Hô Chi Minh-Ville a pour point fort le dynamisme, la créativité et la définition de politiques audacieuses adéquates à chaque phase de son développement. Telle est l’affirmation à la presse du président du Comité populaire municipal, Lê Hoàng Quân.

- Pourriez-vous nous faire part des grands acquis de la ville sur le plan socioéconomique ces dernières années ?

Hô Chi Minh-Ville suit son plan de développement socioéconomique pour la période 2011-2015 dans une difficile conjoncture de l’économie mondiale et nationale. Toutefois, avec le dynamisme et la créativité qui sont depuis très longtemps notre marque, ainsi que nos 30 ans d’expériences de mise en œuvre du Renouveau, nous connaissons parfaitement notre situation et avons su exploiter pleinement nos ressources. Résultat : la plupart des objectifs fixés ont été obtenus.

Concrètement, sur le plan économique, la ville maintient toujours une croissance soutenue de l’ordre d’une fois et demie la moyenne nationale. L’année dernière, le PIB de la ville a atteint près de 852.600 milliards de dôngs pour une progression annuelle de 9,6%. De 2011 à 2013, la croissance de notre PIB était respectivement de 10,3, 9,2 et de 9,3%. Nous sommes aussi sur la bonne voie dans la restructuration de notre économie, avec des secteurs des services concourrant à 59,6% du PIB, de l’industrie et du BTP, à 39,4%, et de l’agriculture, à seulement 1%.

Les revenus municipaux augmentent chaque année avec, en 2014, plus de 252.100 milliards de dôngs représentant 30% des recettes nationales. La même année, les exportations ont dégagé plus de 32 milliards de dollars (près de 700.000 milliards de dôngs). Avec ce résultat, Hô Chi Minh-Ville est devenue la première des villes et provinces à réaliser plus de 30 milliards de dollars d’exportations. La mobilisation de ressources pour le développement des infrastructures est satisfaisante. En cinq années, plus de 254 km de nouvelles routes et 63 ponts neufs ont complété notre réseau de communications urbaines, et d’autres projets d’urbanisation et de modernisation pour l’embellissement de notre ville se poursuivent.

Parallèlement au développement économique, notre ville privilégie la garantie du bien-être social en vue d’améliorer et d’élever la qualité de la vie de sa population. Le PIB per capita en 2014 était de 5.131 dollars, contre 3.199 dollars en 2010. Le programme de réduction des foyers pauvres a donné de bons résultats puisque le taux de pauvreté a été ramené à 1,35% en 2014.

- Des résultats très positifs, certes, mais quid des difficultés auxquelles Hô Chi Minh-Ville, la locomotive économique du pays, fait face ?

Nous devrons régler un certain nombre de faiblesses, de problèmes, ainsi que prévenir certaines difficultés en vue d’atteindre nos objectifs de croissance plus élevée et de développement durable. De manière générale, l’incidence de la conjoncture économique difficile sur la production et l’investissement est assez considérable. De plus, compte tenu de sa nature de grand pôle socio-économique national, Hô Chi Minh-Ville est naturellement très sensible aux évolutions de cette conjoncture, qu’elle soit nationale, régionale ou internationale.

En d’autres termes, cela implique, aujourd’hui, de poursuivre notre réforme administrative et de réviser nos politiques au soutien de l’économie locale, notamment sur le plan de la productivité et de la rentabilité. Mais aussi, pour demain, de poursuivre dans cette voie afin d’éviter le risque d’une dégradation de la qualité de notre croissance. Nous devons également profiter davantage de notre rôle de cœur de la Région économique de pointe du Sud, ce qui n’est pas encore le cas faute d’avoir pu exploiter pleinement la connectivité et les potentiels d’échanges économiques avec les autres villes et provinces de celle-ci.

Cette démarche est encore plus nécessaire que nous allons avoir à saisir pleinement l’opportunité d’une intégration plus profonde à la région comme au monde en raison, d’une part, de plusieurs grands accords de libre-échange qui entreront prochainement en vigueur, dont le Partenariat transpacifique, comme, d’autre part, de la naissance de la Communauté de l’ASEAN dès la fin de cette année. Ceux-ci nous offriront tous de grandes opportunités de développement, mais ils présenteront également des défis pour notre économie et celle de notre pays.

- Pourriez-vous nous dire, plus précisément, sur ce que la ville compte faire pour maintenir sa position de leader économique national pendant la période 2016-2020 ?

Conformément à ce que je viens de vous dire, et en vue d’atteindre une croissance du PIB de 9,5% à 10% durant cette période, nous allons d’abord, cette année, nous consacrer au règlement de nos faiblesses, en particulier dans le secteur de la production, ce qui permettra indirectement d’améliorer notre environnement d’investissement, indépendamment des mesures qui seront spécifiquement prises pour celui-ci. Dans le but de relever la qualité de notre croissance socioéconomique, nous accélérerons la mise en œuvre de nos programmes d’assistance à la restructuration économique et au changement de modèle de croissance.

Parallèlement, dans les années à venir, nous allons nous intégrer en tant que Région économique de pointe du Sud : Hô Chi Minh-Ville s’est fixé pour tâche d’approfondir et dynamiser sa coopération avec les localités de celle-ci pour une meilleure connectivité de nos infrastructures, d’une meilleure synergie de nos politiques d’investissement, tout en développant en commun des ressources humaines. Nous ambitionnons de devenir l’un des grands centres de hautes technologies de l’Asie du Sud-Est, et nous privilégions déjà le développement d’industries de ce secteur, respectueuses de l’environnement, économes en énergies, et de très haute valeur ajoutée.

Quoi qu’il en soit, car c’est un sujet complexe, je veux vous affirmer que notre ville conservera ce qui fait son esprit : dynamisme, créativité, audace mais non pas témérité, bref, tout ce qui a fait la réputation de Hô Chi Minh-Ville, pour avancer dans le futur avec le reste du pays. – VNA