Hoàng Sa et Truong Sa au fil de l’histoire du Vietnam
Les actions unilatérales de la
Chine ces derniers temps en Mer Orientale, notamment l’implantation
illégale de sa plate-forme de forage Haiyang Shiyou-981 dans la zone
économique exclusive et le plateau continental du Vietnam ont
sérieusement violé la souveraineté du Vietnam et les dispositions
afférentes du droit international, menacé la paix, la stabilité, la
sécurité, la sûreté et la liberté de navigation en Mer Orientale.
Pour justifier ses actions incorrectes, la Chine affirmé à satiété
disposer des preuves prouvant sa souveraineté sur les archipels de Hoàng
Sa (Paracel) et Truong Sa (Spratly) qui appartiennent au Vietnam. Mais
la vérité historique est ailleurs.
Dans cet
article, l’Agence vietnamienne d’information (VNA) tient à fournir aux
lecteurs des éléments de preuve historique et juridique sur la
souveraineté du Vietnam sur ces deux archipels ainsi que la vraie nature
des soi-disant preuves de la Chine.
Preuves de la souveraineté du Vietnam sur Hoàng Sa et Truong Sa
Les guerres successives, les outrages du temps et les conditions de
conservation ont fait disparaître ou s’égarer beaucoup de documents
historiques et géographiques relatifs aux archipels de Hoàng Sa et
Truong Sa du Vietnam. Mais ceux qui nous sont parvenus à ce jour
suffisent quand même à prouver que le Vietnam avait découvert ces deux
archipels depuis des lustres, que le pays occupe et exerce de manière
continue et pacifique sa souveraineté depuis au moins cinq siècles.
Dans son ouvrage “Toàn Tâp Thiên Nam Tu Chi Lô Dô Thu” (Collection de
cartes indiquant quatre itinéraires au sud du ciel) écrit au XVIIe
siècle, Dô Ba (lettré admis aux examens, originaire de Thanh giang Bich
triêu, au patronyme de Dô Ba et au pseudonyme de Dao Phu) a décrit
fidèlement les îles et confirmé que les Seigneurs Nguyên avaient créé la
Compagnie de Hoàng Sa pour les exploiter depuis le XVIIe siècle. Selon
ses descriptions, “chaque année, au dernier mois de l’hiver, les Nguyên y
envoient une flotille de 18 jonques pour les récupérer, obtenant ainsi
en grande quantité de l’or, de l’argent, des monnaies, des fusils et des
munitions. Du port de Dai Chiêm, on atteint l’archipel en traversant la
mer en un jour et demi tandis qu’il suffit d’une journée si
l’embarquement se fait au port de Sa Ky.”
Dans cet
ouvrage, Dô Bá a cité la troisième partie du “Hông Duc Ban Dô” (Atlas de
Hông Duc [deuxième nom de règne de l’empereur Lê Thanh Tông,
1460-1497): “Au village de Kim Hô, de part et d’autre du fleuve se
dressent deux montagnes ayant chacune un gisement d’or placé sous le
contrôle du gouvernement. En pleine mer, un archipel aux longues dunes
appelées "Bai Cat Vàng" (Bancs de Sable Jaune) mesurant
approximativement 400 lieues de longueur et 20 lieues de largueur,
émergent des profondeurs, face aux côtes allant du port de Dai Chiêm à
celui de Sa Vinh. A l’époque de la mousson du Sud-Ouest, des navires de
commerce de divers pays qui naviguent près de côtes font souvent
naufrage sur ces territoires insulaires; il en est de même à l’époque de
la mousson du Nord-Est pour ceux qui naviguent en haute mer. Tous les
naufragés y meurent de faim. Diverses marchandises y sont accumulées.”
