L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a jugé lundi "très improbable" d'avoir un nouveau Tchernobyl à la centrale de Fukushima 1, où il n'y a aucune indication d'une fusion du réacteur pour le moment, selon l'AFP.

"Il est très improbable que cet accident évolue vers une situation comparable à celle de Tchernobyl", a déclaré lundi le directeur général de l'agence onusienne Yukiya Amano au cours d'une conférence de presse.

Le ministre japonais de la Stratégie nationale, Koichiro Genba, avait de son côté catégoriquement exclu lundi ce scénario : "il n'y a absolument aucune possibilité d'un Tchernobyl", avait-il affirmé en s'appuyant sur les avis des experts de l'Agence de sûreté nucléaire.

L'AIEA n'a actuellement aucune "indication concernant une possible fusion de combustible" nucléaire dans les réacteurs de la centrale endommagée par le séisme et le tsunami de vendredi, a ajouté James Lyons, directeur du département de la sécurité des installations nucléaires au cours de la même conférence.

L'accident à la centrale ukrainienne, en 1986, est considéré comme l'accident nucléaire civil le plus grave de l'histoire. Il a été évalué au niveau 7, le plus élevé, sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques (Ines), tandis que l'explosion survenue samedi à Fukushima a atteint le niveau 4.

La crise n'a pas été causée par une défaillance humaine ou un défaut de fabrication, comme dans le cas de Tchernobyl, mais par "une immense catastrophe naturelle qui dépasse l'imagination", a indiqué M. Amano.

Les réacteurs de la centrale japonaise se sont automatiquement arrêtés quand le tremblement de terre a eu lieu, a-t-il ajouté. Et la centrale de Tchernobyl ne disposait pas d'une enceinte de confinement, a-t-il rappelé.

Fukushima 1, située à seulement 250 km de Tokyo, enchaîne les accidents, faisant craindre une fuite radioactive. Les systèmes de refroidissement sont tombés successivement en panne dans trois des six réacteurs de cette centrale datant des années 1970.

Le Japon a officiellement demandé à l'AIEA de lui envoyer des équipes d'experts pour l'aider à lutter contre la crise nucléaire à Fukushima, a par ailleurs dit M. Amano.

L'accident nucléaire de Fukushima a atteint un niveau de gravité "au-delà de Three Mile Island (niveau 5) mais sans atteindre celui de Tchernobyl" (niveau 7 sur 7), a affirmé lundi le président de l'Autorité française de sûreté nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste.

Huit navires militaires américains, dont le porte-avions Ronald Reagan et son escorte, participaient lundi aux opérations de sauvetage au Japon, et cinq autres faisaient route vers l'archipel, a annoncé lundi le Pentagone.

"Nous avons actuellement huit navires positionnés à l'Est d'Honshu (principale île de l'archipel) et cinq autres sont en route", a déclaré un porte-parole du Pentagone, le colonel David Lapan.

Des émanations radioactives provenant de la centrale de Fukushima Dai-Ichi 1 ont forcé le porte-avions et ses navires d'escorte, qui se trouvaient à environ 160 km au nord-est de la centrale, à se repositionner, a-t-il confirmé.

Dix-sept membres d'équipage d'hélicoptères opérant depuis le Ronald Reagan ont été faiblement exposés aux radiations mais "facilement décontaminés à l'aide d'eau et de savon", a-t-il précisé.

Le Ronald Reagan va être utilisé comme plate-forme flottante pour ravitailler en carburant les hélicoptères de l'armée et des garde-côtes japonais impliqués dans les opérations de sauvetage.

La Russie est prête à rediriger environ 6.000 mégawatts d'électricité vers le Japon qui fait face à des problèmes énergétiques, a déclaré lundi le vice-Premier ministre russe Igor Setchine.

M. Setchine a en outre annoncé que le géant Gazprom, contrôlé par l'Etat russe, était prêt à fournir 200.000 tonnes de gaz naturel liquéfié à l'archipel. "Gazprom essaie déjà de se redéployer et prévoit deux livraisons de 100.000 tonnes en avril et en mai", a-t-il dit. -AVI