À l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement célébrée mercredi, l’ONU a rappelé que, selon les estimations, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année, alors que 870 millions de personnes restent sous-alimentées. Ce gaspillage a en outre des conséquences graves pour l'environnement.

«En cette Journée mondiale, j'invite tous les acteurs de la chaîne alimentaire à promouvoir des systèmes alimentaires qui soient durables d'un point de vue environnemental et socialement équitables», déclare le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un message.

«Ce gâchis est inacceptable à l'heure où des millions de gens souffrent de la faim. Avec un impact grandissant sur notre environnement, nous devons trouver des méthodes plus durables pour la production alimentaire. Nous devons réfléchir à ce que nous mangeons afin de sauver notre planète», poursuit M. Ban.

Dans les systèmes alimentaires actuels, le tiers au moins de tous les aliments produits ne parviennent pas aux consommateurs. Cela est, selon M. Ban, avant tout un affront aux affamés mais c'est aussi un coût environnemental massif sur les plans de l'énergie, des terres et de l'eau.

Ceux qui produisent pour exporter sont souvent à la merci des attentes excessives d'acheteurs qui attachent trop d'importance à l'apparence des produits. Dans les nations développées, les aliments que jettent les ménages, les détaillants et les restaurants pourrissent dans des décharges, émettant d'importantes quantités de méthane, gaz à puissant effet de serre.

« Nous pouvons tous nous attaquer aux pertes et au gaspillage alimentaires », souligne M. Ban en rappelant que le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et leurs partenaires ont lancé la campagne «Pensez. Mangez. Préservez : dites non au gaspillage alimentaire » pour sensibiliser le monde et offrir aux pays, tant développés qu'en développement, des solutions utiles.

Le secrétaire général explique en outre que les infrastructures et la technologie peuvent réduire la quantité d'aliments qui périssent après la récolte et avant d'atteindre les marchés. Les gouvernements des pays en développement peuvent travailler à améliorer l'infrastructure essentielle et à maximiser les possibilités d'échanges avec leurs voisins alors que les nations développées peuvent aider le commerce équitable. Les entreprises, quant à elles, peuvent réviser leurs critères de rejet des produits et les consommateurs peuvent réduire au maximum le gaspillage en n'achetant que ce qu'il leur faut et en utilisant les restes.

« La population mondiale, actuellement de sept milliards de personnes, devrait passer, d'ici à 2050, à neuf milliards. Mais le nombre de ceux qui ont faim ne doit pas, lui, augmenter. En réduisant le gaspillage, on pourra économiser des ressources, minimiser les effets environnementaux et surtout progresser vers un monde où chacun mange à sa faim », conclut le secrétaire général. – VNA