Hoàng Sa et Truong Sa ont été encore notés assez
minutieusement dans un certain nombre d’anciens livres et les “châu ban”
de la dynastie des Nguyên (pièces d’archives annotées à l’encre rouge
par les empereurs Nguyên, 1802-1945). Le “Phu Biên Tap Luc” (Mélanges
sur le Gouvernement des Marches) écrit par Lê Quy Dôn en 1776, a décrit
l’exercice de souveraineté par le Vietnam sur les archipels de Hoàng Sa
et Truong Sa comme suit : “Au large du grand port du village de An Vinh,
sous-préfecture de Binh Son, préfecture de Quang Nghia, il y a une
montagne nommée Cu lao Ré (île de Ré) dont la largeur est évaluée à plus
de 30 lieues. Autrefois, les habitants du hameau de Tu Chinh y
cultivaient des haricots. On y arrive en traversant la mer en quatre
veilles. Au delà de l’île de Ré s’étend l’archipel Dai Truong Sa dao
(Iles aux Grandes et Longues Dunes). Il y a de nombreux produits marins
et diverses marchandises. La Compagnie de Hoàng Sa avait été créée pour
les recueillir. Il faut trois jours pour parvenir à l’archipel qui est
proche du pays de la Mer du Nord.”
“Les augustes
prédécesseurs de la dynastie régnante (c'est-à-dire les seigneurs
Nguyên) avaient créé la Compagnie de Hoàng Sa composée de 70 soldats
recrutés à tour de rôle parmi les habitants du village de An Vinh.
Chargée de la mission de collectage, elle partait chaque année au
troisième mois, munie de vivres pour six mois. Embarquée sur cinq
petites jonques, elle traversait la mer en trois jours et trois nuits
pour atteindre leur lieu de séjour qu'était cet archipel. Les marins y
collectaient à leur guise divers produits, complétaient leur ration
alimentaire par des poissons, acquéraient en grande quantité diverses
marchandises provenant des navires naufragés et recueillaient beaucoup
de produits marins. Au huitième mois, ils revenaient au port de Yêu Môn
et se présentaient à la capitale de Phu Xuân pour la livraison de leurs
acquisitions”.
“(…) Les Nguyên avaient également
crée la Compagnie de la Mer du Nord (Bac Hai dôi) dont le nombre de
recrues était indéterminé. Celles-ci étaient des volontaires originaires
soit du hameau de Tu Chinh de la préfecture de Binh Thuân, soit du
village de Canh Duong. Munis d’ordre de mission et exemptés d’impôts et
des taxes de contrôle et d’embarquement, ces marins s’embarquaient sur
de petites jonques de pêche qui leur appartenaient pour se diriger vers
la Mer du Nord, les îles de Poulo-Condores, la région de Hà Tiên afin
d’acquérir des carets, des tortues de mer appelées +hai ba+ et des
holothuries. Le Commandant de la Compagnie de Hoàng Sa cumulait le
commandement de celle de Bac Hai qui, en somme, n’acquérait que des
produits marins, l’obtention de l’or, de l’argent et des marchandises
importantes étant très limitée pour celle-ci.”
Ces
passages indiquent que les activités d’exploitation par les Compagnies
de Hoàng Sa et de Bac Hai ont eu lieu du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe
siècle. Leurs activités étaient systématiques, et sur une base
régulière, de huit mois par an. Les marins ont été recrutés par le
gouvernement, ont reçu ses prestations du gouvernement, ainsi que les
permis de travail et les instructions du gouvernement.
Jusqu’à présent, même des centaines d’années se sont écoulées, mais
chaque année aux 2e, 3e mois lunaires, les habitants du district
insulaire de Ly Son, province de Quang Ngai, organisent toujours la
cérémonie de commémoration des soldats de la flottille de Hoàng Sa.
Pendant les rituels, bateaux votifs et offrandes et des effigies de
marins sont lancés sur la mer, censés attirer la malchance sur eux pour
éviter qu’elle ne frappe les soldats sur le point de partir exécuter
leur tâche confiée par la cour impériale. La cérémonie vise aussi à
honorer la mémoire des soldats morts en mission à Hoàng Sa et Truong Sa.
