Khac Huê, l’archet sur le fil de la passion
Khac Huê est né en 1944. Il est diplômé du Conservatoire de musique de
Hanoi, puis en Hongrie. Il a joué en solo au Théâtre de l'Opéra-ballet
du Vietnam, et effectué des représentations dans de nombreux pays. Il
est le premier violoniste du Vietnam à avoir reçu le titre d’« Artiste
Émérite » (1984).
Khac Huê a joué du violon seul
pendant les années 1960. En 1980, après ses études en Hongrie, il est
devenu directeur artistique. Durant la période difficile de l’économie
subventionnée, afin d’améliorer le niveau de vie des acteurs et des
cadres du Théâtre de l'Opéra-ballet du Vietnam, il a fondé un groupe
spécialisé dans les airs de quan ho, les chansons folkloriques
traditionnelles et les chansons célèbres étrangères, avec lequel il a
effectué des tournées dans tout le pays.
Pendant un certain
temps, on pensait qu’il avait définitivement quitté sa carrière de
directeur artistique. Mais le souvenir de cette carrière l’a toujours
hanté c’est pourquoi à la fin des années 1980, il a décidé de fonder
lui-même le programme «Les chansons lyriques» et de choisir une salle au
51 de la rue Trân Hung Dao comme «siège».
Ce programme est
pour lui à la fois facile et difficile. Facile, car il peut couvrir
toute la scène, mais difficile car il est n’est pas aisé de saisir les
attentes de l'auditoire. Mais son expérience de directeur artistique
pendant des années l’a aidé à cerner les préférences ou les goûts
musicaux de l’auditoire, pour ajuster le contenu.
Par exemple, avec le jeune public, il interprétera «Les fleurs de
flamboyants», «Hanoi en saison sèche», «Le tambourin oblong»... ; avec
les personnes âgées, «Ruisseau des rêves», «Nuit d'hiver» ... ; pour
ceux qui ont étudié en Russie : «Un million des roses», « Soir de
Moscou», «Deux rives» ...; pour les soldats : «Chanson de l’espoir», «Je
vous invite à visiter mon pays natal»...
Depuis
plus de 20 ans, la petite salle de Khac Huê au 51 Trân Hung Dao fait le
plein tous les samedis soirs. L'auditorium est petit certes mais d’une
grande intimité. Chaque jour, dans cette même pièce, avec juste une
chaise, un violon, Khac Huê compose et enseigne le violon à une
trentaine d’élèves, animé par sa seule passion pour l’art et son désir
de partager. – AVI