La Banque asiatique de développement (BAD) a organisé une conférence de presse mardi à Hanoi afin de rendre public son rapport sur les perspectives de développement dans la région Asie-Pacifique en 2013.

Ce rapport, l’«Asian developement Outlook 2013» (ADO 2013), une publication annuelle très importante de cette institution, présente les estimations des spécialistes de la banque sur un plan macroéconomique.

La croissance en Asie s’est affaissée en 2012, atteignant son niveau le plus faible de ces 13 dernières années. Malgré les politiques d’assouplissement monétaire appliquées par les gouvernements de la région, la croissance du crédit a été modeste. Le directeur national de la BAD au Vietnam, Tomoyuki Kimura, considère que la reprise de l’économie dépend essentiellement des efforts qui seront effectués dans le cadre des réformes en cours, à commencer de celles des secteurs bancaire et des entreprises publiques. Pour la région, l’ADO 2013 fait état d’une croissance moyenne de 6,6% en 2013 et de 6,7% en 2014, contre 6,1% en 2012.

5,2% de croissance pour le Vietnam en 2013

Rédacteur principal du chapitre sur le Vietnam, intitulé "Le Vietnam peut maintenir l’attrait de l’investissement direct étranger et ses avantages comparatifs" , l’économiste Dominic Mellor a effectué une intervention lors de cette conférence de presse afin de présenter les perspectives économiques de ce pays ainsi que les difficultés auxquelles il pourrait devoir faire face.

«Il y a six mois, la BAD prévoyait une croissance de 5,4% en 2013 mais a depuis revu celle-ci à 5,2% en raison de l’instabilité de l’économie mondiale», a expliqué Dominic Mellor. Concernant l’inflation qui est une des questions primordiales pour le Vietnam, il estime qu’elle demeurera à un seul chiffre, de l’ordre de 7,5% sur une asymptote de 10%. Le gouvernement vietnamien a obtenu des succès dans sa maîtrise en 2012, ainsi que dans la stabilisation de la parité du dông vietnamien et en matière de réserves nationales de devises étrangères qui ont augmenté.

Le Vietnam demeure un site attrayant pour les investisseurs étrangers grâce à l’abondance de sa main-d’œuvre et son coût raisonnable, ce dont témoigne l’afflux de capitaux étrangers durant ces dix dernières années. Toutefois, avec son intégration au sein de la Communauté de l’ASEAN qui devrait effectivement intervenir en 2015, le Vietnam devra faire face à une plus forte concurrence en la matière.

L’économiste de la BAD a enfin souligné les trois messages principaux de ce rapport. D’abord, l’impérativité d’accélérer les réformes en cours pour maintenir la croissance. Ensuite, le fait que tout retard de ces réformes, en particulier dans la restructuration du secteur bancaire, freinera effectivement la croissance nationale. Et enfin, que les réformes doivent être envisagée dans un cadre stratégique, c’est-à-dire sur le très long terme, et être soigneusement choisies. En d’autres termes, il vaut mieux concentrer les efforts de restructuration sur certaines grandes entreprises publiques. Le succès de cette dernière constituera une base pour ce secteur public, a précisé Dominic Mellor. Et ce sont le succès de ces réformes qui permettront au Vietnam de retrouver une croissance annuelle de 7 à 8%, a-t-il conclu. - AVI