Les volumes historiques et les “châu ban” tels que
“Khâm Dinh Dai Nam Hôi Diên Su Le” (Compendium des institutions et
affaires administratives du Dai Nam établi par décret impérial)
(1843-1851), “Lich Triêu Hiên Chuong Loai Chi” (Classification des codes
et des règles en usage dans les dynasties successives, 1821) de Phan
Huy Chu, “Viêt Su Cuong Giam Khao Luoc” (Histoire brève du Vietnam,
1876) de Nguyên Thông, “Hoàng Viêt Dia Du Chi” (Traité géographique du
Vietnam impérial, 1833), “Dai Nam Nhat Thông Chi” (Géographie du Dai Nam
réunifié, 1865-1882) compilé par l’Institut national d’histoire sous
les Nguyên, les “châu ban” élaborés sous les règnes Minh Mênh
(1820-1840), Thiêu Tri (1841-1847), tous ont des passages relatant que
les seigneurs Nguyên avaient organisé l’exploitation des archipels de
Hoàng Sa et Truong Sa, ainsi que d’autres îles.
Nombre de données historiques démontrent l’occupation et l’application
effectives de l’autorité du Vietnam sur Hoàng Sa et Truong Sa au XIXe
siècle, comme en montre le passage suivant du volume “Viêt Nam thuc luc
chinh biên” (Chroniques véridiques du Vietnam) : “En année Binh Ty
[année du Rat], 15e année du règne Gia Long (1816), l’ordre fut donné
aux Forces navales et à la Compagnie de Hoàng Sa de débarquer à
l’archipel de Hoàng Sa aux fins d’inspecter et d’évaluer les itinéraires
maritimes y menant”. En 1833, l’empereur Minh Mênh fit y contruire un
temple en l’honneur des génies de l’archipel de Hoàng Sa, une stèle de
pierre et des bornes, et planter des arbres.
Dans
le “Dai Nam Thuc Luc Chinh Biên” (Chroniques véridiques du Dai Nam),
livre 104, il est écrit : “Au mois automnal d’août de l’année Quy Ty
[année du Serpent], la 14e année de règne de l’empereur Minh Mênh
(1833)… l’empereur donna au ministère des Travaux publics les
instructions suivants: +Au territoire maritime, face à la province de
Quang Nghia, se rattache l’archipel de Hoàng Sa qui, vu de loin, se
confond avec le ciel et l’eau dans une même couleur, ce qui ne permet
pas de distinguer le degré de profondeur de la mer dans ces parages.
Aussi, en ces derniers temps, des navires de commerce y sont-ils souvent
naufragés. Il convient dès maintenant d’apprêter des cargos et de
transporter l’année prochaine des matériaux pour édifier sur cet
archipel un temple et une stèle. Il convient aussi de le boiser. Les
arbres grandiront et constitueront une végétation luxuriante, ce qui
permettra aux navigateurs de reconnaître facilement ces parages et de ne
pas laisser leurs navires s'échouer dans les eaux peu profondes. Il y
va d'un avantage dont seront bénéficiaires dix mille générations à
venir+”.
Dans le “Dai Nam Thuc Luc Chinh Biên”,
livre 122, il est noté : “En l’année Giap Ngo [année du Cheval], 15e
année du règne Minh Mênh (1834)… L’empereur ordonna au Commandant de
Garnison Truong Phu Si et à plus d'une vingtaine de marins de se rendre à
l’archipel de Hoàng Sa, province de Quang Nghia pour en faire des
relevés cartographiques”.
La contruction d’un
temple en l’honneur des génies à l’archipel de Hoàng Sa de la province
de Quang Nghia, sollicitée par le ministère des Travaux publics, a été
achevée comme relate dans le “Dai Nam Thuc Luc Chinh Biên”, livre 154.
