les manifestants tentaient d'empêcher le dépôt des candidatures aux législatives. Les forces de sécurité thaïlandaises ont dû recourir aux gaz lacrymogènes. Environ un millier de policiers ont été mobilisés.

Depuis des semaines, les manifestants réclament le départ du Premier ministre, Mme Yingluck Shinawatra. Pour mettre fin à la crise, elle a dissous le Parlement et convoqué des élections anticipées pour le 2 février, mais l'opposition a annoncé qu'elle n'y participerait pas. Cette semaine, les manifestants ont bloqué l'accès au stade de Bangkok où sont installés les bureaux d'enregistrement des candidatures. Jeudi, les représentants d'une trentaine de partis se sont réunis dans le stadium pour le tirage au sort des numéros devant figurer sur les bulletins de vote pour chaque candidat.

"Nous ne pouvons pas organiser d'élections libres et justes dans les circonstances présentes", a déclaré M. Prawit Rattanapien, membre de la Commission électorale, rapporté par l'AFP. -VNA