La Bourse du Vietnam est de plus en plus attractive compte tenu des fondamentaux macroéconomiques corrects et stables de l’économie nationale, outre la reprise de la croissance.

Sur l’ensemble de l’année 2013, l’indice boursier vietnamien Vn-Index a connu une croissance de 21,97%, le niveau le plus élevé en Asie du Sud-Est, selon Pham Thi Tuong Tâm, directrice générale du Service des transactions boursières de Hô Chi Minh-Ville (HoSE).

Ce bon résultat est dû à une différence importante entre le Vietnam et les autres marchés boursiers émergents, à savoir que l’essor de l’économie du Vietnam s’est achevé en 2009, ce qui lui a permis de procéder à tous les ajustements de ses politiques en vue de renforcer son économie, dont le marché financier.

En revanche, ce n’est que cette année que les autres marchés émergents commencent à procéder de la sorte. La plupart des marchés boursiers de l’Asie du Sud-Est figurent sur la liste des marchés boursiers émergents (Emerging markets) sur le marché financier international. Toutefois, les flux de capitaux étrangers varient suivant ces derniers.

Ainsi, en 2013, les troubles politiques en Thaïlande, ou les risques dans d’autres pays de dévaluer leur monnaie, ont eu une mauvaise influence sur leur marché boursier. Ce qui n’a pas été le cas pour le Vietnam dont les données macroéconomiques, la faible inflation et la stabilité du taux de change dông/dollar américain, ont plutôt eu tendance à attirer les investisseurs étrangers, estime seekingalpha.com, un site spécialisé dans l’analyse et les conseils en matière d’investissement international, qui expliquait il y a peu les raisons de l’attrait de la Bourse vietnamienne.

En termes de placements intéressants, ne serait-ce qu’en termes de rendement, le marché boursier s’impose au Vietnam. En effet, le dépôt bancaire a perdu son intérêt, le marché immobilier n’est toujours pas sorti d’un marasme exposant à des risques de pertes trop élevés, et cela est encore pire avec le marché de l’or en raison du trop important différentiel entre les cours domestique et mondial.

En 2013, la capitalisation boursière a atteint 964.000 milliards de dôngs au Vietnam, représentant une croissance annuelle de 199.000 milliards de dôngs et 31% du Produit intérieur brut (PIB). "L’investissement étranger en Bourse du Vietnam est estimé à 10,5 milliards de dollars", indique le président de la Commission d'Etat des valeurs mobilières, Vu Bang.

Depuis la création de la Bourse du Vietnam il y a 13 ans, ce chiffre n’a cessé d’augmenter, passant de zéro dollar en 2000 à 3,2 milliards de dollars en 2005, puis à 6,5 milliards en 2010 et à 8,1 milliards en 2012. Il n’en demeure pas moins que le développement du marché des capitaux est toujours considéré comme modeste au Vietnam, de l’ordre de 40 milliards de dollars, ce qui empêche la Bourse vietnamienne de figurer parmi celles des marchés émergents. Le volume de capitaux gérés par les compagnies de gestion de fonds est de l’ordre d’un milliard de dollars, bien loin des plus de 60 milliards de dollars de leurs homologues thaïlandaises. Quant au marché obligataire, il n’a attiré que 500 millions de dollars durant cette période.

Les investisseurs étrangers sont encouragés à investir en bourse pour profiter de la relance économique. Selon les prévisions, les exportations vietnamiennes devraient augmenter de 20% en 2014. La création de la Compagnie de gestion des actifs par le gouvernement vietnamien en 2013 a été appréciée des investisseurs, car elle contribue à stabiliser le secteur bancaire et à encourager ses acteurs à relancer le crédit.

D’autres raisons expliquent l’attrait de la Bourse du Vietnam, notamment sur le plan de la prospective macroéconomique. En effet, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a récemment réaffirmé que la maîtrise de l’inflation demeurait la première des priorités gouvernementales. Une déclaration qui a considérablement contribué à améliorer la confiance des entreprises envers les perspectives de l’économie nationale. Ainsi, de nombreux Fonds d’investissement étrangers ont tendance, actuellement, à augmenter fortement leurs achats de valeurs au Vietnam.

La création de la Compagnie de gestion des actifs du Vietnam (VAMC) est considérée comme une autre des raisons essentielles sous-tendant l’évolution de leur comportement. "Les investisseurs sont optimistes sur l’avenir du marché vietnamien en suite des directives données par le gouvernement", souligne Pham Thi Tuong Tâm.

En 2014, la Bourse va accueillir plusieurs grandes entreprises. L’attrait du marché est renforcé, en outre, par le lancement prochain de nouveaux produits, notamment de titres de fonds indiciels cotés (Exchange-Traded Fund, ETF). "La Bourse est un outil d’investissement de confiance pour les investisseurs, et donc, pour les entreprises, un moyen effectif de mobiliser des capitaux", affirme Mme Tâm.


En effet, l’économie vietnamienne présente des signes de reprise grâce aux politiques économiques du gouvernement dont les effets se traduisent par de meilleurs indices macroéconomiques, ainsi de la baisse des taux d’intérêt du crédit bancaire qui induira à terme une relance du cycle de production. D’autres politiques de rééquilibrage ont eu pour effet de redonner davantage de confiance aux acteurs économiques et financiers. Enfin, autre point positif confirmant ce qui précède, c’est l’augmentation des investisseurs étrangers sur le marché boursier du Vietnam. Deux raisons expliquent ce phénomène. D’une part, plusieurs pays relancent l’investissement afin d’accélérer la reprise de l’économie mondiale et, d’autre part, la conjoncture actuelle dans le monde conduit les investisseurs à s’intéresser de plus en plus aux marchés émergents, croissance oblige...

Dans un récent rapport sur les perspectives de 2014, la société boursière de Vietcombank (VCBS) a opté pour un scénario optimiste concernant la croissance de la Bourse vietnamienne, avec une prévision de croissance de 15% cette année.

Cet optimisme repose sur une série d’accords de commerce qui doivent se concrétiser en 2014, à commencer, d’abord, par l’accord de partenariat économique transpacifique (TPP). Ce dernier ne sera ni plus ni moins qu’un puissant moteur de croissance, y compris du marché financier vietnamien, sur le moyen comme sur le long terme. C’est l’une des raisons pour lesquelles VCBS conçoit un grand espoir de croissance pour les exportateurs domestiques, en particulier dans les secteurs d’exportation majeurs du pays comme le textile-habillement, les chaussures, l’électronique et les logiciels. De même, elle s’attend à un afflux de capitaux en bourse dans plusieurs secteurs potentiels, dont la construction d’infrastructures, l’industrie auxiliaire et la logistique.

En outre, la Bourse vietnamienne devrait connaître une vague d’investissement étranger une fois que le plafond de participation d’un actionnaire étranger dans les entreprises domestiques cotées sera relevé. En effet, parmi les 30 grandes entreprises cotées, 12 ont déjà atteint cette limite. Selon les propositions de la Commission d'Etat des valeurs mobilières, celui-ci sera porté à 60% au lieu des 49% d’aujourd’hui. Ce projet, soumis au gouvernement, est en attente d’une adoption par le Premier ministre Nguyên Tân Dung qui devrait intervenir lors de ce premier trimestre de l’année. -VNA