Dans le “Dai Nam Thuc Luc Chinh Biên”, livre 165, il
est écrit : “L’empereur, ayant approuvé le rapport, ordonna au
Commandant des Forces navales Pham Huu Nhat de remplir cette mission à
l’archipel de Hoàng Sa et d'emmener à bord de son bâtiment dix bornes en
bois à planter à chaque destination. (Chaque borne qui mesure 5 +thuoc+
de longueur, 5 +tâc+ de largueur et 1 +tâc+ d'épaiseur, est gravée sur
toute sa surface de ces caractères: +En l'année Binh Thân, 17e année du
règne Minh Mênh (1836), le Commandant principal des Forces navales Pham
Huu Nhât, envoyé impérial à Hoàng Sa pour mission de relevé
cartographique, est arrivé en cet endroit où il a planté cette borne
pour en perpétuer le souvenir+”.
Jusqu’à la
dynastie des Nguyên, diverses missions d’exploration d’itinéraires
maritimes et de relevé cartographique de Hoàng Sa et de Truong sont
menées annuellement par le ministère des Travaux publics. En
particulier, en 1834, la cour royale sous le règne de l’empereur Minh
Mênh eut achevé et publié officiellement la carte nationale baptisée
“Dai Nam nhât thông toàn dô” (Carte intégrale du Dai Nam unifié). Cette
carte représente en détail les côtes, la mer et les îles du Vietnam et
indique clairement que la souveraineté du Vietnam englobe les archipels
au milieu de la Mer Orientale.
Avant le règne Minh
Mênh, les archipels de Hoàng Sa et Truong Sa ont été considérés comme un
seul, et ont été donc appelés Hoàng Sa, parfois appelés Van Ly Truong
Sa. Mais après les expéditions ordonnées par l’empereur Minh Mênh pour
prendre des relevés cartographiques et explorer ces deux archipels, la
carte dessinée (c’est-à-dire la Carte intégrale du Dai Nam unifié) a
fait les dénominations distinctes des deux archipels.
Hormis les anciens volumes et les “châu ban”, nombre d’anciennes
cartes géographiques dont dispose le Vietnam montrent que les archipels
de Hoàng Sa et Truong Sa appartiennent au Vietnam. Selon le “Dai Viêt su
ky toàn thu” (Annales complètes du Dai Viêt), depuis 1467, le roi Lê
Thanh Tông a ordonné des études sur la configuration des montagnes et
des fleuves dans les localités pour les cartographier. Le “Hông Duc Ban
Dô” (Atlas de Hông Duc), établi fin 1469 et complété plus tard à
plusieurs reprises, a réuni la carte géographique nationale et les
cartes géographiques des localités, y compris les territoires maritimes
et insulaires, représenté assez exhaustivement l’image du Dai Viêt vers
la fin du XVe siècle.
Le “Toan tâp Thiên Nam tu chi
lô dô thu” (Collection de Cartes routières du Pays du Sud) conçu de
1630 à 1653 par Dô Ba Công Dao, réunit les cartes géographiques de l’An
Nam depuis le XVe siècle, l’une décrit l’archipel de Hoàng Sa (Bai Cat
Vàng ou Bancs de Sable Jaune), au point de vue de la connaissance de ces
îles, on pourrait dire que l’auteur s’inspirait du “Hông Duc ban dô”.
Ces deux collections ont toutes décrit de longues dunes émergeant des
profondeurs face aux côtes allant du port de Dai Chiêm à Sa Huynh,
désigné clairement sous le toponyme de “Bai Cat Vàng” (Bancs de Sable
Jaune).
Parvenus jusqu’à nos jours, ces textes nous
révèlent les préoccupations majeures des rois Nguyên en matière de
politique territoriale visant à assumer, dans toute l’acceptation du
terme, la souveraineté vietnamienne sur l’ensemble des îles au large des
côtes du Vietnam.
