Avec ses nombreuses politiques privilégiées concernant l’industrie, Hô Chi Minh-Ville est un site de choix pour l’investissement direct étranger, en particulier pour les grands groupes mondiaux de hautes technologies.

Hô Chi Minh-Ville sera prochainement un centre d’industrie par les hautes technologies. L’objectif est d’accroître la productivité locale en augmentant les transferts de technologies et leur maîtrise effective. À cet égard, le développement d’une industrie des circuits intégrés (CI) est considéré comme un facteur important.

Ces dernières années, la ville a pris des mesures incitatives pour l’investissement direct étranger (IDE) dans les secteurs des hautes technologies. Elle a su promouvoir, entre autres, la formation d’informaticiens, la recherche, ainsi que la fourniture de services juridiques et d’infrastructures pour les investisseurs souhaitant s’implanter dans le Parc des hautes technologies de Hô Chi Minh-Ville (SHTP).

Lors des dix premiers mois de l’année, la ville a délivré une licence à quatre projets représentant un investissement global de plus de 333 millions de dollars, lesquels ont porté à 80 le nombre total de projets du SHTP, pour près de 2,8 milliards de capitaux. La valeur de leur production des neuf premiers mois de cette année s’élève à 2 milliards de dollars, et leurs exportations, à 1,992 milliard de dollars.

Développer les industries auxiliaires

Pour attirer les investisseurs étrangers, outre les politiques privilégiées, la ville a développé activement les industries auxiliaires du secteur des hautes technologies, afin d’augmenter progressivement les ressources locales de matière premières et de composants électroniques intermédiaires en substitution des importations. Selon Lê Bich Loan, directrice adjointe du SHTP, les entreprises des hautes technologies s’intéressent de plus en plus aux fournisseurs locaux.

Auparavant, ces produits n’étaient qu’accessoires, comme l’emballage, les boîtes en plastique, les produits et composants plus complexes étant importés. Tout cela a bien changé. Ainsi, Intel a décidé d’augmenter sa production d’unités de processeur au Vietnam pour répondre aux besoins du marché mondial, point notable quand on sait qu’il possède 80% des parts de ce marché. De même, le sud-coréen Samsung a investi 1,4 milliard de dollars dans des unités de production. À l’évidence, ces géants des hautes technologies ont bien saisi les potentiels du Vietnam en matière d’industrie des CI et des semi-conducteurs, ainsi que ses capacités de fabrication de composants électriques.

Selon le Comité de direction du SHTP, la Sarl des technologies de semi-conducteurs Saigon a été autorisée à construire une usine de puces semi-conducteurs, et effectue les formalités pour la création d’une autre usine, de puces électroniques cette fois, représentant un investissement de 6.000 milliards de dôngs. Avec ses 1,8 milliard de puces par an, cette société est représentative de l’engagement de la localisation de la production des CI et des semi-conducteurs au Vietnam.

Lê Hoài Quôc, directeur du SHTP, a déclaré : «Ces projets sont très différents par rapport aux précédents. Les nouvelles usines fabriqueront des produits complexes, ce qui est parfait si nous voulons maîtriser les technologies d’aujourd’hui comme de demain afin de posséder une plate-forme nationale et durable d’une industrie des CI».

L’un des problèmes actuels de l’industrie des CI est le manque d’unités de production. Cela est d’abord vrai pour le Centre de recherche et de formation à la conception de CI (ICDREC) de l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville. Cette première unité au Vietnam de R & D (recherche et développement) a conçu la puce baptisée SG8V1, mais sa commercialisation est encore très difficile.

Selon Ngô Duc Hoàng, directeur de l’ICDREC, les usines de production de CI du Vietnam sont encore «des nouveau-nés», le début de quelque chose. Après conception, nous devons toujours les faire fabriquer à l’étranger, ce qui ne pose pas seulement des problèmes de coûts, mais aussi de délais, car nos commandes étant petites, elles passent après les autres, au détriment de la commercialisation de nos produits. Ces deux projets d’usines de fabrication de CI donneront un réel essor à notre industrie des CI naissante, et favoriseront la recherche au Vietnam dans ce domaine.

Des avantages pour attirer les investissements

Le développement d’une industrie des CI à Hô Chi Minh-Ville pour la période 2013-2020 comprend sept phases : formation, création de pépinières spécialisées, développement du marché, recherche, conception, fabrication de CI, construction d’usines... Tous les projets correspondants participeront directement au développement de l’industrie des CI de la ville, et qui attireront l’IDE.

Pour Lê Hoài Quôc, directeur du SHTP, l’industrie des CI et semi-conducteurs est une priorité. C’est pourquoi ces dernières années, le SHTP a cherché à attirer de nombreuses entreprises de ce secteur, lesquelles souhaitent bénéficier de bonnes conditions données par le SHTP, notamment au niveau de fournisseurs locaux.
Avec ces projets, Hô Chi Minh-Ville est en voie de devenir le centre national des CI.

Toutefois, selon Lê Manh Hà, vice-président du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville, «bien que nous ayons étudié et développé avec succès une première puce qui est commercialisée, nous avons encore du travail. L’augmentation du taux de fabrication sur place est une urgence pour répondre aux besoins de grands groupes présents au Vietnam».

Quelques objectifs

Selon le programme de développement de l’industrie des CI de Hô Chi Minh-Ville, le chiffre d’affaires devrait atteindre entre 100 et 150 millions de dollars en 2017. La ville fera appel à cinq sociétés internationales au moins pour investir au Vietnam dans ce secteur. Elle formera par ailleurs 2.000 ingénieurs et techniciens, et favorisera la création de plus de 30 entreprises dans des pépinières spécialisées. – VNA