Les preuves historiques et juridiques du Vietnam reconnues par le monde
Dès le XVIe siècle, nombreuses sont les publications et cartes
dessinées par les navigateurs occidentaux désignant l’archipel au milieu
de la Mer Orientale, “Paracel” ou “Paracels”, comme appartenant à la
souveraineté du Vietnam.
La “Carte du monde” de
Gérard Mercator publiée à Amsterdam, aux Pays-Bas, en 1606, a dénommé
l’archipel au milieu de la Mer Orientale “Baixos de Chapar” (Bancs de
Champa) ou “Pulo Capaa” (Iles de Champa).
Les
cartes dessinées par Bartholomeu Lasso en 1590 et entre 1592 et 1594 qui
ont été publiées dans la collection “Les Portugais sur les Côtes du
Vietnam et du Campa” de P.Y. Manguim à Paris en 1972, et une fameuse
carte dessinée par Van Langren en 1598, qui est incluse dans
l’“Iconographie Historique de l'Indochine” par P. Boudet et A. Masson,
publiée à Paris en 1931, toutes montrent une portion de littoral
correspondant à la zone allant de l’embouchure de la rivière Dai Chiêm
dans la province de Quang Nam à l’embouchure de la rivière de Sa Ky dans
la province de Quang Ngai, sous le nom de “Costa da Prace” (Côte du
Paracel).
Une autre carte dessinée par Jodocus
Hondius en 1613 représente l’archipel “Paracel” comme englobant toutes
les îles du Vietnam à partir du Sud du Golfe du Tonkin jusqu’à la fin
des eaux méridionales du pays, à l’exception de Pulo Condor (Côn Dao) et
de Pulo Cici (Phu Quôc) qui ont été dessinés séparément.
En particulier, l’“An Nam Dai quôc hoa dô” (Carte géographique du
grand An Nam) dressée par l’évêque Jean-Louis Taberd et publié en 1838,
est censée refléter une connaissance profonde et précise des Occidentaux
sur la relation entre l’archipel de Hoàng Sa et le Dai Viêt, que
l’auteur appelle “An Nam Dai Quôc” (Grand Pays de l’An Nam) du XVe
siècle au début du XIXe siècle. La carte a affirmé que “Cat Vang” (Hoàng
Sa) est le Paracel et se situe dans les eaux vietnamiennes.
“The Times Atlas of the World”, ou l’“Atlas” en bref, comprend une
carte clairement intitulée “la Carte de la région de Dàng Trong” (la
partie centrale du Vietnam). Le territoire de l’Empire de l’An Nam
(l’ancien nom du Vietnam) est présenté dans quatre cartes. Une brève
introduction sur l’Empire de l’An Nam s’est ajoutée à l’archipel de
Hoàng Sa dans la carte, affirmant que l’archipel fait partie de la
région de Dàng Trong, qui appartient à l’actuel Vietnam.
Les cartes dans l’Atlas montrent que la limite la plus méridionale de
la Chine ne dépasse pas le 18e parallèle. Toutes les cartes publiées par
la Chine jusqu’à la première décennie du XXe siècle sont aussi
compatibles avec les cartes occidentales, et aucune d’entre elles ne
représente le territoire le plus méridional de la Chine au-delà du 18e
parallèle. Il s’arrête à l’île Hainan.
Ainsi, la
souveraineté du Vietnam sur les archipels de Hoàng Sa et Truong Sa est
acquise par deux moyens: le droit historique découlant de l’utilisation
et de l’occupation durable d’un territoire sans maître aux temps des
seigneurs Nguyên du XVIIe au XVIIIe siècles et la souveraineté formée à
partir de l’occupation effective et l’exercice ininterrompu des droits
de souveraineté sous la dynastie des Nguyên au XIXe siècle.
Après l’exercice de souveraineté par la dynastie des Nguyên, aux temps
de la colonisation française au Vietnam (de la fin du XIXe siècle à la
première moitié du XXe siècle), durant la période 1945-1975, et depuis
la réunification nationale en 1975, le Vietnam a toujours maintenu son
exercice de souveraineté sur Hoàng Sa et Truong Sa ainsi que sa gestion
et son exploitation effectives de ces archipels.
Toute la lumière sur les revendications de souveraineté de la Chine
Face aux preuves historiques et juridiques fournies par le Vietnam qui
prouvent à la fois sa souveraineté sur les archipels de Hoàng Sa et
Truong Sa, certains chercheurs et officiels chinois ont cité d’anciens
documents dans une tentative de prouver la découverte des archipels par
leur pays et l’exercice de souveraineté là. Ils ont ainsi cité des
livres tels que “Hou Han Shu” (Livre des Han postérieurs) et “Yi Wu Zhi”
(Actes de choses étranges) de l’époque Han et “Zhu Fan Zhi” (Notes sur
les pays étrangers) (XIIIe siècle), “Hai Lu” (Records océaniques) par
Yang Ping-nan (1820-1842), “Nanzhou Yi wu zhi” (Choses exotiques de la
région du Sud), “Daoyi Zhilue” (Aperçu des pays insulaires barbares),
“Guangdong Tongzhi” (Donnés générales de la province du Guangdong)...
pour prouver que la Chine avait découvert et exercé depuis longtemps sa
souveraineté sur les archipels de Hoàng Sa et Truong Sa.
Mais en réalité, les extraits tirés de documents historiques de la
Chine datant d’avant le XIIIe siècle et cités par les chercheurs chinois
n’ont pas mentionné le nom d’une île spécifique, sauf Nanhai. De plus,
dans les passages cités, les deux archipels sont seulement décrits comme
repères physiques observés par les navigateurs lors de leurs voyages à
travers la Mer Orientale. Seulement à partir du XIIIe siècle, les
morceaux cités ont mentionné le nom de certaines îles, mais il n’y avait
point des noms tels que “Xi Sha” et “Nan Sha” (noms donnés par la Chine
à Hoàng Sa et Truong Sa du Vietnam).
Certaines
sources historiques ultérieures ont décrit des voyages d’inspection,
d’expédition et d’exploration menés par la Chine dans la région, y
compris à Hoàng Sa et Truong Sa. En particulier, la Chine a fait valoir
que sous la dynastie des Ming au XVe siècle, l’explorateur Zhenghe avait
fait sept voyages à travers la Mer Orientale et après lesquels, il
avait mis le nom des deux archipels sur la carte. Cependant, ces voyages
n’avaient pas pour but de réclamer des terres. Ils étaient en fait
destinés à explorer la mer pour en obtenir une meilleure compréhension,
rechercher des partenaires commerciaux et montrer la force aux pays de
la région. La Chine ne peut citer aucun livre historique qui atteste de
sa souveraineté sur les deux archipels. Même dans ses documents
historiques au XIXe siècle, lorsque les rois Nguyên déclaraient leur
propriété et leur exercice de souveraineté sur Hoàng Sa et Truong Sa,
les deux archipels étaient seulement décrits comme choses vues par
hasard par des navires chinois lors de leurs voyages à travers la Mer
Orientale.
On a pu fait remarquer d’anciens
documents de la Chine, tels que “Qiongzhou fu zhi” (Géographie de
Qiongzhou), “Guangdong sheng zhi” (Géographie du Guangdong, 1731),
“Hoang Chao Yitong Yudi Zongtu” (Carte chinoise de l'empire unifié,
1894) .., tous ont indiqué et mentionné clairement que le point le plus
méridionale de la Chine était Hainan. Dans le “Zhongguo Sihixue Jiao
Keshu” (Manuels chinois de géographie), publié en 1906, la page 241 se
lit : “Le point le plus méridionale de la Chine est la côte de Zhou Jie,
île de Qiongzhou, à 18 degrés 13 minutes de latitude Nord”.
En plus, il y a des documents qui reconnaissent implicitement le lien
entre ces archipels et le Vietnam, ou même identifient ces archipels
comme la ligne de défense du Vietnam. Par exemple, le livre “Hai Lu”
(1820-1842) de Yang Ping Nan a écrit que “la route externe est connectée
à la route intérieure par Van Ly Truong Sa qui se trouve au milieu de
la mer. L’archipel s’étend sur des dizaines de milliers de lieues. Il
sert de bouclier pour défendre la partie extérieure de l’Annam”.
La Chine a cité à plusieurs reprises l’accord France-Qing signé en
1887 pour confirmer que Hoàng Sa et Truong Sa lui appartenaient.
Cependant, cet accord ne réglemente pas la délimitation des îles au
large des côtes du Vietnam et de la Chine, mais fixe la frontière entre
la région septentrionale du Vietnam et la Chine.
Récemment, la Chine a cité un certain nombre de discours et de documents
du Vietnam, en particulier la lettre diplomatique du Premier ministre
Pham Van Dông en date du 14 septembre 1958 adressée au Premier ministre
chinois Zhou En Lai à l’époque et argumenté que le Vietnam a reconnu la
souveraineté de la Chine sur l’archipel de Hoàng Sa.
En réalité, la lettre diplomatique du feu Premier ministre Pham Van
Dông n’a pas mentionné les questions territoriales et de souveraineté
relatives aux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa. Elle a seulement
reconnu et approuvé l’expansion par la Chine de sa mer territoriale à 12
milles marins, et en même temps instruit les organismes vietnamiens de
respecter la limite de 12 milles marins déclarée par la Chine. En outre,
la Chine sait seulement trop bien que la question de délimitation de
frontières et territoires entre les deux pays ne peut pas être réglée
par une lettre diplomatique, il faut passer par des négociations
officielles entre les deux Etats et un accord sur la question doit être
signé par les représentants des deux Etats.
Comment la Chine a-t-elle occupé Hoàng Sa et une partie de Truong Sa?
Les preuves historiques et juridiques ont prouvé la souveraineté
incontestable du Vietnam sur les archipels de Hoàng Sa et Truong Sa.
Cependant, la Chine a utilisé la force pour occuper un groupe d’îles
appelé An Vinh de Hoàng Sa en 1956, puis l’archipel entier en 1974. Et
elle ne s’est pas arrêtée là; en 1988, la Chine a utilisé la force pour
s’emparer de certaines îles coralliennes de l’archipel de Truong Sa du
Vietnam. Ses actes d’invasion ont gravement violé la souveraineté
maritime et insulaire de l'Etat vietnamien et la Charte des Nations
Unies et le droit international. Ils n’ont jamais été reconnus par la
communauté internationale.
Le Vietnam a connu
d’innombrables guerres durant lesquelles beaucoup de Vietnamiens se sont
sacrifiés pour l’indépendance nationale, la liberté et l’intégrité
territoriale. Face à des activités d’invasion de la Chine, le Vietnam
poursuit les mesures pacifiques pour demander à la Chine de respecter sa
souveraineté et son intégrité territoriale conformément à l’esprit de
la Charte des Nations Unies ainsi qu’à la Convention des Nations Unies
sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM) dont la Chine est partie.
Le Vietnam est déterminé à défendre sa souveraineté maritime et
insulaire sur ses archipels de Hoàng Sa et Truong Sa, la souveraineté de
la Patrie vietnamienne étant sacrée et inviolable. Croyant fermement
que la justice sera faite, le Vietnam appelle la communauté
internationale à élever sa voix pour exiger de la Chine qu’elle observe
le droit international et respecte les droits et intérêts des pays
côtiers en conformité avec la CNUDM. – VNA